LePĂšre C'Ă©tait Lucien Le Fils C'Ă©tait Sacha - CodyCross Ici vous trouvez la solution exacte Ă  Le PĂšre C'Ă©tait Lucien Le Fils C'Ă©tait Sacha pour continuer dans le paquet CodyCross Cirque Groupe 85 Grille 3. Solution pour Le PĂšre C'Ă©tait Lucien Le Fils C'Ă©tait Sacha GUITRY PrĂ©cĂ©dent Suivant Solutions du mĂȘme Grille Marcel Zannini, 28 juin 2017 Marcel Zannini, dit Marcel Zanini, est un musicien de jazz saxophone tĂ©nor, clarinette, chant nĂ© le 7 septembre 1923 Ă  Constantinople Empire ottoman. Sommaire 1 Lien avec Marc-Édouard Nabe 2 Citations Marcel sur Nabe Nabe sur Marcel 3 IntĂ©gration littĂ©raire 4 Notes et rĂ©fĂ©rences Lien avec Marc-Édouard Nabe Marcel Zannini est le pĂšre de Marc-Édouard Nabe, conçu Ă  New York, oĂč Marcel et sa femme Suzanne vivaient entre 1954 et 1958. À cette pĂ©riode, Marcel travaille dans une boutique d’anches et rencontre de grands musiciens de jazz, dont John Coltrane, Charlie Parker et Billie Holiday. En mars 1955, Zanini prend les derniĂšres photos de Charlie Parker jouant au Birdland avec Bud Powell, Charles Mingus et Art Blakey. De retour en France en 1958 pour la naissance d’Alain Zannini, il continue sa vie de chef d’orchestre Ă  Marseille puis, en montant Ă  Paris, connaĂźt un succĂšs fulgurant en janvier 1970 avec Tu veux ou tu veux pas ?, avant que Brigitte Bardot n’enregistre sa propre version du titre. Zanini fera profiter au futur Nabe de sa pĂ©nĂ©tration du monde du showbiz aprĂšs son tube », ce qui permettra Ă  l’écrivain Ă  venir d’emmagasiner tout un tas de connaissances du milieu du music-hall et de la chanson française. Zanini intĂšgrera son fils dans diffĂ©rentes Ă©missions de radio et de tĂ©lĂ©vision ainsi que des sĂ©ances photos. Zanini et les camarades de classe d’Alain, tous portant un masque de son pĂšre, sauf un... Boulogne-Billancourt, 1971 Amateur de peinture Matisse, Modigliani, LĂ©ger.., Zanini est surtout un passionnĂ© de Picasso dont il a transmis le goĂ»t trĂšs tĂŽt Ă  son fils. En littĂ©rature, totalement autodidacte, Zanini sera un lecteur de Montherlant, Giraudoux, Pirandello, Wilde et Tchekhov... Mais c’est surtout CĂ©line qui domine totalement sa culture ». Et c’est bien sĂ»r grĂące Ă  Zanini que Nabe lira l’auteur de Rigodon. Musicalement, ayant fait baigner le futur Nabe dans le jazz avant mĂȘme sa naissance, il a encouragĂ© et suivi le parcours instrumental de son fils, passĂ© du piano au trombone, du trombone Ă  la batterie, et de la batterie Ă  la guitare. Le pĂšre engagera le fils dans son orchestre dĂšs l’ñge de 17 ans, ce qui permettra Ă  Nabe de pratiquer la guitare, de cĂŽtoyer les musiciens et d’approfondir sa connaissance du jazz de l’intĂ©rieur avec notamment Sam Woodyard et François Rilhac.... Pendant des dĂ©cennies, bien des aventures pas toutes racontĂ©es encore dans les livres de Marc-Édouard Nabe ont eu lieu entre les deux personnages. Le Zanine », comme l’appelle Nabe dans son Ɠuvre, a fait d’abord l’objet de tout un chapitre du RĂ©gal, TempĂȘte sous une moumoute », et a plus largement une place particuliĂšre dans toute l’Ɠuvre de l’écrivain les journaux intimes surtout. Zannini est transposĂ©, sans nom, en clown dans Le Bonheur 1988[1] et en aveugle dans Je suis mort 1998[2]. Il apparaĂźt, Ă  l’ñge de 92 ans, plusieurs Ă©pisodes de la sĂ©rie des Éclats de Nabe » en 2015. Citations Marcel sur Nabe Fais gaffe... » La VĂ©ritĂ© n°3, janvier 2004 Nabe sur Marcel Lundi 29 aoĂ»t [1983]. - Deux jours aprĂšs Lester, c'est au tour de Parker d’avoir pu avoir soixante-trois ans ! Un jeune retraitĂ© qui soufflerait ses bougies Ă  la mitrailleuse ! Cette commĂ©moration intime est l’occasion pour le Zanine de ressortir ses souvenirs d’AmĂ©rique que je connais par cƓur et qui me ravissent toujours. Pour mon pĂšre, la vie est une extase. Et l’art en est le seul responsable toutes les misĂšres sont sans importance pour un artiste. L'artiste amateur ou crĂ©ateur est sauvĂ© d’avance parce qu’il a la chance d’apprĂ©cier les choses de la beautĂ©. La Nature lui a donnĂ© ce sens alors qu’elle le refuse Ă  bien d’autres, qui n’ont pas plus de raison de vivre que de mourir. LArt, pour Marcel, rend futile la pire des agonies. L’Art, cest la libertĂ© en soi, pour toujours. La plus fantastique machine d'exaltation et de bien-ĂȘtre c’est le plus beau des remĂšdes. Je suis loin de cette idĂ©e, inutile de le dire. C’est une conception de musicien. » Nabe’s Dream, 1991, p. 83 Samedi 8 octobre [1983]. — 21 ». ArchibourrĂ© Ă  craquer. Les gens attendent dehors pour descendre Ă©couter Grif. Je suis devenu le prince ici. Un oiseau dans la jungle. Marcel arrive. Il m’apporte des affaires propres. Je vais dans les chiottes me mettre en costume noir et nous Ă©changeons nos cravates. Je passe par cƓur en Aristide Bruant morbide. La foule s’accroĂźt. Charlie a le tiroir-caisse qui fait des sauts pĂ©rilleux arriĂšre. Slim Gaillard est encore lĂ , nous plaisantons ensemble. Au deuxiĂšme set, mon pĂšre, mort de peur, est invitĂ© par Griffin pour une jam. Les gens hurlent de joie. Ils attaquent Just friends et trĂšs gentiment Grif laisse le Zanine dĂ©vider ses chorus mal assurĂ©s mais pleins de son. Tout cela est vidĂ©ofilmĂ©. AprĂšs le triomphe, le petit gĂ©ant insiste pour que Marcel continue. Beaucoup plus dĂ©contractĂ©, il se lance alors dans un blues en sol formidable oĂč la rythmique tourne comme une table hantĂ©e. C’est l’hystĂ©rie dans le club. LĂ  papa joue vraiment trĂšs bien. Beau dĂ©coupage lesterien, bonne mise en place, bonne anche. Je crois rĂȘver. Le fils mettant le pĂšre sur un coup ! Jouer avec Griffin a certainement Ă©mu profondĂ©ment Marcel. C'est une de mes rares satisfactions depuis plus de deux mois. Slim le fĂ©licite aussi sur son mĂ©lange de Lester et de Byas. Ça vibre pour le petit pĂšre. Baume. » Nabe’s Dream, 1991, pp. 133-134 Mardi 1er novembre [1983]. — Marcel drague au restaurant un cageot immonde comme lui seul en a le goĂ»t. J’ai honte d’arriver au Petit Journal avec une telle fille. C’est sa spĂ©cialitĂ© ! DĂšs qu’il y a une belle femme, il fait le timide ; les ailes ne lui poussent que lorsqu’une caisse est assez tordue pour mordre Ă  ses minauderies ridicules de crooner vieillot. » Nabe’s Dream, 1991, p. 156 Samedi 7 janvier [1984]. - Bonne discussion avec mon pĂšre au sujet de Mesdames, Messieurs qu’il trouve un peu trop aigri. Je suis comme le prince de ce conte qui fit pendre le peintre de son royaume parce qu’il montrait dans ses tableaux une trop belle vision du monde. Ce sont les enfances trĂšs heureuses qui font les malheureux j’en suis sĂ»r... Le Zanine trĂšs en verve me parle de l’art et de sa stagnation universelle, de l’histoire du jazz, de l’oreille faussĂ©e de la jeunesse pernicieusement humiliĂ©e par le boum-boum de la nouvelle musique populaire le rock, des thĂšmes dĂ©modĂ©s de Parker si c’est pas lui qui les joue, des bienfaits artistiques des guerres, du trio du siĂšcle Parker-Picasso-CĂ©line, et de l'espĂ©rance de nouveaux messies quĂ­ se font attendre... Nabe’s Dream, 1991, p. 213 Mercredi 25 janvier [1984]. — De retour de province, Marcel ramĂšne de trĂšs vieux et prĂ©cieux 78 tours que la veuve d’un vieil ami lui a confiĂ©s. Nous Ă©coutons religieusement ces reliques Ă©raillĂ©es de concerts marseillais des annĂ©es 50 oĂč Marcel, Arvanitas, LĂ©o Missir et Jean-Pierre accompagnent Don Byas ! Ils n'avaient peur de rien ! Allen’s alley ; Robin’s Nest, en pleine fraĂźcheur ! Zanine Band and Byas !... Quels souvenirs ! Ils avaient tous dans l'orchestre douze mois d’instruments dans les doigts. Marcel a bien gardĂ© sa sonoritĂ© on dirait Zoot Sims sur certains sillons il perd un peu les pĂ©dales dans les tempos rapides... These foolish things, How high the moon, Whispering, All the things you are sont encore Ă©tayĂ©s d’arrangements un peu prĂ©somptueux... C’est le bop de la pĂ©tanque ! Les grands moments sont les tonitruantes entrĂ©es de Don Carlos, ses cascades lyriques sous les ponts des anatoles, et une belle version touffue de la dĂ©chirante Laura ! Je lis Ă  pleine voix les arrangements de postures du cher DolmancĂ© ! Ma mĂšre se bouche les oreilles pendant que Marcel s’écroule de rire ça marche, comme sur Jean-Pierre... Tous les hommes doivent rire, c’est le test, le test d’humour! Les femmes ne peuvent pas rire de Sade, d'abord parce qu’elles n’ont ni humour ni imagination, et surtout parce qu elles ne peuvent pas jouir. » Nabe’s Dream, 1991, p. 237 Vendredi 24 fĂ©vrier [1984]. – Je rĂ©cupĂšre Rubis que javais demandĂ© Ă  Marcel de m’apporter pour Henric. En nous ramenant en voiture, il m’avoue qu’il a lu les premiĂšres pages, s’autorisant un droit que je lui ai toujours refusĂ© ! Et c'est lui qui crie au scandale. Il a apprĂ©ciĂ© le dĂ©but de l’aventure, mais a dĂ» s’arrĂȘter net, dĂ©goĂ»tĂ© et rebutĂ© par ma stance au sujet de StĂ©phane Grappelli, anodine griffure qui rĂ©prouve violemment “TrĂšs bon musicien de caf’ conc’, mais pas de jazz. Il a gĂąchĂ© tous les enregistrements de Django Reinhardt ! Je ne peux pas le supporter avec ses chemises bariolĂ©es "ça-va-avec-tous-les-repas" et ses envolĂ©es pompelardes de prĂ©cieuse ridicule ! Heureusement, il n'en a plus pour longtemps son violon sent le sapin.” — C’est la Diffamation qui t’attend ! EnlĂšve ça ! C'est une honte ! Son violon sent le sapin... Tu ne te rends pas compte ! me lance-t-il en dĂ©marrant. HilaritĂ© d’HĂ©lĂšne, Est-ce ma faute Ă  moi si je prĂ©fĂšre Ray Nance ? » Nabe’s Dream, 1991, p. 291 Au dĂ©but, on peut croire Ă  une absence, une distraction gĂ©nĂ©rale comme ça qui se pose sur sa frĂ©quence de rĂ©alitĂ©, par trous divers, par brouillages ainsi, mais bien vite on voit qu’il s’agit d’une fuite, d’un refus voulu depuis si longtemps qu’il ne le maĂźtrise mĂȘme plus. DĂšs que vous lui adressez la parole, il se dĂ©branche. Au bout, de deux secondes, il n’y a plus d’yeux, vous le voyez chavirer, c’est fini. Il a les yeux qui ne vont pas avec le regard. C’est instinctif chez lui Ă  peine quelqu’un lui parle qu’il se dĂ©connecte, il enlĂšve une prise en lui, il se met dans une incapacitĂ© d’écouter, de comprendre, de rĂ©agir Ă  ce qu’on lui dit qui le protĂšge de tout. Quelle merveilleuse technique ! Mon pĂšre ne se fait pas chier dans l’existence. Ce que les autres disent ne l’intĂ©resse absolument pas il connaĂźt d’avance. Seule le rassemble la musique le reste, ça le laisse s’envoler, s’éparpiller, s’effilocher filandreusement dans l’atmosphĂšre comme une blanquette mentale... C’est quelque chose qui donne la chair de poule. À peine on commence Ă  parler, il s’éteint. Il ne faut pas essayer de lui faire comprendre, le persuader, le convaincre, encore moins lui raconter quelque chose les rĂ©cits, c’est physique, il dĂ©croche immĂ©diatement, vertigineusement... Byzance, c’est un homme qui ne participe Ă  rien de la vie. Il n’écoute pas. Il ne voit rien. C’est l’inattentif par excellence. Il ne fait mĂȘme pas semblant d’écouter. Il fuit en courant devant le moindre effort. On dirait Ă  voir sa mine Ă©ternellement sinistre qu’il est plein de soucis. Il se demande simplement comment gagner sa vie le lendemain. Nous avons toujours vĂ©cu vraiment au jour le jour. Il a la chance de gagner sa vie avec sa clarinette, car il fait partie de ces types – j’en suis un atroce autre plus dĂ©cidĂ©, plus butĂ©, plus ingrat – qui sont incapables d’autre chose. Miraculeusement, depuis quarante ans, il ne s’est jamais arrĂȘtĂ©. Il n’y a jamais eu de problĂšme d’argent chez nous quand Byzance revient d’une gĂąche, il balance les liasses sur la table chacun se sert ma mĂšre est la reine de la gĂ©rance, sans elle on serait sous le pont de l’Alma... On prend les miettes qui restent, de quoi acheter un disque de Miles ou la PlĂ©iade de VallĂšs ! ... C’est ça le plus beau tout infirme mental qu’il est, il reste encore le plus lucratif, le plus utile, le plus populaire et le plus disponible. C’est qu’il se rĂ©gale, rĂ©solument. Proportionnellement Ă  l’angoisse nausĂ©euse de la vie, de tous les ĂȘtres humains qui essaient de s’en sortir on se demande pour entrer oĂč ?, c’est mon pĂšre qui s’amuse le plus. Avec sa clarinette il oublierait tout s’il avait encore quelque chose Ă  oublier mais tout a Ă©tĂ© oubliĂ© d’avance. DĂšs qu’il souffle, il ne pense plus Ă  rien. Et quand il ne joue pas, il ne pense qu’à une chose Vivement que je joue pour ne penser Ă  rien. » Il ne se passe plus rien dans sa tĂȘte quand il souffle ses notes d’ébĂšne d’une dĂ©licatesse quasi rĂ©pugnante. Il est arrivĂ© Ă  vivre de sa clarinette, c’est-Ă -dire qu’on le paie pour ne penser Ă  rien ! De plus, il est plus viril que moi. A la fois pratique et fou. Il ne comprend rien et oublie tout, il ne peut pas aligner deux phrases, ni raconter quelque chose, il distrairait la Distraction elle-mĂȘme, il est excessivement dĂ©tachĂ© de certaines contingences torrides, et par-dessus tout ça, il arbore un bon sens insupportable, une logique d’une mauvaise foi rĂ©voltante, un raisonnement d’un fonctionnel et d’une impeccable cohĂ©rence il peut rĂ©soudre tous les problĂšmes d’ordre pratique, maĂźtriser les lieux et les dates, les croisements et les rendez-vous c’est son plaisir. Il est passionnĂ© par les horaires, par exemple des journĂ©es entiĂšres il travaille comme un savant fou Ă  ça, les gens viennent lui demander des conseils sur leurs ennuis de trains, d’avions, comment faire correspondre les changements, le chemin le plus rationnel, la meilleure heure pour les bouchons... Pour la fĂȘte des soi-disant pĂšres, je lui ai offert les ƒuvres complĂštes de la et d’Air Inter avec les vols bleus et tout ! huit volumes... ... Mon pĂšre, c’est quand mĂȘme un monde. C’est un cas de force majeure. Sa tĂȘte Ă  la Edgar Poe, tragique et engloutie, emmerdĂ©e de soucis Ă©nigmatiques, est l’une des choses qui me font le plus rire au monde. DĂšs que je le vois, je vais mieux. Dans quelque Ă©tat oĂč je me trouve, dĂšs qu’il m’apparaĂźt j’ai un rire nerveux qui me pince le cƓur. Sa philosophie roublarde d’odieux dĂ©tachement est si clairement affichĂ©e, que je suis heureux d’avance des catastrophes, des agacements, des malentendus et des dĂ©routes qu’elle va provoquer. Quand il y a des soirĂ©es, on nous met aux deux bouts de la table, surtout pas ensemble sinon on dĂ©noue nos codes, on se fait rire, on dĂ©conne trop ça vous casse un dĂźner ! Byzance n’a pas de vie intĂ©rieure. Il n’a aucun problĂšme psychologique. Il a une vie parallĂšle qui suit son cours, imperturbable et majestueuse de dĂ©tachement complet, totalement Ă  cĂŽtĂ© de ce qui se passe, Ă  chaque instant. Il est dĂ©courageant. ... Byzance, qui peut ĂȘtre le type le plus drĂŽle du monde, retombe entre deux traits d’esprit dans l’abrutissement sinistre d’un inspecteur de la RĂ©pression des fraudes. Il est trĂšs bon dans les mots courts. C’est pas un long conteur, encore moins un “foisonnant” il s’épuise vite, il digresse, il se perd dans les relatives et les conjonctions surtout dĂšs qu’il fait attention Ă  sa propre subtilitĂ©, ça l’émeut, il perd le fil. Ariane elle-mĂȘme, lasse de le voir hĂ©siter, se saque vite au loin, hop ! C’est pas un lyrique mon pĂšre, pas du tout c’est pas un descriptif. Incapable de dresser un dĂ©cor, des personnages, de jouer avec son pouvoir d’évocation, de composer ses nuances. ZĂ©ro. Aucun goĂ»t non plus de la mĂ©taphore ou du lieu commun comme ma mĂšre. C’est le roi de la remarque piquante recouverte d’une tonne de sucre, et qui fait mouche. Loukoums empoisonnĂ©s ! Je n’ai jamais vu quelqu’un remarquer Ă  quel point ses petits mots pseudo-anodins peuvent ĂȘtre blessants. Parce qu’il ne faut pas croire trop fainĂ©ant pour ĂȘtre mĂ©chant, mon pĂšre n’a pas moins en lui une sorte de mĂ©pris dĂ©guisĂ© en humilitĂ©, un orgueil naĂŻf, une certitude d’avoir raison, pas du tout affichĂ©e, et enrobĂ©e lĂąchement par une gentillesse trĂšs lĂ©gĂšrement Ă©cƓurante par laquelle il se rĂ©concilie pour un cĂŽtĂ© Ă  la crouillasserie de sa nature ! Ça lui suffit pour ne plus douter de sa “violence”. Il a une maniĂšre de virilitĂ© de la sympathie, et il dit des choses Ă©normes qui passent trĂšs bien. Vexer Ă  cĂŽtĂ© de la plaque lui suffit pour se sentir fort, non enculĂ© par le monde. TempĂȘte sous une moumoute, L’Être au pair », Au rĂ©gal des vermines, 2012 1985, pp. 185-187 + 191 + 192-193 Mardi 26 mars 1985. — SĂ©ance d’enregistrement du quatriĂšme trente-trois tours de Marcel. Le jour n’est pas trĂšs bien choisi. Le quartet revient d’une semaine harassante. Sam est une momie, lente et bougonne. Chebel a baisĂ© toute la nuit sa basse sur sur les genoux... Rilhac et moi, on s’occupe Ă  peine de monter ses caisses que Sam est dĂ©jĂ  au bar du coin Ă  s’enwhiskycocaliser... Pourtant il ne s’enivre pas ce sont les alcools qui s’enivrent de lui. Il s’en pare. Ils sont ses eaux de Cologne. C’est le type qui va au bistro fĂȘter la fin de sa cure de dĂ©sintoxication. AprĂšs chaque morceau il traverse la rue et rĂ©apparaĂźt un peu plus titubant aprĂšs une demi-heure d’absence. Les nerfs de Marcel hĂ©sitent un peu Ă  lĂącher, puis ma bonne humeur et mes sarcasmes parviennent Ă  les retendre, les rĂ©accorder Ă  la situation il Ă©tait un peu bas quand mĂȘme, comme son barillet... Sam n’est pas seul fautif Marcel a une conception dĂ©testable de la maniĂšre d’enregistrer un disque n’ayant absolument rien prĂ©parĂ©, il en fait un bƓuf plus filandreux encore que les autres, une espĂšce de concert pour personne. Un live mort... L’ambiance du studio pĂ©trifie toute spontanĂ©itĂ©. De la musiquette en bocal. Pris Ă  froid vers les 14 heures, nous sommes lĂ  pour jouer les Ă©ternels mĂȘmes thĂšmes ! Ce n’est pas trĂšs stimulant. Sam l’a bien senti qui s’acharne sur l’absurditĂ© de rĂ©pĂ©ter et d’accumuler les prises de Rosetta ou de My Buddy !!! Finalement, mon pĂšre est, par sa paresse, son indĂ©cision, son bordel interne et sa sinistre routine, un grand explorateur de la grĂące rarement mieux que lĂ , je me rends compte que c’est lui qui prend le plus de risques, qui donnant Ă  l’improvisation tout son sens suicidaire. Ce ne sera pas un bon disque, mais il faut se mĂ©fier avec le Zanine, on ne sait jamais il y a des Ă©quilibres que le funambule ne trouve qu’en tombant. » Tohu-Bohu, 1993, p. 952 C’était le 7 septembre. J’avais choisi ce jour-lĂ  pour m’évanouir dans l’atmosphĂšre car c’était l’anniversaire de mon pĂšre. Quel plus beau cadeau aurais-je pu lui faire que celui de ma disparition ? “Tu reviendras dans deux semaines, prophĂ©tisa-t-il stupidement comme pour masquer son futur manque de moi. C’est comme quand tu meurs, on te pleure trois jours, puis on t’oublie. Regarde-moi, si je mourais, tu ne pleurerais pas six mois !” Je laissai papa Ă  ses soixante-dix-sept ans. “DĂ©sormais, je ne pourrai plus lire Tintin...” Et c’est dans cette derniĂšre phrase que mon pĂšre, qui s’appelait Marcel, mit toute la mĂ©lancolique ironie dont il avait Ă©tĂ© incapable pour commenter mes adieux. » Alain Zannini, 2002, p. 12 IntĂ©gration littĂ©raire Au rĂ©gal des vermines 1985 L’Âme de Billie Holiday 1986 Le Bonheur 1988 Nabe’s Dream 1991 Tohu-Bohu 1993 Inch’Allah 1996 Je suis mort 1998 Coups d’épĂ©e dans l’eau 1999 Kamikaze 2000 Alain Zannini 2002 Le Vingt-septiĂšme Livre 2009 Les Porcs tome 1 2017 Patience 3 2017 Aux Rats des pĂąquerettes 2019 Notes et rĂ©fĂ©rences ↑ Marc-Édouard Nabe, Chapitre XXIII ”Papa, ta mĂšre est morte !” », Le Bonheur, DenoĂ«l, 1988, pp. 413-430. ↑ Marc-Édouard Nabe, Je suis mort, Gallimard, 1998, pp. 80-84. v mMarc-Édouard Nabe Livres Au rĂ©gal des vermines 1985 Zigzags 1986 Chacun mes goĂ»ts 1986 L’Âme de Billie Holiday 1986 Le Bonheur 1988 La Marseillaise 1989 Nabe’s Dream 1991 Rideau 1992 Visage de Turc en pleurs 1992 L’Âge du Christ 1992 Petits Riens sur presque tout 1992 Nuage 1993 Tohu-Bohu 1993 Lucette 1995 Inch’Allah 1996 Je suis mort 1998 Oui 1998 Non 1998 Loin des fleurs 1998 et autres contes 1999 Coups d’épĂ©e dans l’eau 1999 Kamikaze 2000 Une lueur d’espoir 2001 Alain Zannini 2002 Printemps de feu 2003 J’enfonce le clou 2004 Le Vingt-septiĂšme Livre 2009 L’Homme qui arrĂȘta d’écrire 2010 L’EnculĂ© 2011 Les Porcs, tome 1 2017 Aux Rats des pĂąquerettes 2019 Les Porcs, tome 2 2020 Presse L’ÉternitĂ© 1997 La VĂ©ritĂ© 2003 - 2004 Patience 2014 - ... Nabe’s News 2017 - ... Tracts Zidane la racaille 24 juillet 2006 Les Pieds-blancs 24 octobre 2006 Et Littell niqua Angot 23 novembre 2006 ReprĂ©sente-toi 1er mars 2007 La Bombe de DamoclĂšs 31 octobre 2007 Le ridicule tue 15 avril 2008 Sauver SinĂ© 20 septembre 2008 Enfin nĂšgre ! 20 janvier 2009 Textes non repris en volume La jambe 1986 Le courage de la fraĂźcheur 1996 La jungle de Bernstein 1997 Les tournesols de Dovjenko printemps 2000 Celui qui a dit merdre mai 2000 Mon meilleur ami juin 2000 Anthony Braxton Ă  l’instant mĂȘme juillet 2000 La mort de Polac automne 2000 L’athlĂšte de la larme 2001 Le Klaxon du fanfaron mars 2003 Le flou Baumann octobre 2003 Glauque Story novembre 2003 Je ne faisais pas bander Chanal novembre 2003 En 2003, le cinĂ©ma est mort dĂ©cembre 2003 L’Oiseau de Dieu mars 2005 Le temps de voir et d’aimer Sirk octobre 2005 Le HuitiĂšme ciel dĂ©cembre 2005 Le vingt-septiĂšme Chorus juillet 2006 Pastorius Ă  mort septembre 2007 Le cauchemar Duvivier mars 2010 L’Eunuque raide printemps 2014 Sur Nabe L’Affaire Zannini 2003 Morceaux choisis 2006 Personnages Georges Ibrahim Abdallah Albert Algoud François Angelier Christine Angot Thierry Ardisson Paco Balabanov Bernard Barrault Jean-Dominique Bauby Guy Bedos Nicolas Bedos FrĂ©dĂ©ric Beigbeder Georges-Marc Benamou Pierre BĂ©nichou Jackie Berroyer Jean-Paul Bertrand Patrick Besson Paul-Éric Blanrue François Boisrond Laurent Bosc GĂ©rard Bourgadier Anthony Braxton Lisa Bresner Renaud Camus Bertrand Cantat Carlos Catsap RenĂ© Caumer François Cavanna Pierre Chanal Jacques Chancel Professeur Choron Kenny Clarke Pierre ClĂ©menti Thomas Codaccioni Daniel Cohn-Bendit Lucien Combelle Marc Dachy Maurice G. Dantec Guy Debord
2014Bird People Le pĂšre d'Audrey au tĂ©lĂ©phone (voice) 2014 À propos d'Anna (Short) 2003 C'Ă©tait le chien d'Eddy (Short) Franck 2002 L'enfant Ă©ternel (TV Movie) Marel 2002 Louis Page (TV Series) Le pĂšre Laurent - Prisonniers du
Il y a 80 ans aujourd’hui, c’était au tour d’un pionnier du cinĂ©ma parlant de nous quitter dans la misĂšre, comme beaucoup d’autres l’on songe Ă  Georges MĂ©liĂšs et Emile Cohl disparus la mĂȘme annĂ©e Auguste Baron. * Nous vous proposons donc d’abord l’article paru dans Pour Vous “Une visite au “pĂšre” français du parlant” par Jean Portail en 1931 Ă  une Ă©poque oĂč Baron, oubliĂ©, venait d’ĂȘtre redĂ©couvert. Puis, nous vous proposons plusieurs articles nĂ©crologiques paru dans Paris Soir et Le Figaro. Ă  la suite de la mort d’Auguste Baron le 31 mai 1938. * Finalement, pour mieux vous aider Ă  cerner qui Ă©tait Auguste Baron, nous vous proposons l’article “Auguste Baron, le 3 avril 1896, inventait le graphonoscope »” paru dans Le Petit Journal en 1938, suivi de “Auguste Baron, prĂ©curseur du film parlant” paru dans Le Figaro en 1937, et pour finir “L’inventeur du cinĂ©ma parlĂ©, M, Auguste Baron, aveugle et ĂągĂ© de 78 ans, a-t-il trouvĂ© le cinĂ©ma en relief ?” paru en 1933 dans l’Intransigeant. * Pour clore cet hommage, nous aimerions signaler que Auguste Baron fĂ»t Ă©galement honorĂ© dans un article de CinĂ©magazine, datant de juin 1933 “Le CinĂ©ma parlant est nĂ© avec ce siĂšcle” et dont nous aimerions citer le dernier paragraphe Bien sĂ»r, nous ne prĂ©tendons pas que Baron ait créé de toutes piĂšces le cinĂ©ma parlant de nos jours. D’autres sont venus aprĂšs lui qui, s’inspirant de ses travaux et s’aidant des dĂ©couvertes incessantes du progrĂšs, ont peu Ă  peu créé cet enregistrement du son sur film dont la perfection technique tient aujourd’hui du prodige. Mais n’est-il pas Ă©crit quelque part qu’il est nĂ©cessaire de dissocier pour inventer ? C’est pourquoi il Ă©tait juste de fouiller le passĂ© afin de rendre hommage Ă  l’innovateur, au prĂ©curseur vĂ©ritable du cinĂ©ma parlant que demeure Auguste Baron, et de lui apporter publiquement l’assurance de notre souvenir Ă©mu et de notre admiration reconnaissante. » Celui qui a Ă©crit ces lignes Ă©tait
 Marcel CarnĂ©. * Bonne lecture ! Une visite au “pĂšre” français du parlant paru dans Pour Vous du 14 avril 1931 Pour Vous du 14 avril 1931 On ne dispute plus Ă  M. Auguste Baron la paternitĂ© du premier film parlant. Son brevet, qui date du 3 avril 1896, est antĂ©rieur de plus d’un lustre Ă  tout autre. Mais la science n’enrichit pas toujours son homme. Du moins, si M. Auguste Baron a gagnĂ© beaucoup d’argent, sa façon poĂ©tique de comprendre la vie ne lui a-t-elle pas permis d’amasser, pour le moment de la retraite, ces fonds sans lesquels il n’est pas de vĂ©ritable indĂ©pendance. M. Auguste Baron est pensionnaire de l’Institution Gaglignani, Ă  Neuilly-sur-seine. C’est lĂ  que j’ai Ă©tĂ© le voir un de ces derniers jours de printemps qui faisaient de la belle demeure Ă  pelouses et Ă  larges allĂ©es de gravier, une maniĂšre de gai chĂąteau. AprĂšs un escalier
 puis un couloir
 et un autre couloir cirĂ©s Ă  Ă©blouir, et ailĂ©s, ça et lĂ , d’une blanche cornette de religieuse de Saint-Vincent-de-Paul, j’arrive au petit appartement que le savant occupe avec sa femme. Il est seul. Mme Baron est prise au dehors, quotidiennement, jusqu’au soir, par ses leçons de piano. L’inventeur — qui a juste, ce jour-lĂ , soixante-seize ans — est aux trois-quarts aveugle un Ɠil complĂštement Ă©teint, l’autre si affaibli qu’il ne distingue pas si un nouveau venu, chez lui, est homme ou femme. Mais l’esprit a gardĂ© toute sa vive souplesse. — Ah ! ah ! vous venez pour le parlant
 Mon Dieu oui ! J’en suis le pĂšre. Ce fut Ă  la suite d’un pari. Un de mes amis, le professeur Marey, de l’Institut, m’avait mis au dĂ©fi. Je m’occupais dĂ©jĂ  de cinĂ©ma. Il y a une chose Ă  laquelle vous n’arriverez jamais, me dit M. Marey, c’est Ă  synchroniser l’image et le son
 ». J’affirmai que si, et je poussai mes recherches dans cette voie. Il me fallut tout inventer la perforeuse servant au repĂ©rage, une camĂ©ra — comme on dit maintenant — une camĂ©ra spĂ©ciale, un phonographe tout aussi spĂ©cial — et il me fallut aller chercher en Angleterre, Ă  la maison Blair, des pellicules d’une longueur suffisante
 Enfin, aprĂšs un labeur de sept ans, en 1899, je fis, au professeur Marey et Ă  quelques autres personnalitĂ©s, la prĂ©sentation du premier film parlant avec synchronisme parfait de l’image et du son. — Pourquoi n’avoir pas industrialisĂ© votre dĂ©couverte ? — A cette Ă©poque, on ne connaissait pas le disque. J’employais le rouleau de cire qui ne permettait pas les duplicata
 A chaque fois que j’eusse vendu le mĂȘme film, il m’eĂ»t fallu faire revenir les acteurs
 — Tout de mĂȘme
 un nabab commanditaire n’eĂ»t-il pu vous fournir les moyens de poursuivre vos recherches jusqu’au point oĂč il vous serait devenu possible d’en tirer un profit commercial ? — J’ai trouvĂ© ce nabab, me dit M. Baron. M. X
 me proposa de monter pour moi une usine en Angleterre. II devait m’envoyer un ingĂ©nieur — un ingĂ©nieur anglais de tout repos — auquel j’exposerais sans restrictions mes rĂ©sultats. Vous comprenez il s’agissait de dĂ©voiler tous mes secrets. Mais il Ă©tait juste d’offrir Ă  M. X
 toutes certitudes scientifiques. Donc, un jour, on vint me prĂ©venir, dans les ateliers de mon usine d’AsniĂšres, qu’un monsieur, envoyĂ© par M. X
, m’attendait au salon. Je pensai Ă  l’ingĂ©nieur anglais. Quelle stupĂ©faction de reconnaĂźtre — en mon visiteur — un de mes concurrents ! Par chance, je l’avais vu, Ă  une rĂ©union. Mais
 mais
 m’écriai-je
 vous ĂȘtes M. Z
? » Il bredouilla une explication. Sur ces entrefaites arriva M. X
 — mon nabab ! — qui crut que j’avais donnĂ© dans le piĂšge. Je les mis tous deux Ă  la porte. Je l’avais Ă©chappĂ© belle ! Pour Vous du 14 avril 1931 — Il paraĂźt que l’on vous doit une quantitĂ© d’autres inventions? — Quelques-unes, en effet, rĂ©pond avec un sourire mon interlocuteur. Et, ses mains d’aveugle ayant atteint des feuilles dactylographiĂ©es, il les pousse vers moi. — Tenez ! voici une petite liste ! Et je parcours cet alignement de brevets ! Ce magazine suffirait juste Ă  l’énumĂ©ration ! Appareils pour les techniciens
 appareils d’usage courant comme la machine Ă  trancher, peser et marquer automatiquement le poids et le prix de chaque produit dĂ©coupĂ© en tranches variables suivant l’épaisseur demandĂ©e
 Auguste Baron a quasi tout inventĂ© ! Rien que pendant la pĂ©riode de guerre, il a pris soixantequatre brevets
 et les dieux du carnage seuls savent combien nous sommes redevables Ă  son lance-projectile pour obus, par exemple
 Mon regard tombe sur la boutonniĂšre du vieux savant aveugle. Il a la rosette de l’Instruction publique. Il n’a pas la lĂ©gion d’honneur ! — Je suis proposĂ© depuis 1900, me dit-il doucement. Jean Portail * Auguste BARON avait inventĂ© en 1897 le cinĂ©ma parlant IL VIENT DE MOURIR AVEUGLE ET PAUVRE paru dans Paris-Soir du 05 juin 1938 Paris-Soir du 05 juin 1938 RuinĂ© par ses inventions, il vivait retirĂ© Ă  Neuilly et pour lui permettre de continuer ses recherches, sa femme donna longtemps des leçons de piano. Auguste Baron, l’inventeur du cinĂ©ma parlant, vient de mourir. Le savant a rendu le dernier soupir dans la trĂšs modeste chambre de l’Institut Galignani, Ă  Neuilly, oĂč il vivait depuis dix ans, d’une demi-charitĂ©. Il venait d’entrer dans sa 83e annĂ©e, et sa compagne, presque aussi ĂągĂ©e que lui, sa fille, l’entourĂšrent de soins affectueux jusqu’à sa derniĂšre minute. Mais si dure avait Ă©tĂ© la vie de l’inventeur, si affreuses ses derniĂšres dĂ©convenues, que les efforts des deux femmes eurent peine Ă  adoucir l’amertume de ses derniers jours. Le graphophonoscope C’est le 3 avril 1896 qu’Auguste Baron prenait un premier brevet concernant une prise de vue et une prise de son simultanĂ©es. Il avait créé les appareils de toutes piĂšces. Il gardait prĂ©cieusement le secret de ses cylindres de cire vierge, oĂč il inscrivait les sons et qui se dĂ©roulaient en mĂȘme temps que le film. Il espĂ©rait industrialiser sa dĂ©couverte qui, dĂšs les premiĂšres prĂ©sentations, eut un succĂšs considĂ©rable. Il avait nommĂ© son invention le graphophonoscope. Le professeur Marey, de l’Institut, fut le premier Ă  s’émerveiller lorsqu’Auguste Baron lui prĂ©senta Le Songe d’Athalie » oĂč brillait l’acteur Lagrange. Les recherches avaient coĂ»tĂ© francs d’avant guerre. Mais les rĂ©sultats, par un de ces tours de passe-passe frĂ©quents dans la vie des inventeurs, furent, pour Auguste Baron, dĂ©sastreux. Si l’industrie s’empara de son invention, lui ne toucha jamais un franc de bĂ©nĂ©fice. La photographie aĂ©rienne automatique Cependant, la passion de la science l’emportait Ă  tel point que le savant continua ses recherches. Il avait rencontrĂ© une admirable compagne, qui l’aidait de toutes ses forces, s’associant mĂȘme Ă  ses travaux. Il trouva diverses applications mĂ©caniques et optiques, pendant la guerre, il risqua maintes fois sa vie pour mettre au point le multirama » un appareil photographique qui, placĂ© Ă  bord d’un avion, prend les reliefs d’un terrain par une suite de clichĂ©s. Il inventa le graphorama, ou appareil photographique automatique aĂ©rien qui peut reproduire sans changer de pellicule jusqu’à 100 kilomĂštres de terrain. Enfin, un appareil de son invention, placĂ© au centre de la Concorde put prendre sur une seule photo une vue circulaire de la place. Auguste Baron avait travaillĂ© de tout son cƓur, dĂ©pensant sa patience et ses forces. Lorsque la guerre fut terminĂ©e, il demanda, bien timidement, si l’on ne pourrait pas rĂ©munĂ©rer ses services. Vous avez eu l’honneur de servir le pays », lui fut-il rĂ©pondu. Et Auguste Baron n’insista pas, il se retira sous sa tente, pauvre, les yeux usĂ©s par les lumiĂšres expĂ©rimentales. Il n’avait mĂȘme pas pu obtenir, alors qu’il grimpait dans les zincs » de la guerre pour mettre au point ses appareils, que sa femme et ses enfants fussent assurĂ©s de l’avenir en cas d’accident. Paris-Soir du 05 juin 1938 Aveugle ! En 1920, le malheureux savant est las de lutter. Le labeur incessant, la lumiĂšre primitive des studios affaiblissent sa vue. Et puis son moral est atteint tout un drame encore difficile Ă  Ă©voquer se noue autour de ses inventions, que l’on copie, que l’on exploite. Il a enfantĂ©, d’autres rĂ©alisent sans aucun profit pour lui. Il rĂ©clame, proteste, mais il est ruinĂ© ; il lui faudrait entamer des procĂšs, mais il n’a pas d’argent. A la fin de l’annĂ©e, Auguste Baron commence Ă  ne plus voir ; bientĂŽt il est complĂštement aveugle. Finis les travaux, les recherches ; l’usine, le laboratoire doivent fermer leurs portes. L’argent des inventions qui servait Ă  payer les Ă©tudes d’une autre idĂ©e ne rentre plus. C’est la gĂȘne qui devient vite voisine de la misĂšre. Il faut abandonner la vie indĂ©pendante, la maison de retraite pour vieux savants de Neuilly, Ɠuvre philanthropique, lui ouvre grandes ses portes. L’AcadĂ©mie des Sciences accorde Ă  Auguste Baron la pension la plus forte francs par an. Il a vĂ©cu dans ce coin paisible de Neuilly jusqu’au 1er juin 1938. Sa femme donna longtemps des leçons de piano pour apporter quelques douceurs Ă  l’homme qui terminait sa vie dans les tĂ©nĂšbres. Gloire tardive Documents en main, il y a 7 ans, persuadĂ© de servir une cause juste, j’ai dĂ©clenchĂ©, aidĂ© de M. Maurice d’Occagne et de Jean-JosĂ© Frappa, une campagne de presse pour rendre Ă  Baron la place qui lui revenait dans la crĂ©ation du cinĂ©ma parlant. Hommages tardifs, M. Mario Roustan, alors ministre de l’Instruction publique, fit dĂ©cerner la LĂ©gion d’honneur au vieux savant de 77 ans. Des fĂȘtes furent organisĂ©es et le roi des Belges lui accorda la croix de LĂ©opold. La figure aux yeux vides de l’inventeur rayonnait d’un beau sourire retrouvĂ©. On ouvrit une souscription en son honneur. On recueillit francs
 Et M et Mme Baron durent demeurer Ă  l’Institut Galignani de Neuilly. Ce regain d’actualitĂ© avait donnĂ© un coup de fouet au courage du vieil inventeur ; la reconnaissance un peu tardive du monde avait provoquĂ© un vif rĂ©veil de son esprit. Il voulut inventer Ă  nouveau, bien qu’il fĂ»t aveugle. Sa fille, Mme Gaudin, sous sa dictĂ©e, traça des plans, clarifia les explications de son pĂšre ; Baron tenta de crĂ©er un appareil pour prendre directement les films en relief qu’il projetait sans le secours d’aucune lunette intermĂ©diaire. Mourir pour la science Les pauvres billets de mille recueillis devaient servir, comme me disait Mme Baron pour assurer notre derniĂšre demeure ». La passion de l’inventeur reprit le dessus ; l’argent, de la souscription fut englouti pour prendre Ă  nouveau des brevets pour construire l’appareil qui devait ĂȘtre le couronnement de sa vie. HĂ©las, il ne voyait plus, les dĂ©tails lui Ă©chappaient ; il ne trouva pas le technicien qui aurait pu remplacer sa vue. Il s’énerva, les idĂ©es sombres envahirent Ă  nouveau son cerveau et le calvaire du savant incompris reprit. Il est mort sans avoir pu mettre la main dĂ©finitive Ă  cette invention Ă  laquelle il donna ses derniĂšres forces. Il est mort de la science, comme il a vĂ©cu pour elle. Pierre Fontaine * Auguste Baron, prĂ©curseur du film parlant, est mort paru dans Le Figaro du 4 juin 1938 paru dans Le Figaro du 4 juin 1938 AprĂšs Emile Cohl, inventeur du dessin animĂ©, aprĂšs Georges MeliĂšs, fondateur de l’industrie et du spectacle cinĂ©matographiques, voici que disparaĂźt Auguste Baron prĂ©curseur incontestĂ© du cinĂ©ma parlant. C’est Ă  Neuilly, dans une maison de retraite gĂ©rĂ©e par l’Assistance publique, oĂč sa vaillante compagne, ĂągĂ©e elle-mĂȘme de soixante-quinze ans, venait le voir chaque jour, que s’est Ă©teint le grand savant. Il s’y trouvait hospitalisĂ© depuis 1935, aprĂšs avoir Ă©tĂ© terrassĂ© par une congestion cĂ©rĂ©brale qui l’avait rendu aveugle et paralysĂ©. Il avait conservĂ© toute sa luciditĂ©, mais seul son esprit continuait Ă  vivre. Fils d’un professeur de phrenologie, Auguste Baron s’est attachĂ©, il y a plus de quarante ans, peu de temps aprĂšs l’invention du cinĂ©ma, Ă  l’étude d’un appareil dit graphonoscope », qui n’est autre que l’ancĂȘtre du cinĂ©ma parlant actuel. Mais le septiĂšme art n’est pas le seul domaine qui lui soit redevable de son perfectionnement technique. La marine, l’aviation, l’armĂ©e en gĂ©nĂ©ral, furent dotĂ©es par Auguste Baron de maints et prĂ©cieux appareils photographiques ou autres. Comme tous les savants, il eut Ă  lutter pour mener Ă  bien son Ɠuvre. Comme d’autres, il fut pillĂ© et comme d’autres aussi, il vit ses inventions profiter Ă  ceux qui les industrialisaient, tandis qu’il demeurait l’humble et infatigable chercheur. Auguste Baron meurt Ă  quatre-vingt-deux ans, lĂ©guant Ă  sa veuve, dont le dĂ©vouement ne s’est jamais relĂąchĂ©, des parchemins qui attestent qu’il fut l’un des piliers du magistral Ă©difice cinĂ©matographique, un nom qui restera peut-ĂȘtre ignorĂ© des millions de spectateurs de l’écran, et, dans un Ă©crin, une croix de la LĂ©gion d’honneur. Julien-J. London paru dans Le Figaro du 4 juin 1938 Auguste Baron, le 3 avril 1896, inventait le graphonoscope ». LE CINEMA PARLANT paru dans Le Petit Journal du 21 juin 1938 paru dans Le Petit Journal du 21 juin 1938 Dans ce bureau encombrĂ© de plans et photos d’appareils radiologiques, l’ingĂ©nieur Camille Baron me tend quatre feuillets dactylographiques qui portent comme titre TRAVAUX DE L’INGENIEUR AUGUSTE BARON, CHEVALIER DE LA LEGION D’HONNEUR, CHEVALIER DE L’ORDRE DE LEOPOLD 1er. » Une centaine d’inventions des plus diverses, les unes brevetĂ©es, les autres brevetĂ©es et exposĂ©es au Conservatoire des Arts et MĂ©tiers, figurent sur ces quatre petites feuilles de papier lĂ©ger qui relatent l’aventure, l’effort et la puissance imaginative d’un grand savant qui a sacrifiĂ© son bien-ĂȘtre et sa vie Ă  la science. C’est Auguste Baron, l’inventeur du cinĂ©ma parlant
 — Mon pĂšre est mort il y a quelques jours, Ă  l’Institut Galiniani, Ă  Neuilly, une maison de retraite pour vieillards, oĂč l’avaient fait entrer M. Louis LumiĂšre et la SociĂ©tĂ© Amis de la Science. AprĂšs soixante annĂ©es de lutte, il est mort lĂ , 84 ans, aveugle, pauvre, tragiquement blessĂ© par l’incomprĂ©hension et la mauvaise volontĂ© des hommes. Chasseur d’Afrique et cinĂ©aste ! — A la fin du siĂšcle dernier, l’idĂ©e du cinĂ©ma Ă©tait dans l’air », Mon pĂšre, Ă©lĂšve aux Arts et MĂ©tiers d’Angers, n’ayant pu continuer ses Ă©tudes pour des raisons de famille, s’engage Ă  19 ans, en 1872, dans les chasseurs d’Afrique, pour cinq ans. Son service terminĂ©, il vient Ă  Paris, s’adonne Ă  la musique et, pour gagner sa vie, devint dessinateur-graveur. C’est l’époque oĂč la photogravure fait son apparition ; il s’en occupe. C’est l’époque oĂč Etienne-Jules Marey, professeur au CollĂšge de France, obtient un grand succĂšs avec son Ă©tude sur le Mouvement et ses images mouvantes, obtenues grĂące Ă  une boite munie de fentes ». C’est le fusil » photographique avec lequel Marey photographie les bonds des biches. » Mon pĂšre connait les travaux de Marey et aprĂšs une longue conversation avec un ami, Auguste Baron se demande tout Ă  coup Pourquoi ne travaillerais-je pas cette question des images mouvantes ? » » Ainsi, par un enchaĂźnement logique, l’ancien Ă©lĂšve des Arts et MĂ©tiers d’Angers, l’ancien chasseur d’Afrique se lance Ă  corps perdu dans le cinĂ©ma. » Mais il ignore si d’autres se sont attaquĂ©s aux mĂȘmes recherches, et, les premiers, les frĂšres LumiĂšre dĂ©posent le brevet français du cinĂ©ma muet. DĂ©jĂ , on projette de courtes bandes dans la cave du Grand CafĂ©, sur les Boulevards. La lumiĂšre et le son » Cependant, Edison vient d’inventer son phonographe Ă  rouleau. AprĂšs une nouvelle conversation et discussion avec un ami, Auguste Baron pense aussitĂŽt Ă  la jonction lumiĂšre et son. Il commence ses recherches, et bientĂŽt, le 3 avril 1896 exactement, il prend le premier brevet sur le GRAPHONOSCOPE, synchronisme entre le son et le mouvement. » Auguste Baron rĂ©alise cette invention Ă  l’aide de la cellule photoĂ©lectrique dĂ©jĂ  dĂ©couverte ; » En 1898 enfin, Baron prend le brevet dĂ©finitif, allemand et amĂ©ricain, qui protĂšge son importante dĂ©couverte. — Et le cinĂ©ma parlant n’est apparu que trente ans aprĂšs ? — Parce que les brevets allemand et amĂ©ricain couvraient le graphonoscope pendant 20 ans, au bout desquels, d’ailleurs, mon pĂšre a fait renouveler les brevets pour dix ans. Mais il Ă©tait trop pauvre pour les renouveler une seconde fois, et Ă  la date exacte de l’expiration des brevets, le cinĂ©ma parlant fait son entrĂ©e dans le monde. » » NĂ©anmoins, Auguste Baron, poursuit ses travaux sur le cinĂ©ma jusqu’en 1900. Dans les annĂ©es 1904 -1905, il installe mĂȘme un cinĂ©ma dans une des salles du Petit Journal. En 1905, il Ă©quipe encore un camion sonore brevet anglais pour cinĂ© et publicitĂ© » Ă  la campagne. La voiture effectue des tournĂ©es, puis disparaĂźt
 Raison finances ! Elles, toujours elles, qui harcĂšlent cet homme de laboratoire qu’était Auguste Baron. homme de laboratoire — Quelle fut la rĂ©action de votre pĂšre, lors de l’avĂšnement du film parlant ? — Il Ă©tait Ă  moitiĂ© aveugle, les yeux brĂ»lĂ©s par les lampes Ă  arc et les lampes radio-electriques. Il avança sa main devant ses yeux mourants comme pour les protĂ©ger Ça y est, dit-il, ils ont utilisĂ© mes travaux. » Et il n’en parla plus jamais. — votre pĂšre n’était soutenu par personne ? — Au temps de ses recherches, les instituts, les laboratoires officiels Ă©taient encore en majeure partie, Ă  crĂ©er, et les chercheurs n’avaient le loisir que de travailler Ă  leurs frais. » Un premier commanditaire, un petit hĂ©ritage et la dot de ma mĂšre permettent Ă  Auguste Baron d’inventer le graphonoscope. Un deuxiĂšme commanditaire subvient aux frais des brevets. C’est tout. “Pour moi, une chose inventĂ©e est finie” avait coutume de dire Baron. » NĂ©anmoins, dĂ©sireux d’assurer l’avenir de sa compagne et de ses deux enfants, le savant se laissait Ă  nouveau entraĂźner dans des Ă©chafaudages commerciaux qui tous, tour Ă  tour, s’écroulĂšrent. — Le graphonoscope est son invention la plus importante ? Servir le pays — Oui, Ă©coeurĂ© par le cinĂ©ma, mon pĂšre se tourna vers l’aviation. C’est l’époque des frĂšres Wright. Baron rĂ©alise toute une sĂ©rie de perfectionnements et d’inventions dans ce domaine aero-cinema, planeur, appareil indiquant automatiquement le sens de direction de l’avion 1910, etc. » Puis, c’est la guerre. Baron se dĂ©voue corps et Ăąme Ă  la France. » SexagĂ©naire, il n’hĂ©site pas Ă  grimper dans les avions pour mettre au point sa nouvelle invention, le “multirama”, un appareil photographique, qui, placĂ© Ă  bord d’un avion, prend les reliefs d’un terrain, par une suite de clichĂ©s, sans dĂ©formation. Puis, le “graphorama”, encore un appareil photographique, mais automatique, qui permettait de photographier des bandes de terrain d’une longueur approchant les 100 kilomĂštres. Plus besoin de photographe Ă  bord. Le pilote dĂ©clenchait l’appareil et se contentait de voler en direction. » A la mĂȘme Ă©poque, Auguste Baron trouve un systĂšme permettant de photographier selon un angle de 360 degrĂ©s, c’est-Ă -dire rĂ©alisant la prise de vue circulaire. Un tel appareil, placĂ© sur la colonne VendĂŽme, photographierait toute la place, en une seule opĂ©ration. » N’ayant pas d’argent, ces inventions n’entrĂšrent jamais dans le commerce. AprĂšs la guerre, Auguste Baron s’adressa aux pouvoirs publics, demandant une aide pour les services rendus. Vous ayez eu l’honneur de servir le pays », lui fut-il rĂ©pondu. Et Baron avait perfectionnĂ© les armes automatiques, trouvĂ© la mitrailleuse Ă  canons multiples, un appareil de visĂ©e pour avions, etc., etc. paru dans Le Petit Journal du 21 juin 1938 Mais Auguste Baron a trop luttĂ©. Il a donnĂ© trop de ses forces aux autres. En 1922, sa vue commence Ă  dĂ©croĂźtre. Ses yeux sont brĂ»lĂ©s par les lampes violentes du laboratoire. L’inventeur prend peur. Il craint pour son travail, pour sa famille. Il est las. Il a perdu sa belle confiance dans l’humanitĂ©. L’annĂ©e suivante, il est terrassĂ© par une attaque d’apoplexie. Madame Baron, Ă  peine moins ĂągĂ©e que lui, subvient alors aux frais du mĂ©nage. L’admirable et dĂ©vouĂ© compagne du savant donnera des leçons de piano jusqu’en 1935. C’est elle qui fait vire la famille. Auguste Baron est maintenant Ă  moitiĂ© aveugle et ne voit plus que la diffĂ©rence entre le jour et la nuit. Il souffre moralement, atrocement. Plus jamais il ne prononce les mots de “recherche, invention”. Je ne vois plus » En 1929, il entre Ă  la maison de retraite pour services rendus Ă  la science. Enfin, on veut bien le reconnaitre ! L’Inventeur du cinĂ©ma parlant est maintenant ĂągĂ© de 77 ans. Des amis font une campagne de presse en sa faveur, et ce n’est qu’en 1931 que ce grand Français est dĂ©corĂ© de la LĂ©gion d’honneur et de l’Ordre de LĂ©opold 1er. Bruxelles le fĂȘte comme il n’a jamais Ă©tĂ© fĂȘtĂ© en France. Cette distinction Ă©claire sa vieillesse
 Auguste Baron a retrouvĂ© son beau courage. Encore une fois, il se met au travail, reprend une idĂ©e qui lui est chĂšre le cinĂ©ma en relief, visible Ă  l’Ɠil nu, sans ces accessoires dont on munit les spectateurs du relief, les lunettes. Il raconte ses idĂ©es Ă  son fils et Ă  sa fille, Mme Gaudin. Mme Gaudin dessine inlassablement, sous la direction de son pĂšre. Mais lui, le grand aveugle, ne peut plus voir les plans qui s’élaborent, ne peut plus rectifier une erreur de tracĂ©. DĂ©sespĂ©rĂ©, il abandonne. Je ne vois plus », dit-il, pour exprimer sa douleur. Le projet reste Ă  l’état embryonnaire. Quelques mois plus tard, Auguste Baron, l’Inventeur du cinĂ©ma parlant, l’homme dont une grande partie des Ɠuvres est exposĂ©e au Conservatoire des Arts et MĂ©tiers, le constructeur d’une centaine d’appareils inĂ©dits, est mort du sacrifice qu’il avait fait Ă  la science, Ă  son idĂ©al. — Mon pĂšre est mort comme Forest, me dit l’IngĂ©nieur Camille Baron, son fils. Comme Forest, l’inventeur du moteur Ă  explosion, il est mort dans le plus complet dĂ©nouement. » Hugues Nonn Auguste Baron, prĂ©curseur du film parlant paru dans Le Figaro du 26 novembre 1937 paru dans Le Figaro du 26 novembre 1937 Brevet 3 avril 1896 Auguste Baron et Bruneau ” SystĂšme d’appareil servant, Ă  enregistrer et Ă  reproduire, simultanĂ©ment les scĂšnes animĂ©es et les sons. » Brevet 4 avril 1898 Auguste Baron SystĂšme d’appareil perfectionnĂ© pour enregistrer et reproduire simultanĂ©ment les scĂšnes animĂ©es et les sons qui les accompagnent. » Brevet 16 novembre 1899 Auguste Baron SystĂšme d’appareil pour projections panoramiques circulaires animĂ©es en couleurs et parlantes, dit “cinĂ©matorama parlant”. Neuilly, boulevard Bineau. La Maison de retraite Galignani, administrĂ©e par l’Assistance publique, dernier refuge d’artistes, de poĂštes, d’inventeurs et d’un grand savant Auguste Baron, le plus mĂ©connu, le plus oubliĂ© peut-ĂȘtre de tous les pionniers du cinĂ©ma. ComplĂštement aveugle, Ă  demi-sourd, impotent, Baron a 82 ans. Mais est-il aveu plus pĂ©nible que celui d’une Ă©pouse admirable Mon mari est mort en 1935, d’une congestion cĂ©rĂ©brale. » Quoi de plus Ă©mouvant, sinon ces yeux qui vivent encore, qui vous fixent irrĂ©sistiblement, implacablement, et qui ne voient plus. L’histoire du cinĂ©ma devient l’histoire de la dĂ©tresse humaine. Cohl dans un asile, MĂ©liĂšs Ă  Orly, MĂ©liĂšs, gravement malade depuis quelques jours et contre lequel on veut commettre un geste inqualifiable, en rĂ©duisant Ă  cinq cents francs une mensualitĂ© avec laquelle trois ĂȘtres doivent vivre et se nourrir, tant de misĂšre, tant d’ingratitude ne suffisaient pas, voici maintenant Auguste Baron. Fils d’un professeur de phrĂ©nologie au MusĂ©um, dont les disciples furent Chevreul et Charcot, Auguste Baron vit ses Ă©tudes interrompues par la guerre de 1870 et obtint de son pĂšre qui lui rĂ©vĂ©la la photographie l’autorisation de s’engager au premier rĂ©giment de chasseurs d’Afrique. Et dĂ©jĂ  l’adversitĂ©, il ne revient que pour voir mourir son pĂšre et trouver les collections, la bibliothĂšque, les travaux de celui-ci dispersĂ©s. L’inventeur se rĂ©vĂšle avec les annĂ©es. Il installe un laboratoire dans son pavillon de Courbevoie, Ă©tudie les propriĂ©tĂ©s, rĂ©cemment dĂ©couvertes, du sĂ©lĂ©nium, met au point le procĂ©dĂ© photographique au collodion, est chargĂ© de l’installation Ă©lectrique au Casino de Paris, des premiers kinetoscopes d’Edison. Alors naĂźt dans son esprit l’idĂ©e d’un appareil qu’il baptise graphonoscope, capable de projeter devant toute une salle, sur un Ă©cran visible de chacun des spectateurs, des scĂšnes animĂ©es accompagnĂ©es de sons, paroles, bruits, etc., avec entre eux un synchronisme absolu, de façon Ă  obtenir une reprĂ©sentation fidĂšle de la vie. Il voit le professeur Marey, de l’Institut, initiateur de la photographie du mouvement, qui ne lui cache pas les difficultĂ©s Ă  vaincre. Qu’importe Baron tient le pari. — C’est ainsi, nous dit-il, que j’installai, Ă  AsniĂšres, une usine spĂ©cialement Ă©quipĂ©e oĂč, pendant sept ans, je travaillai Ă  la rĂ©ussite du problĂšme du synchronisme. Je me procurai, en Angleterre, auprĂšs de la maison Blair, les bandes pelliculaires nĂ©gatives d’une longueur de 100 ou 200 mĂštres que la France ne fabriquait pas encore. Entre temps, comme la lumiĂšre Ă©lectrique n’existait pas en banlieue, je perfectionnai, pour mes propres besoins, l’éclairage Ă  l’acĂ©tylĂšne. Je prends mon premier brevet en 1896, le perfectionne deux ans plus tard et, aprĂšs avoir vu Ă©chouer les conversations engagĂ©es avec Dufayel pour l’exploitation commerciale de mes procĂ©dĂ©s Ă  la veille de l’Exposition, je prĂ©sente le rĂ©sultat de mes efforts devant Marey et de nombreuses personnalitĂ©s scientifiques. Le programme comprenait plusieurs films Mme Baron commentant le film parlant cent pour cent, Lagrange, des Théùtres Parisiens, dans Le Songe d’Athalie, film parlant 100 pour cent ; Guillier, piston-solo de Lamoureux, dans un air variĂ©, film sonore musical ; Mlle Duval, danseuse Ă©toile de la GaĂźtĂ©-Lyrique, dans une de ses variations ; Mlle Robin et M. FĂ©rouelle, de l’OpĂ©ra ; Ouvrard pĂšre, enfin, en pantalon rouge. Chaque audition durait dix minutes environ. Lorsque je voulus rendre mon invention exploitable, je me heurtai Ă  des difficultĂ©s insurmontables pour l’époque. En effet, mon phono ne pouvait employer que des rouleaux de cire vierge de 30 cm de diamĂštre et d’une longueur double, dont il Ă©tait impossible de tirer des duplicata, ce qui forçait Ă  recommencer entiĂšrement film et inscription. DĂšs lors, je renonçai pour me consacrer Ă  la direction d’une usine de films muets. — Quel Ă©tait exactement votre procĂ©dĂ© ? Il se composait de deux parties bien distinctes un cinĂ©matographe enregistreur et reproducteur du mouvement, et un phonographe enregistreur et reproducteur des sons rĂ©unis par un moteur Ă  courant continu de mon invention qui les rendait solidaires et synchrones. Il y a de cela prĂšs de quarante ans ! Le gĂ©nie inventif de Baron devait continuer Ă  faire merveille. Tour Ă  tour naissent, en 1910, l’anĂ©mo-boussole, appareil de direction Ă  bord des avions, en 1911, le graphorama », pour la photographie automatique aĂ©rienne Ă  bande pelliculaire de longueur indĂ©terminĂ©e, en 1912, le multirama », qui rendit de prĂ©cieux services pendant la guerre. En 1917, il invente le revolver de poitrine ». Celui-ci est volĂ© dans des conditions restĂ©es jusqu’ici mystĂ©rieuses, en dĂ©pit des recherches. Qu’il nous suffise de dire que l’on devait en trouver plusieurs modĂšles sur des cadavres allemands au Chemin des Dames. En 1930, aveugle, se consacrant nĂ©anmoins Ă  l’étude du cinĂ©ma en relief, Baron entre Ă  la Maison Galignani. Il reçoit, l’annĂ©e suivante, la croix de la LĂ©gion d’honneur. Cette croix fut plus qu’une rĂ©compense elle marque la date Ă  laquelle Auguste Baron, prĂ©curseur du film parlant, disparut du nombre des vivants. AndrĂ© Robert * Une rĂ©volution au cinĂ©ma ? L’inventeur du cinĂ©ma parlĂ©, M, Auguste Baron, aveugle et ĂągĂ© de 78 ans, a-t-il trouvĂ© le cinĂ©ma en relief ? paru dans l’Intransigeant du 12 octobre 1933 paru dans l’Intransigeant du 12 octobre 1933 Telle est la nouvelle qui va, parait-il, tout comme la venue du cinĂ©ma parlant, bouleverser l’industrie cinĂ©matographique. Cette recherche, sur laquelle se penchent depuis bien longtemps des savants sans y trouver de solution pratique, est dĂ©sormais brevetĂ©e au nom du vieil inventeur, aveugle et ĂągĂ© de 78 ans. Tout comme le cinĂ©ma muet de LumiĂšre, tout comme le cinĂ©ma parlant de Baron, c’est une nouvelle invention française qui pourrait donner un autre aspect Ă  l’industrie du film ; on en verra une rĂ©alisation prochaine. Cette trouvaille, qui couronnera, la carriĂšre du vieil inventeur, est presque une rĂ©alisation dramatique. Songez un peu ; un inventeur aveugle a pu rĂ©aliser, malgrĂ© sa terrible infirmitĂ©, un chef d’Ɠuvre de prĂ©cision
 justement relatif Ă  la vue ! Auguste Baron, inconnu du public, fut rĂ©vĂ©lĂ© pour la premiĂšre fois par l’Intransigeant il n’est pas inutile d’en rappeler les circonstances pour comprendre comment l’invention du film en relief fut rĂ©alisĂ©e. Au hasard d’une enquĂȘte, j’appris l’existence de l’inventeur, ruinĂ© par ses inventions, ĂągĂ©, recueilli par la maison Galignani pour savants pauvres Ă  Neuilly. Il me fit voir ses brevets, son fameux parchemin amĂ©ricain datant de 1896 ; il n’y avait pas de doute, j’étais, en face du prĂ©curseur du cinĂ©ma parlant. Ce n’était pas un inventeur » comme il en existe beaucoup ; plus de 40 brevets Ă  son actif dans tous les domaines scientifiques et industriels dont la photographie automatique panoramique, terrestre et aĂ©rienne et la cinĂ©matographie parlante et sonore n’avaient pas enrichi leur pĂšre », un inventeur n’étant pas nĂ©cessairement, un commerçant. L’article de l’Intransigeant vint comme une bombe. Les reporters et les photographes de tous pays accoururent Ă  Neuilly ; une tardive LĂ©gion d’Honneur lui fut remise par Jean JosĂ© Frappa. Auguste Baron, fĂȘtĂ©, invitĂ©, conduit son admirable Ă©pouse Ă  cheveux blancs, reprit goĂ»t au cinĂ©ma pour -lequel il s’était ruinĂ© sans aucun profit. En dĂ©cembre dernier, invitĂ© Ă  Bruxelles par le ComitĂ© de la Presse cinĂ©matographique belge, beaucoup de gens vinrent l’entretenir des choses de la cinĂ©matographie. L’un d’entre eux lui expliqua que l’on pourrait photographier en relief grĂące Ă  l’emploi de deux clichĂ©s pris Ă  une certaine distance, loin de l’autre ; chaque spectateur devait, pour obtenir le relief, regarder l’écran avec des lunettes Ă  verres colorĂ©s. C’était peut-ĂȘtre le dixiĂšme inventeur qui venait l’entretenir d’un appareil basĂ© sur la thĂ©orie du stĂ©rĂ©oscope. Devant ce dispositif peu pratique et non commercial, donc non viable, Auguste Baron songea au relief en partant, d’une base diffĂ©rent. Certes, il n’était pas le premier qui s’attaquait au problĂšme ; jusqu’à ce jour, le principe admis Ă©tait le double clichĂ© pris sous des angles diffĂ©rents et l’utilisation par les spectateurs de lunettes, Le dispositif trouvĂ© par l’inventeur est loin de toutes ces thĂ©ories et s’appelle helio-glyptographe » ou plus simplement Glyptographe » ; Il n’emploie qu’un seul clichĂ© et rĂ©ussit Ă  obtenir, pour la projection cinĂ©matographique ou pour la photographie ordinaire, des Ă©preuves donnant d’une façon scientifique la sensation du relief des personnes et des objets, sans exagĂ©ration suivant la stricte rĂ©alitĂ©, par un procĂ©dĂ© inconnu Ă  ce jour. Ce dispositif, brevetĂ© depuis peu de temps — 7 septembre 1933 — aurait un autre avantage ; en plus du relief donnĂ© par lui, il ne nĂ©cessiterait que relativement peu de changement aux appareils de prise de vues cinĂ©matographiques de n’importe quel constructeur et aucune modification aux machines Ă  tirer, Ă  dĂ©velopper, Ă  la prise de son, etc. Cette invention renouvellera l’art photographique et enlĂšvera aux photographies actuelles l’aspect de planitude qu’elles avaient jusqu’à prĂ©sent. Le cĂŽtĂ© dramatique de l’invention rĂ©side en la cĂ©citĂ© de l’inventeur. Lorsque l’idĂ©e germa en son cerveau, il se souvint du rĂ©sultat photographique obtenu par son appareil Graphorama” brevetĂ© en 1912, et dans lequel il se servait d’un dispositif alors non employĂ©. Son cerveau construisit la machine ; pour la rĂ©aliser, sa fille, ancienne Ă©lĂšve des Arts DĂ©coratifs mais n’ayant jamais fait de dessin industriel, lui vint en aide. Travail de patience, mais grĂące Ă  une vive comprĂ©hension de “l’aide » et de Mme Baron qui rĂ©digea le mĂ©moire en six semaines, tout Ă©tait au point et brevetĂ©. Les ingĂ©nieurs consultĂ©s furent Ă©merveillĂ©s de cette conception de machine nouvelle et pratique. Le cinĂ©ma et la photographie “plats » auraient vĂ©cu grĂące au gĂ©nie d’un Français qui, aprĂšs le cinĂ©ma parlant, donnait le jour, en France, Ă  la solution d’un problĂšme depuis longtemps cherchĂ©. Sans en montrer aucune vanitĂ©, on peut dire qu l’Intransigeant, en tirant de l’oubli l’inventeur, a sa petite part dans le retour Ă  l’activitĂ© cinĂ©matographique d’Auguste Baron, chercheur infatigable, auteur de nombreuses inventions dont plusieurs sont exposĂ©es aux Arts et MĂ©tiers, aveugle et ĂągĂ© de 78 ans. Pierre Fontaine * paru dans Le Petit Journal du 15 octobre 1933 Source / BibliothĂšque nationale de France Sauf Pour Vous BibliothĂšque numĂ©rique de la CinĂ©mathĂšque de Toulouse Pour en savoir plus Sur le blog Plateau hassard, la page concernant Gaumont, le cinĂ©ma parlant et Auguste Baron. Sur le site de la revue 1895 “Le centenaire d’une rencontre Auguste Baron et la synchronisation du son et de l’image animĂ©e“ Deleur idylle va naĂźtre une brouille entre le fils et le pĂšre qui durera 13 ans. Pourtant, ils ont en commun cet amour des femmes. Sur scĂšne oĂč dans la vie, une femme doit partager leurs folies et surtout toujours rester belle et jeune. L’amour l’inspire. Sacha Ă©crit des piĂšces pour ces femmes et souvent elles l’accompagnent sur
Il a dessinĂ© des publicitĂ©s pour la mode, des tableaux, des couvertures pour plus de cent livres. Grand collectionneur, il conçoit aussi des dĂ©cors et des meubles. Rencontre avec un artiste peu connu, aussi atypique que son ami Patrick Modiano. Affiche dessinĂ©e par Pierre Le-Tan 1998 Pierre Le-Tan ? Son nom ne vous dit sans doute rien, mais vous connaissez ses dessins. De fins traits noirs, des ombres hachurĂ©es, le tout rehaussĂ© d'un peu d'aquarelle. Il a dessinĂ© les couvertures de plus de cent livres en France et aux États-Unis. IllustrĂ© des publicitĂ©s pour les Galeries Lafayette, Suez, Gucci, Lanvin et mĂȘme la Jouvence de l’AbbĂ© Soury. Il a aussi imaginĂ© les drĂŽles de dĂ©cors de Quadrille, le film de ValĂ©rie Lemercier. À cela s'ajoutent des tableaux, des affiches de cinĂ©ma, deux livres conçus avec Patrick Modiano et une quinzaine d'ouvrages signĂ©s de son seul nom, texte et images. De vrais bijoux, Ă©tincelants de finesse et d'ironie. Le MusĂ©e national d'Art moderne de Madrid lui a consacrĂ© une grande rĂ©trospective il y a deux ans. Mais rien de tel en France oĂč Pierre Le-Tan reste dans l'ombre. Au point que, flairant la supercherie littĂ©raire, certains ont cru qu'il s'agissait d'une invention de Modiano, comme Ajar avec Gary ! D'autres ont pensĂ© avoir affaire Ă  un vieillard. Comment imaginer qu'un homme de moins de 80 ans consacre son temps Ă  tracer des portraits de Gide, Colette, du couturier Jacques Fath, de l'ex-empereur Bao-DaĂŻ et autres figures parfois bien oubliĂ©es ? La rumeur l'a aussi donnĂ© pour homosexuel, vu le nombre de jeunes marins, de gigolos et d'amateurs du sexe fort que l'on trouve au fil de ses dessins. Rien de tout cela, pourtant. Ce matin-lĂ , quand on sonne Ă  la porte de son appartement parisien, en face du Palais-Bourbon, c'est son dernier fils, Édouard, 3 ans, qui ouvre. Crayon en main. Le-Tan arrive dans la foulĂ©e, finissant de boutonner une chemise rayĂ©e rose, sur un pantalon de la mĂȘme couleur. Il a 56 ans, les cheveux poivre et sel. Jeune pĂšre, jeune grand-pĂšre aussi. " J'ai changĂ© de vie il y a quatre ans, dĂ©mĂ©nagĂ©, et je travaille moins ", nuance-t-il. Mais tout de mĂȘme. Un ou deux livres en gestation. Des meubles peints et des dĂ©cors Ă  inventer pour quelques particuliers fortunĂ©s. Dans l'ancien pied-Ă -terre de Jean Cocteau au Palais-Royal, il a rĂ©cemment habillĂ© l'escalier d'un vaste trompe-l'oeil, avec de faux tableaux reprĂ©sentant les amis du poĂšte Colette, le dĂ©corateur de théùtre Christian " BĂ©bĂ© " BĂ©rard, Jean Desbordes... Des traits d'une Ă©lĂ©gante sĂ©cheresse, nimbĂ©e de nostalgie. " Notre Ă©poque d'ordinateurs et de tĂ©lĂ©phones portables est quelque chose qui m'est totalement Ă©tranger, dit-il. Avec l'Ăąge, je suis de plus en plus mĂ©lancolique. Comment exprimer cela ? Tristesse... Regrets... Le temps qui passe... " Comme son ami Modiano, il laisse ses phrases en suspens. " On n'a pas forcĂ©ment des pensĂ©es trĂšs... " Une enfance bourgeoise et artistique Comme Modiano aussi, Le-Tan scrute avec sa plume ou son stylo l'Ă©poque de la jeunesse de ses parents. À la recherche peut-ĂȘtre de secrets enfouis ou du paradis perdu. Son pĂšre, Le-Pho, peintre vietnamien, fils d'un vice-roi du Tonkin, vient en Europe en 1931 pour terminer ses Ă©tudes aux Beaux-Arts et visiter les musĂ©es. Il s'y installe dĂ©finitivement en 1937 et Ă©pouse aprĂšs la guerre la fille d'un officier français. NĂ©s dans les annĂ©es qui suivent, Pierre Le-Tan et son frĂšre vivent une enfance bourgeoise et artistique rue de Vaugirard, Ă  Paris. " J'Ă©tais un garçon un peu bizarre, qui prĂ©fĂ©rait les musĂ©es et les antiquaires au foot, se souvient-il. Je regardais mon pĂšre peindre. En guise de jouets, il me donnait des cartes postales de tableaux ou d'estampes japonaises, ainsi que de vieux livres chinois ou japonais. C'est en regardant tout cela que j'ai appris Ă  dessiner. J'ai Ă©tĂ© imbibĂ©. TrĂšs tĂŽt, j'ai su que, pour moi, c'Ă©tait cela et pas autre chose le dessin, et les objets d'arts. " Le dessin, avant tout. À 17 ans, sur les conseils d'un ami de sa mĂšre, amĂ©ricain, il envoie ses premiĂšres vignettes au New Yorker. Le prestigieux magazine de l'intelligentsia amĂ©ricaine en retient quelques-unes avant de publier deux couvertures de Le-Tan. " J'avais dix-neuf ans, j'habitais encore chez mes parents et je n'ai mĂȘme pas pensĂ© Ă  toucher les chĂšques... " C'est le dĂ©marrage en fanfare d'une jolie carriĂšre amĂ©ricaine. Tout en habitant Paris, il collabore rĂ©guliĂšrement au New Yorker et prend pour agent Ted Riley, qui reprĂ©sente Ă©galement SempĂ© et Steinberg. Il alimente ainsi en dessins les Ă©diteurs, journaux et magazines d'outre-Atlantique, du New York Times Ă  Vogue en passant par Fortune. Il publie aussi sur place plusieurs albums pour enfants et commence Ă  crĂ©er des couvertures de livres pour les recueils d'anecdotes de son ami John Train, auteur notamment de Famous Financial Fiascos. De nombreuses suivront, pour Marcel AymĂ©, Mario Soldati, Harry Mathews, Peter Carey, Raymond Carver... et, bien sĂ»r, Patrick Modiano. Couverture dessinĂ©e par Pierre Le-Tan Leur rencontre date de 1978. Une histoire Ă©tonnante. " J'ai dĂ©couvert ses livres, il y avait des ambiances qui me touchaient", raconte Le-Tan. Et pour cause... Car quand il en parle Ă  son pĂšre, celui-ci lui rĂ©pond " Modiano ? Mais oui, j'ai trĂšs bien connu ses parents Ă  Paris, pendant la guerre... Nous nous frĂ©quentions. " Les familles s'Ă©taient ensuite perdues de vue. Autant dire que lorsque Pierre Le-Tan prend contact avec le jeune Ă©crivain, ils sont en terrain de connaissance. Dans Memory Lane, le premier livre qu'ils concoctent ensemble, ils mettent en scĂšne une galerie de personnages mais aussi de lieux qui ont hantĂ© leurs enfances. Le Corner Bar, boulevard Malesherbes. Une villa au cap d'Antibes. La façade lĂ©zardĂ©e d'un bottier de luxe... " Je sentais que tout cela allait disparaĂźtre et qu'il fallait le fixer ", explique Le-Tan. Un bon rĂ©sumĂ© de son travail, qui rappelle souvent celui de SempĂ©. Nostalgique, il sait aussi se Un sac Le-Tan montrer fĂ©roce. Un exemple ? Les Lettres de Marik Loisy Aubier. Un pastiche qui rĂ©unit les Ă©crits " les plus Ă©mouvants " d'un hypothĂ©tique grand homme " qui marqua profondĂ©ment tant d'Ă©minents esprits de sa gĂ©nĂ©ration ". C'est du moins ce qu'affirme la prĂ©face. Car les neuf courtes missives qui suivent se rĂ©vĂšlent plus banales les unes que les autres. Comme celle-ci, adressĂ©e " Ă  Monsieur et madame Congre " " Nous passons d'excellentes vacances Ă  Bonneville. Le temps est malheureusement maussade. Le casino est fermĂ©. Tant pis. Bien Ă  vous, Marik. " En regard de la lettre, une assez sinistre vue de la promenade du bord de mer Ă  Bonneville. MĂ©lange de tendresse et de cruautĂ© Tout Le-Tan est lĂ , qui se penche sur ses personnages "comme un entomologiste qui examine les insectes, avec un mĂ©lange de tendresse et de cruautĂ© ", confie-t-il. L'insignifiant Marik Loisy se retrouve ainsi Ă©pinglĂ© comme un papillon pĂąlot. Plusieurs ouvrages de la mĂȘme veine paraĂźtront. Paris de ma jeunesse, Épaves et dĂ©bris sur la plage... Son chef-d'oeuvre Album, un magnifique scrapbook trĂšs colorĂ© dans lequel Le-Tan rĂ©unit souvenirs de voyages, photos d'amis disparus, trĂšs jolis textes Ă©crits Ă  la main et, bien sĂ»r, des centaines de dessins, le tout dans un savant dĂ©sordre. On y croise Greta Garbo et Christian Lacroix, Marie-Laure de Noailles et Mick Jagger. On passe de Menton Ă  Macao, avec un crochet par l'Angleterre, pour visiter l'ancienne maison du photographe Cecil Beaton, avec ses extravagants meubles "nĂ©o-rococo". Au dĂ©tour d'une page, on tombe sur une " boĂźte Ă  mĂ©gots " créée par Picasso, de surprenantes chaussures en forme de pieds signĂ©es Cardin ou encore une chaise percĂ©e trouvĂ©e Ă  Versailles. Les objets, c'est l'autre passion de Pierre Le-Tan. Il a commencĂ© Ă  les collectionner Ă  7 ou 8 ans, sous les encouragements de son pĂšre. Le feu n'est toujours pas Ă©teint. " Il est capable de disparaĂźtre plusieurs jours Ă  la recherche d'un buste antique dont on lui a parlĂ© ", tĂ©moigne Patrick Modiano dans un texte qu'il a consacrĂ© Ă  son ami. Il y a dix ans, aprĂšs avoir amassĂ© plusieurs centaines d'oeuvres de BĂ©rard, Le-Tan a cĂ©dĂ© l'essentiel de sa collection nĂ©o-romantique et surrĂ©aliste chez Sotheby's, Ă  Londres. " Les gens se remettaient Ă  parler de cet artiste trĂšs oubliĂ©, et cela m'intĂ©ressait moins. Tout Ă  coup, les choses deviennent vulgaires... Aujourd'hui, j'ai le catalogue de la vente, avec des notes trĂšs bien faites, cela me suffit. " Depuis, il s'est lancĂ© dans d'autres quĂȘtes, Ă©cumant les magasins d'antiquitĂ©s et les enchĂšres Ă  la recherche de tableaux, statues et autres vestiges de l'art religieux du xvie siĂšcle. Mais oĂč caser ses nouvelles acquisitions, alors que l'appartement dĂ©borde dĂ©jĂ  de beaux livres, de gravures, de terres cuites, de bustes en marbre ? L'entretien est fini, le carnet de notes rangĂ©. Une derniĂšre question, tout de mĂȘme, sur le Vietnam, et voilĂ  Le-Tan qui devient soudain volubile. " Non, je ne suis jamais allĂ© dans ce pays. Je prĂ©fĂšre rester sur un Vietnam un peu mythique. En revanche, je me sens trĂšs asiatique. J'habite Ă  Paris, j'ai trois grands enfants juifs de nationalitĂ© britannique, un petit dernier Ă  moitiĂ© africain ; mais ĂȘtre asiatique, pour moi, c'est un fait. J'ai un physique d'Asiatique. Je me comporte comme un Asiatique, avec cette façon d'ĂȘtre, cette rĂ©serve propre aux Asiatiques. Je suis aussi asiatique dans ma façon de dessiner des choses plutĂŽt simples, avec des traits prĂ©cis, minutieux, mĂȘme quand il s'agit de reprĂ©senter le flou. " Et derriĂšre ses lunettes d'Ă©caille rondes, comme dans l'Indochine des annĂ©es trente, il plisse les yeux en souriant... Pierre Le-Tan, dessinateur asiatique ? Pourquoi pas. Il esquisse souvent des paysages trĂšs occidentaux, des avenues haussmaniennes dĂ©sertes, les quais du port de Dublin, l'enseigne d'un bar de nuit qui brille au fond d'une rue sans nom, une cour d'immeuble, un garage en banlieue. Mais Ă  chaque fois figure un petit personnage solitaire et fragile, comme un voyageur sous une ombrelle trouĂ©e. Ce promeneur mĂ©lancolique, c'est Cosnard
AlphonseAllais, nĂ© le 20 octobre 1854 Ă  Honfleur [2] et mort le 28 octobre 1905 Ă  Paris, est un journaliste, Ă©crivain et humoriste français.. CĂ©lĂšbre Ă  la Belle Époque, reconnu pour sa plume acerbe et son humour absurde, il est notamment renommĂ© pour ses calembours et ses vers holorimes.Il est parfois considĂ©rĂ© comme l'un des plus grands conteurs de langue française [3].
Dans ta peau Sybille a perdu son amour et le leader de son groupe de musique. Perdu au sens littĂ©ral il s’est Ă©vaporĂ© sans laisser de trace, comme le chanteur Alain Kan en 1990. Face Ă  cette disparition, Sybille loue un appartement pour s’y enfermer. Ce lieu va agir comme un rĂ©vĂ©lateur depuis qu’elle est enfant, elle entend une voix au fond d’elle qu’elle a toujours cherchĂ© Ă  faire taire. Cette voix va prendre les commandes de sa vie. Conte fantastique Ă©crit avec l’auteur-compositeur Romain Tiriakian, Dans ta peau aborde la longue quĂȘte pour trouver sa voix/e. Celle au fond de sa gorge et celle dans laquelle on s’embarque. Cette piĂšce charrie aussi l’histoire des crĂ©atrices qui se sont fait passer pour un autre quand il Ă©tait impossible de signer de leur nom. C’est l’histoire d’un travestissement, des masques que l’on doit mettre pour se rĂ©vĂ©ler. NOTE D’INTENTION À l’heure oĂč les artistes sont encouragĂ©s Ă  nous ouvrir une fenĂȘtre sur leur intimitĂ©, souvent factice et bĂątie de toutes piĂšces par des agences de com, on peut questionner le pouvoir d’attraction de l’anonymat, du sans visage qui finalement en devient mille. Comme dans Dorian Gray, le roman fantastique d’Oscar Wilde, il y a dans cette histoire un prix Ă  payer pour entrer dans la lumiĂšre. Sybille fait une sorte de pacte, une nuit. Elle laisse la place Ă  son autre elle » sans savoir si elle pourra le contrĂŽler. Et immanquablement elle se laissera dĂ©passer et devra ĂŽter son masque pour ne pas ĂȘtre aspirĂ©e. » – Julie MĂ©nard EXTRAIT Aveugle, j’ écoute pour la première fois ma respiration Et suis frappée par une conviction Implacable Quelque chose doit se passer Ou cesser Et tout m’ apparaît clair soudain dans le noir Mille possibilités en un instant Et pourtant je n’en vois que deux En finir pour de bon Ou continuer Mais sans moi M’en sortir de moi Changer d’enveloppe Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. DurĂ©e estimĂ©e 1h30 Grande Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€ Ahouvi Vendredi 16 dĂ©cembre Ă  19h30 À la suite d’une relation intense, Ă  la fois paradis sensuel et tombeau tĂ©nĂ©breux, IL est Ă  bout, il ne peut plus, il coule, il cherche une nouvelle forme de vie en quĂȘte de libertĂ©. ELLE nous raconte leur histoire, depuis le premier jour, comme si le pouvoir de celle-ci lui permettait de la garder Ă  l’abri d’une nouvelle tant redoutĂ©e. Au centre de leur vie conjugale, il y a le fruit de la rĂ©colte – le chien, le dĂ©ni. C’est par cette prĂ©sence animale que la tragĂ©die nous engloutit, que l’histoire se fond. Ahouvi, en hĂ©breu, veut dire mon amour ». Ahouvi est une histoire d’amour entre un Français et une IraĂ©lienne, la sĂ©paration d’un couple face Ă  la violence et la destruction, mais aussi face Ă  la beautĂ© d’un champ de bataille. Ce texte est un hommage, un hymne Ă  la vie et un oratorio de la douleur. NOTE D’INTENTION À l’ñge de 18 ans, 4 mois avant de commencer mon service militaire comme soldat israĂ©lien Ă  Gaza, j’ai créé ma premiĂšre piĂšce, Sous le ciel bleu et des nuages blancs. 24 mois plus tard, j’ai dĂ©sertĂ© le service militaire, et entachĂ© Ă  jamais ma citoyennetĂ© israĂ©lienne. C’était le dĂ©but d’une recherche, d’un voyage, d’un questionnement autour de mon rĂŽle comme occupant, comme un juif israĂ©lien conscient de sa responsabilitĂ©. Je ne suis pas lĂ -bas. Mais l’espace est toujours vivant dans mon corps. J’habite en France depuis presque 9 ans quand je commence Ă  Ă©crire Ahouvi au dĂ©but de l’étĂ© 2021. J’ai en tĂȘte mon projet d’écriture Adesh, nouveau volet du travail artistique que je mĂšne autour de mon identitĂ© israĂ©lienne et de la relation avec mon pays. Dans cet opus j’aborde le conflit israĂ©loarabe vu depuis lĂ -haut, vu par les oiseaux de la Cisjordanie oĂč j’ai sĂ©journĂ© pendant 2 mois en rĂ©sidence de recherche. Mais pendant ce travail d’écriture, pendant ce dialogue intime et intĂ©rieur, alimentĂ© par l’inquiĂ©tude que je ressens face Ă  la montĂ©e du nationalisme en France, les choses ont radicalement changĂ© pour moi en tant qu’auteur je veux rester en France, je veux parler d’amour, de l’amour que j’ai pour la France et de l’inquiĂ©tude que je ressens pour l’avenir de ce pays. C’est ici que je me sens plus libre, plus fragile, plus vivant. Ce pays est mon refuge mais j’ai peur de ne plus pouvoir rester ici. Je ne vois plus la France avec les mĂȘmes yeux, avec le mĂȘme regard, que quand je suis arrivĂ©. Je ne sais pas oĂč elle est. Je la cherche. J’ai besoin de parler d’amour parce que je suis encore ici. J’ai besoin de parler d’amour pour me prĂ©parer au moment oĂč l’on se sĂ©parera, au moment oĂč rien ne sera plus pareil. C’est le temps du mythe qui rejoint la rĂ©alitĂ©. Cet Ă©tĂ© j’ai dĂ©cidĂ© de m’écouter, j’ai Ă©crit et terminĂ© le texte de Ahouvi d’un seul geste, mĂȘme si, au dĂ©but, ce changement de projet m’a perturbĂ©. Il est sorti de mon corps, en urgence, comme si je l’avais vomi ». C’était douloureux et merveilleux en mĂȘme temps. Je l’ai terminĂ© fin aoĂ»t 2021, ce n’est plus Adesh, mais Ahouvi. Le titre a changĂ© et l’histoire a pris sa libertĂ©. Bien Ă©videmment, la toile de fond est toujours la relation avec mon pays, IsraĂ«l. Mais cette fois-ci je veux en parler comme une relation plus intime, amoureuse, sentimentale. Et j’ai dĂ©cidĂ© de reporter Ă  plus tard la crĂ©ation de Adesh. Je suis un voleur, je vole la vie, la mienne et celle des autres et je les mĂ©lange avec la fiction. La fiction c’est ma libĂ©ration. En utilisant le trouble, l’humour et l’autodĂ©rision, mon nouveau rĂ©cit prend la forme fĂ©roce d’une histoire d’amour et relate la rupture d’un couple, France-IsraĂ«l en quelque sorte. Une histoire d’amour que j’ai vĂ©cu avec la France et en France depuis mon arrivĂ©e, depuis neuf ans. Une histoire qui raconte, de façon clandestine, ce que c’est que d’ĂȘtre Ă©tranger dans un pays, et les rĂ©percussions que cela peut avoir dans les relations ambiguĂ«s et irrĂ©guliĂšres avec son pays natal. Il s’agit d’affronter la violence quotidienne, cachĂ©e et discrĂšte, jusqu’au moment oĂč l’on devient notre propre ennemi. Il s’agit de vivre l’échec de cette histoire d’amour, d’un point de vue personnel et politique vivre l’écrasement de l’utopie et le dĂ©sintĂ©ressement puis l’abandon de la France depuis le processus de paix d’Oslo commencĂ© en 1993. Sur le plan diplomatique, le gouvernement français Ă©tait partagĂ© entre une amitiĂ© bienveillante et une franche hostilitĂ©. Les relations franco-israĂ©liennes ont toujours Ă©tĂ© marquĂ©es par l’opposition entre le besoin pour la France d’avoir de bons contacts avec un partenaire important au Moyen-Orient et celui de maintenir des relations correctes, voire mĂȘme privilĂ©giĂ©es, avec le monde arabe. Cette thĂ©orie permet de dĂ©mĂȘler les apparentes contradictions de la politique française Ă  l’égard d’IsraĂ«l. C’est la contradiction intĂ©rieure et la complexitĂ© dans la vie de ce couple qui m’intĂ©resse. Je ne suis pas lĂ -bas. Mais l’espace est toujours vivant dans mon corps. Ahouvi devient donc le troisiĂšme volet de la Quadrilogie de ma Terre. C’est le volet de l’amour, Ahouvi est une histoire d’amour. Le premier volet TBM – Tunnel Boring Machine traitait le conflit israĂ©lo-palestinien sous l’angle politique, le deuxiĂšme The Jewish Hour l’abordait sous l’angle de la rĂ©ligion. Enfin, le quatriĂšme, Adesh, nous parlera de l’aspect Ă©conomique de ce conflit et clĂŽturera la quadrilogie depuis lĂ -haut, depuis le ciel de la Cisjordanie. Ce sont quatre objets, quatre Ă©lĂ©ments utilisant le trouble, l’humour et l’autodĂ©rision, mon nouveau rĂ©cit prend la forme fĂ©roce de la rupture d’un couple. Une histoire d’amour que j’ai vĂ©cu avec la France et en France depuis mon arrivĂ©e, depuis neuf ans. Une histoire qui raconte, de façon clandestine, ce que c’est que d’ĂȘtre Ă©tranger dans un pays, et les rĂ©percussions que cela peut avoir dans les relations ambiguĂ«s et irrĂ©guliĂšres avec son pays natal. Il s’agit d’affronter la violence quotidienne, cachĂ©e et discrĂšte dans le couple, jusqu’au moment oĂč l’on devient notre propre ennemi. » – Yuval Rozman EXTRAIT Mais c’est ça l’amour tu comprends pas ?! Ça devient pas mieux, ça c’est l’amour, je te dis, on pĂšte ensemble sous la couette, on fait l’amour follement, je te prĂ©pare ton boudin blanc et tu appelles ma mĂšre quand j’en peux plus, ça c’est l’amour. » ©DR Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. Carte TO Plein tarif € EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit € EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs € Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes € ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres € TRIGGER WARNING lingua ignota Jeudi 24 et vendredi 25 novembre Ă  20h 3h58. Une chambre mansardĂ©e. Murs en briques grises. Une fenĂȘtre. Zed s’affale dans son lit, plaque son visage dans un coussin, puis relĂšve la tĂȘte. Des Ă©couteurs Ă  ses oreilles, des cheveux en pĂ©tard, roses, verts ou bleus, du fard Ă  paupiĂšres rose, vert ou bleu, un gros trait d’eyeliner, de longs faux-ongles noirs. Zed scrolle sur son smartphone. Le trigger warning, pratique rĂ©pandue dans les rĂ©seaux sociaux et les mĂ©dias fĂ©ministes, consiste en un avertissement Ă©crit prĂ©venant qu’un contenu Ɠuvre, article, post, vidĂ©o peut contenir des Ă©lĂ©ments susceptibles de dĂ©clencher ou rĂ©activer un traumatisme psychologique Ă  une personne. NOTE D’INTENTION Une partition sensorielle, plastique, qui suit la mécanique des réseaux sociaux en faisant descendre sur la page et prononcer à l’oral chacun des éléments apparaissant sur l’écran allumé, comme autant de fictions contenues entre les mains de Zed. Une partition qui utilise aussi, au sein du texte, de la musique contemporaine préexistante pour saisir un endroit de l’espace mental du personnage. Une partition pour différentes voix mais un seul corps et un seul objet, un seul corps qui se confond dans l’objet, qui tombe lorsque l’objet tombe, rayonne lorsqu’il s’éclaire. Car sous la matière épaisse du bloc qui forme la langue, il y a le personnage de Zed, et la fiction dont elle est le cƓur, et qui se joue entièrement dans ses doigts, dans les gestes de swipe, clique et verrouillage. Ce n’est pas simplement une expérimentation formelle, mais aussi le déploiement d’un personnage et de son corps, son récit – une tentative de travailler à la fois l’expérience poétique d’un côté, mais aussi l’incarnation, la pure fiction situationnelle, en temps rĂ©el, de 3h58 Ă  5h03 du matin. La fable qui apparaĂźt trĂšs progressivement, en soubassement, est celle d’une cavale tragique sur un smartphone, au cƓur de la nuit. L’histoire d’une tentative de fuite fuite d’une image qui court les rĂ©seaux, d’un raid de harcĂšlement qui rĂŽde, sous-jacent, dans les mains de Zed, fuite d’une relation toxique, d’une amitiĂ© consolatrice. Une fuite de soi, aussi, de ses assignations identitaires. Un Ă©lan pour s’éloigner du spectacle de la destruction de sa propre image, puis de son ĂȘtre, dans l’assaillement et le sacrifice. TRIGGER WARNING, c’est l’histoire d’un corps traquĂ© qui scrolle pour passer Ă  l’image suivante, espĂ©rant, par ce geste rĂ©pĂ©tĂ©, passer Ă  autre chose. » – Marcos CaramĂ©s-Blanco EXTRAIT En haut de l’écran, la croix est Ă  droite pour fermer l’appareil photo, un Ă©crou sur la gauche pour les rĂ©glages, l’éclair du flash est au centre, barrĂ©, un ensemble de pictogrammes orne le cĂŽtĂ© gauche, et sur tout le reste de l’image, le visage, qui comble l’espace du plan, desserrĂ©, laissant dĂ©sormais apparaĂźtre le cou et les Ă©paules, au-dessus du rond central blanc cerclĂ© de blanc clic long rond central le rond central s’emplit progressivement de rouge. Long silence. Wesh c’est Zed. Zed soupire. J’arrive pas Ă  dormir. Silence. Vous aussi quand vous arrivez pas Ă  dormir vous savez plus qui vous ĂȘtes ? Silence. Je sais pas. Zed marche dans la chambre. DĂ©couvrez la playlist du spectacle accessible ici DurĂ©e 1h20 Grande Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€ Les Enchantements Au cours de trois journĂ©es de canicule oĂč le temps s’étire, six personnages, trois hommes et trois femmes, dĂ©cident progressivement de ne plus subir la chaleur et de prendre les choses en main pour amĂ©liorer leur quotidien, et si possible en parallĂšle, faire de l’argent. Explorant une langue qui prend sa source dans le bĂ©ton et les barres d’immeuble, Les Enchantements raconte l’histoire d’une jeunesse qui se rĂ©invente face Ă  l’adversitĂ©. Elle parle de rires, d’embrouilles, mais surtout de dĂ©brouillardise, de solidaritĂ© et de la force surpuissante du collectif. EXTRAITS MAÏ – Ouais mais attends sur l’eau y a des moustiques de ouf SO – Les moustiques c’est les eaux stagnantes frĂšre tu racontes quoi MAÏ – ForcĂ©ment y a des flaques CHA – En vrai j’ai un truc bizarre avec les moustiques moi SO – Elle veut quoi elle encore CHA – Bah chkiffe les piqures de moustique chais pas MAÏ – Attends t’es en train dme dire tu kiffes qu’on tpompe le sang SO – Mais t’es tarĂ©e ma parole MAÏ – La go kiffe s’gratter toute la night MO – Ah ouais j’voulais savoir c’est vous qui avez défoncé la balançoire l’aut’fois nan ? LU – La rouge là ah ouais ouais mais attends chte raconte c’est quand on était avec les autres là ils cherchaient les histoires de ouf moi tu m’connais j’veux pas d’problèmes mais jamais il s’approche ça y est c’est bon il fait quoi alors c’est pas j’marche vers lui genre j’vais t’enculer MO – C’est pas ça qu’chte d’mande l’histoire j’la connais juste va réparer LU – Chuis quoi moi réparateur de balançoires MO – Tu casses tu répares LU – Mais t’as fumé toi j’ai autre chose à foutre MO – Tu casses tu répares Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. © tennysan_ DurĂ©e estimĂ©e 1h30 Petite Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€ Grand-duc Parlons d’amour. Parlons par la mĂȘme occasion de la mort, deux thĂšmes intimement liĂ©s. En l’occurrence, c’est Ă  travers la mort que l’on parlera d’amour. Un homme est retrouvĂ© mort dans sa baignoire. Ce mort parle mais est-il entendu ? Ă  l’inspecteur chargĂ© d’enquĂȘter. Une enquĂȘte donc, et des entretiens avec cellesceux qui l’ont connu. Entretiens sur les rapports qu’ilelles avaient et sur l’amour qu’ilelles se donnaient. Et Ă  travers ces entretiens, deviner le manque d’amour, le besoin de connexion, le besoin de sens ou de transcendance, deviner la solitude. À travers ces entretiens, chercher une vĂ©ritĂ©, s’il y en a une. NOTE D’INTENTION Alexandre HorrĂ©ard, sur son processus d’écriture Pour parler des rapports entre les gens, l’idĂ©e s’est imposĂ©e qu’il fallait jouer avec la narration. J’ai donc voulu un rĂ©cit portĂ© par un acteur seul, qui parle d’un endroit insolite, la mort, et qui navigue entre les regards croisĂ©s des personnages. Paroles rapportĂ©es, paroles rapportĂ©es Ă  l’intĂ©rieur de paroles rapportĂ©es, paroles rĂ©citatives, paroles injonctives, paroles performatives. Qui navigue Ă©galement entre les tons, entre le dĂ©sespĂ©rĂ© et l’ironique, entre l’intime et le lyrique, entre la fraternitĂ© et la mĂ©chancetĂ©. J’ai voulu suivre l’inspecteur pas Ă  pas, de prĂšs, prĂ©cisĂ©ment, dans les gestes anodins et les pensĂ©es intimes et les attitudes banales. Jouer avec cette prĂ©cision, jouer avec cette banalitĂ©, puis tomber peu Ă  peu dans les abĂźmes de l’angoisse. » – Alexandre HorrĂ©ard Laurent Charpentier, sur sa rencontre avec Alexandre HorrĂ©ard En 2016, je rencontre Alexandre HorrĂ©ard dans un cours de théùtre oĂč il est mon Ă©lĂšve. Nous nous lions d’amitiĂ©, lors de conversations souvent littĂ©raires Thomas Mann, Peter Handke, Georges PĂ©rec. Je le dĂ©couvre trĂšs attirĂ© par le théùtrerĂ©cit » et des formes théùtrales narratives innovantes auxquelles je travaille. Je lui conseille Crimp, Viripaev, Minyana. Quelques annĂ©es plus tard, je dĂ©couvre la premiĂšre piĂšce qu’il a Ă©crite Une grande Ă©tendue d’eau et j’y distingue une audace formelle, une maĂźtrise de la langue et un sens de la capture des dĂ©tails, des symptĂŽmes de l’existence. Plus tard encore, c’est le confinement, je lui suggĂšre en passant d’écrire une piĂšce que j’interprĂšterais. J’évoque mon goĂ»t pour Simenon ou Manchette, la littĂ©rature noire
 Fin du confinement. Alexandre passe me voir avec en main le texte Grand-duc, qui met en scĂšne un inspecteur de police sur une scĂšne de crime. [
] Mettre en scĂšne ce texte Ă©crit sur-mesure » m’a paru Ă©vident dĂšs la lecture, tant il rĂ©pond Ă  mes recherches d’acteur et Ă  mes prĂ©occupations théùtrales depuis plusieurs annĂ©es l’exploration du spectre entre l’incarnation et la narration, le dialogue de ces registres et, dans la variation des jeux, des rythmes et des corps du rĂ©cit, la crĂ©ation d’une théùtralitĂ© qui laisse du champ au regard du spectateur et Ă  son imaginaire. » – Laurent Charpentier Grand-duc a fait l’objet en juin 2021, d’une rĂ©sidence au Studio des auteurs, grĂące au soutien de Théùtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines et de la SACD. Texte Alexandre HorrĂ©ard Mise en scĂšne et interprĂ©tation Laurent Charpentier, assistĂ© de JĂ©rĂ©my Flaum Dispositif scĂ©nographique Gaspard Pinta Conception lumiĂšres LaĂŻs Foulc Conception sonore en cours Conseil chorĂ©graphique Alexandre Nadra Production En Votre Compagnie / Olivier Talpaert Carte TO Plein tarif 20€ 10€ Tarif rĂ©duit 14€ 8€ UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 8€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 8€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 12€ L’Âge de dĂ©truire Vendredi 18 et samedi 19 novembre Ă  20h Au dĂ©but des annĂ©es 1990, Elsa et sa mĂšre emmĂ©nage dans un nouvel appartement. Pour Elsa, sept ans, c’est la dĂ©couverte d’un autre dĂ©cor d’enfance. Pour la mĂšre, jusqu’alors locataire, c’est un changement de statut social auquel elle ne parvient pas Ă  s’adapter. Entre les murs de l’appartement, c’est la violence silencieuse, l’emprise, puis l’abus qui se dĂ©chaĂźnent. Vingt ans plus tard, quand sonne l’heure de quitter les lieux, vient aussi le moment de rĂ©gler ses comptes. Depuis sept ans, Justine Berthillot et Pauline Peyrade explorent les territoires de rencontre entre le mouvement et l’écriture littĂ©raire. L’Âge de dĂ©truire se construit en deux parties. La premiĂšre Ăąge un est une performance acrobatique, le portrait en mouvement d’une femme qui ne parvient pas Ă  occuper son lieu de vie. À Théùtre Ouvert, Justine et Pauline proposent une lecture de la deuxiĂšme partie Ăąge deux, le rĂ©cit d’une jeune femme confrontĂ©e Ă  la vente de l’appartement dans lequel elle a grandi. EXTRAIT Nous avons des mains identiques. Seule l’épreuve du temps permet de les distinguer. Elles prennent chacune leur caractĂšre, se blessent Ă  diffĂ©rents endroits. Nos articulations sont marquĂ©es, l’index et l’annulaire courbĂ©s vers l’intĂ©rieur, ils semblent vouloir se rejoindre. Sa paume est charnue, la mienne creusĂ©e, ses doigts sont plus Ă©pais, plus solides que les miens, frĂȘles encore et espacĂ©s, trop fins pour se toucher quand je les rassemble. Elle ne quitte plus les bagues qui lui viennent de ma grand-mĂšre, elles ont pris chair dans sa chair, comme si les pierres prĂ©cieuses avaient poussĂ© sur ses phalanges, le mĂ©tal coulĂ© de sa peau. Elles seront Ă  toi, un jour. Je ne la crois pas quand elle dit ça. Il faudrait les scier, dĂ©sincruster le mĂ©tal d’elle. Ce serait un carnage. L’Âge de dĂ©truire est une adaptation du premier roman de Pauline Peyrade, Ă  paraĂźtre aux Éditions de Minuit. Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. DurĂ©e estimĂ©e 50 minutes Petite Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€ ZoĂ© et maintenant les vivants Lundi 14 et mardi 15 novembre Ă  20h titre provisoire L’écriture de ThĂ©o Askolovitch Ă©volue entre humour et tragique. Il dĂ©crit la vie telle qu’il la connaĂźt, avec un sourire. AprĂšs 66 jours, monologue sur le combat d’un jeune homme face au cancer créé Ă  Théùtre Ouvert, ThĂ©o Askolovitch poursuit son travail sur le thĂšme de la rĂ©paration. ZoĂ© et maintenant les vivants aborde le sujet du deuil, de la relation que l’on entretient avec les mortes, et avec cellesceux qui restent. Dix ans aprĂšs la perte d’un ĂȘtre cher, le pĂšre, la fille et le fils nous racontent avec dĂ©licatesse les Ă©tapes de leur reconstruction. Ilelles se rappellent l’annonce, l’enterrement, les rites religieux, puis la vie d’aprĂšs et dressent le portrait intime d’une famille qui rĂ©sonne en chacune de nous. EXTRAIT Au loin la voiture se gare et en sortent les personnes en charge de transporter le cercueil. Nola – Papa je crois qu’il y a un problĂšme. Lucien – Quoi ? Nola – Regarde la tombe, c’est normal qu’il y ait une Ă©norme croix dessus ? Temps, les trois se regardent. Lucien – Putain ils se sont trompĂ©s ces cons. Sacha – Mais attends on fait comment lĂ , parce que si mamie elle voit ça elle va mourir elle aussi ! Nola – Faut la faire enlever. Sacha – Ouais mais on va pas ramener un pied de biche au milieu de toutes ces familles en deuil quand mĂȘme ! Lucien – Si on met un grand drap sur le cercueil peut-ĂȘtre que la famille de maman le verra pas. Sacha – T’es sĂ©rieux lĂ  papa ? Lucien – Mais non
 un peu. Nola – Ah mais regardez, il y a une famille qui va vers le cercueil. Sacha – Oh putain c’est pas le nĂŽtre. NOTE D’INTENTION ZoĂ© et maintenant les vivants – titre provisoire, est mon deuxiĂšme projet d’écriture. AprĂšs 66 jours – monologue et seul en scĂšne sur le combat d’un jeune homme face au cancer – c’était logique de continuer Ă  Ă©crire sur le thĂšme de la rĂ©paration, c’était une Ă©vidence. Cette fois-ci, j’ai voulu parler du deuil. De la rĂ©surrection. J’ai dĂ©cidĂ© d’axer l’écriture sur trois personnages le pĂšre, la fille et le fils. Dix ans aprĂšs la perte d’un proche, une famille nous raconte les Ă©tapes de leur reconstruction. Ils retracent leur passĂ© et racontent leur prĂ©sent. Ils se rappellent l’annonce, l’enterrement, les rites religieux, puis la vie d’aprĂšs. Ils se rappellent avec bonheur les souvenirs de celle qui leur a Ă©tĂ© enlevĂ©e. Ils racontent. À quel point passer de l’enfance Ă  l’ñge adulte peut-ĂȘtre brutal ? Les trois personnages sont liĂ©s par leur histoire, mais chacun se rĂ©pare diffĂ©remment avec ses souvenirs. Le deuil est une pĂ©riode de cicatrisation, de guĂ©rison, d’un retour Ă  la vie. J’ai voulu travailler autour du prisme de chaque personnage, comment une mĂȘme situation peut ĂȘtre vĂ©cue de diffĂ©rentes maniĂšres, comment la rĂ©alitĂ© de chacun peut ĂȘtre dissemblable ? Ce rĂ©cit est un puzzle. Dans cette piĂšce, il n’y aura pas de chronologie entre les scĂšnes. Ce seront des moments de vie, qui bout Ă  bout formeront une histoire. Le texte alternera des monologues intimes de chaque personnage, des scĂšnes de vie entre les trois protagonistes, qui confrontent des idĂ©es et des scĂšnes de flashbacks qui retracent des moments de leur passĂ©. J’ai pour habitude d’alterner dans l’écriture l’humour et le tragique ». Raconter la vie comme je la connais, avec un sourire. C’est comme cela, je pense, que ces histoires peuvent rĂ©sonner en chacun. Depuis quelques annĂ©es, je crois qu’inconsciemment je me dirige vers des projets qui parlent de la famille. La famille. C’est peut-ĂȘtre ce qu’il y a de plus important pour moi. Ce texte est une suite logique. J’ai poussĂ© le curseur un peu plus loin. ZoĂ© et maintenant les vivants – titre provisoire est mon deuxiĂšme texte mais aussi ma quatriĂšme mise en scĂšne. AprĂšs Deux FrĂšres, La Maladie de la famille M textes de Fausto Paravidino et 66 jours., je souhaite aussi me recentrer sur la mise en scĂšne, proposer une scĂ©nographie plus lĂ©chĂ©e aprĂšs le plateau nu de 66 jours, tout en gardant le texte et les acteurs au centre. Ce texte parlera de la relation qu’on entretient avec nos morts, et avec ceux qui restent. » – ThĂ©o Askolovitch Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. Texte et mise en espace ThĂ©o Askolovitch Avec Marilou Aussilloux, StĂ©phane CrĂ©pon, Olivier Sitruk À partir de 12 ans DurĂ©e 1h20 Grande Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€ Surface de rĂ©paration đŸ–€ Samedi 27 Ă  19h et dimanche 28 aoĂ»t Ă  17h Surface de rĂ©paration đŸ–€ CHANTIER DES AUTEURRICES DU 20 AU 28 AOÛT Avec Antoine Aresu, TimothĂ©e IsraĂ«l, Tatiana Gusmerini, Sarah Hassenforder, Mahaut Leconte, Azilys Tanneau Surface de rĂ©paration đŸ–€ propose un espace de recherche sur l’art du montage, une technique d’écriture Ă  l’Ɠuvre dans la pratique d’autrice/performeuse de théùtre de Sonia Chiambretto. Pendant huit jours Ă  Théùtre Ouvert, de jeunes auteurrices ont partagĂ© leur expĂ©rience de l’écriture et se sont confrontĂ©es Ă  la dramaturgie des unes et des autres. À partir de textes en cours qu’ilelles ont apportĂ© pour ce chantier collectif, ilelles ont Ă©laborĂ© ensemble un rĂ©cit commun, grĂące au montage poĂ©tique de la forme. Suvi de Lettre Ă  une jeune poĂ©tesse LECTURE PERFORMANCE de et par Sonia Chiambretto L’autrice prĂ©sente une lecture performance de sa lettre issue du recueil Lettres aux jeunes poĂ©tesses, paru aux Éditions de l’Arche en 2021. Le texte est paru aux Éditions de l’Arche, dans la collection Des Ă©crits pour la parole ». Sonia Chiambretto est reprĂ©sentĂ©e par L’Arche, agence théùtrale. _____________ ENTRÉE LIBRE SUR RÉSERVATION Billetterie en ligne 01 42 55 74 40 resa DurĂ©e estimĂ©e 1h Grande Salle Carte TO Plein tarif € EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit € EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs € Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes € ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres € JUILLET 1961 Été 1961. Chloé et Clarisse vivent dans le même quartier à la porte du centre-ville. Chloé se prostitue pour boucler ses fins de mois et ce jour-là, son client s’avère être un inspecteur de police à la recherche de son père. Clarisse, elle, rythme sa journée en naviguant entre son emploi du matin et celui du soir. Pendant ce temps, leurs filles Mary et Dani, explorent la ville jusqu’à assister à d’inévitables violences, des soulèvements qui remontent jusqu’à leur quartier dans un implacable tempo. NOTE D’INTENTION En 2017, je tombe sur un cliché pris par le photographe américain Garry Winogrand. Hantée par cette image, je plonge dans sa série de photographies prises durant les années 60. Un texte gonflait dans mon ventre nourrit par l’énergie, le mouvement, l’improvisation imposée par ces photos. C’est JUILLET 1961. Mais pourquoi 1961? Pourquoi pas 1963, 1964, 1968 ? Ces années frappantes, saillantes, socialement aux Etats-Unis. Je choisis 1961 parce que c’est une année qui semble plane, une année moins visibilisée. Le but est que l’époque ne prenne pas le dessus sur le texte, mais qu’on reste en conscience du contexte de la Grande Histoire dans le lieu que j’ai choisi Chicago. Cette ville est un personnage de JUILLET 1961. Elle cristallise les tensions sociales et ethniques, puisque c’est de cela qu’il s’agit, de même que les ambitions de consommation, de liberté, de rencontres par le jazz. À travers le regard de deux femmes, je veux interroger les mécanismes de l’immobilisme et du changement. Elles vivent sur le même territoire mais dans deux réalités parallèles. Écrasée par leurs besoins de travailler, elles déambulent dans la ville jusqu’à en devenir l’objet. Leurs enfants les confrontent à la réalité de leur condition sociale. Une génération qui dit non à la violence, et qui pour ce faire l’embrasse peut-être, cette violence. Jusqu’où serait-on prêt à aller pour s’émanciper de sa condition sociale ? De sa dite “assignation”? Le jazz sera au cƓur du projet grâce à mes partenaires le pianiste Roberto Negro et le batteur Sylvain Darrifourcq. Sur le plateau, Ecriture et Musique ne feront plus qu’un. L’axe musical sera travaillé à partir du texte sans en appuyer la narration. Modeler ensemble la prose et le son pour aboutir à une forme adaptable des grands théâtres au petit club, où l’on ne saurait plus dire si on assiste à un concert ou à une pièce de théâtre. En 2021, soixante ans se seront écoulés depuis 1961, une nouvelle génération se confronte à l’héritage historique de leurs parents. Ce spectacle pourrait être accompagné de témoignages, conférences et expositions. » – Françoise DĂŽ CrĂ©ation le 10 janvier 2022 au Théùtre de Vanves AVEC LE SOUTIEN de la Direction des Affaires Culturelles de la Martinique, du ministĂšre des Outre-mer, des Fonds d’aide aux Ă©changes artistiques et culturels pour les Outre-mer FEAC, de La ComĂ©die de Saint-Étienne – CDN, du Théùtre de Vanves – scĂšne conventionnĂ©e d’intĂ©rĂȘt national Art et crĂ©ation pour la danse et les Ă©critures contemporaines Ă  travers les arts, de Théùtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines, du Printemps des comĂ©diennes dans le cadre du Warm up, de la CitĂ© internationale des arts de Paris, de Tropiques Atrium – ScĂšne Nationale de Martinique, de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon – Centre national des Ă©critures du spectacle, de ETC_CaraĂŻbes, des Francophonies – Des Ă©critures Ă  la scĂšne, de L’OdyssĂ©e – L’autre rive – ville d’Eybens, de la fondation FACE, et des services culturels de l’ambassade de France Ă  New-York pour la traduction en anglais par NathanaĂ«l. Remerciements Ă  Adrien Chiquet, Alfred Alexandre et son Ă©quipe d’ETC_CaraĂŻbe. DurĂ©e 1h10 Grande Salle Carte TO Plein tarif 20€ 10€ Tarif rĂ©duit 14€ 8€ UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 8€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 8€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 12€ Salle des fĂȘtes Pour Ă©pargner Ă  son frĂšre Samuel une Ă©niĂšme hospitalisation psychiatrique, Marion dĂ©cide avec sa compagne Lyn de l’associer Ă  leur nouveau projet de vie racheter le site d’une ancienne usine dans un petit village Ă  la campagne pour le rĂ©nover et l’habiter. En s’installant, le trio devient Ă©galement propriĂ©taire des trois Ă©cluses rattachĂ©es au domaine. Mais leur rĂȘve de dĂ©croissance et d’habitat partagĂ© va se heurter Ă  une rĂ©alitĂ© de terrain. La rĂ©gion faisant face Ă  une crue sans prĂ©cĂ©dent, cette acquisition devient le centre d’enjeux politiques auxquels ilelles ne s’étaient pas prĂ©parĂ©es. Dans le huis-clos de la salle des fĂȘtes du village, ilelles sont forcĂ©es d’interroger leur utopie et Ă  se confronter Ă  la complexitĂ© des rapports entre bien commun et propriĂ©tĂ© privĂ©e, ambitions Ă©cologiques et prĂ©caritĂ© sociale. NOTE D’INTENTION L’ailleurs est peut-ĂȘtre aujourd’hui moins l’espace de la conquĂȘte que celui du retour. Pour l’esprit aventurier contemporain, il convient finalement de trouver sa place, mais autrement. Salle des fĂȘtes propose ainsi une rĂ©flexion sur l’utopie comme cet autrement, mais aussi sur la dualitĂ© entre le fait d’agir et celui d’espĂ©rer. Quand il n’y a plus de bonnes solutions », l’espoir est-il pour autant Ă  proscrire ? » – Baptiste Amann EXTRAIT MARION – Alors c’est Ă©tonnant depuis quelques annĂ©es
 chaque fois que j’entends le nom d’une saison j’ai du Vivaldi dans la tĂȘte. En fait c’est pire j’ai la pub pour l’Opel Astra qui dĂ©file mentalement. J’ai un peu honte je dois dire. En matiĂšre de synesthĂ©sie c’est assez pauvre. J’aurais aimĂ© ĂȘtre plus surprenante. C’est tout de mĂȘme un sujet ça ! Ce fantasme Ă  cĂŽtĂ© duquel on marche, et dont on s’éloigne Ă  mesure qu’on grandit. Adolescente je voulais ĂȘtre Arthur Rimbaud sinon rien ; Rimbaud voyait des couleurs dans les lettres de l’alphabet. Moi, quand j’écoute Vivaldi, je vois juste une bagnole. » © Pierre Planchenault PRODUCTION L’ANNEXE COPRODUCTION La ComĂ©die de BĂ©thune – CDN Hauts-de-France, La ComĂ©die de Saint-Étienne, TnBA – Théùtre national de Bordeaux en Aquitaine, Le MĂ©ta – CDN de Poitiers Nouvelle-Aquitaine, OARA – Office Artistique de la RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine, Théùtre Dijon-Bourgogne – CDN, Nouveau Théùtre de Montreuil – CDN, Le ZEF – scĂšne nationale de Marseille, Théùtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines AVEC LE SOUTIEN du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et RĂ©gion Sud, du Fonds SACD Théùtre. Ce texte est laurĂ©at de l’Aide Ă  la crĂ©ation de textes dramatiques – ARTCENA. L’ANNEXE est conventionnĂ©e par le ministĂšre de la Culture – DRAC Nouvelle-Aquitaine, subventionnĂ©e par la Ville de Bordeaux et la rĂ©gion Nouvelle-Aquitaine. Baptiste Amann est associĂ© Ă  La ComĂ©die de BĂ©thune – CDN Hauts-de-France, au MĂ©ta – CDN de Poitiers Nouvelle-Aquitaine ainsi qu’au Théùtre Public de Montreuil, Centre dramatique national 2022-2025. Il est Ă©galement artiste compagnon du TnBA – Théùtre national de Bordeaux en Aquitaine. Texte et mise en scĂšne Baptiste Amann Collaboration artistique AmĂ©lie Enon Avec Olivier Brunhes, Alexandra Castellon, Julien Geffroy, Suzanne Jeanjean, Lisa Kramarz, Caroline Menon-Bertheux, RĂ©mi Mesnard, Yohann Pisiou, Samuel RĂ©hault, Marion Verstraeten RĂ©gie gĂ©nĂ©rale François Duguest CrĂ©ation lumiĂšre Florent Jacob CrĂ©ation sonore LĂ©on Blomme Plateau et rĂ©gie scĂšne Philippe Couturier ScĂ©nographie Florent Jacob Construction dĂ©cor Ateliers de la ComĂ©die de Saint-Étienne Costumes Suzanne Aubert, Estelle Couturier-Chatellain Direction de production, diffusion Morgan HĂ©lou Mardi, mercredi 19h30 Jeudi, vendredi, samedi 20h30 Dimanche 16h Carte TO Plein tarif 20€ 10€ Tarif rĂ©duit 14€ 8€ UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 8€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 8€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 12€
Lucienet Sacha Guitry, deux monstres sacrĂ©s du théùtre. Le pĂšre, Lucien, haut en couleurs, coureur de jupons patentĂ©, Sacha, le fils, crĂ©ateur de nombreuses piĂšces, dont le nom est associĂ© Ă  un humour mordant et misogyne. Leurs relations seront aussi passionnĂ©es qu'orageuses, leurs destins profondĂ©ment distincts et intimement liĂ©s. Je vous prĂ©sente dans ce sujet les solutions du jeu CodyCross Groupe 85 Grille 3. Disponible en tĂ©lĂ©chargement libre sur iTunes et Play Store, ce jeu consiste Ă  trouver des mots Ă  partir d’un certain nombre de puzzles. Ceci est la version française qu’est sortie rĂ©cemment. Je partage l’intĂ©gralitĂ© des rĂ©ponses Ă  travers ce site. Ce jeu est dĂ©veloppĂ© par Fanatee Games, contient plein de niveaux. C’est la tant attendue version Française du jeu. On doit trouver des mots et les placer sur la grille des mots croisĂ©s, les mots sont Ă  trouver Ă  partir de leurs dĂ©finitions. Le jeu contient plusieurs niveaux difficiles qui nĂ©cessitent une bonne connaissance gĂ©nĂ©rale des thĂšmes politique, littĂ©rature, mathĂ©matiques, sciences, histoire et diverses autres catĂ©gories de culture gĂ©nĂ©rale. Nous avons trouvĂ© les rĂ©ponses Ă  ce niveau et les partageons avec vous afin que vous puissiez continuer votre progression dans le jeu sans difficultĂ©. Si vous cherchez des rĂ©ponses, alors vous ĂȘtes dans le bon sujet. Le jeu est divisĂ© en plusieurs mondes, groupes de puzzles et des grilles, la solution est proposĂ©e dans l’ordre d’apparition des puzzles. CĂ©lĂšbre ville universitaire britannique Presque bouillir Etablissement oĂč l’on fait des bains de vapeur Reçue ; a rĂ©ussi un concours, obtenu un diplĂŽme Pierre fine en gĂ©nĂ©ral rouge Nom argot de Paris Petit arbre mexicain connu pour son huile Celui qui s’occupe et soigne les Ă©lĂ©phants Le pĂšre, c’était Lucien, le fils, c’était Sacha Sang de __ insulte dans le monde de Harry Potter Il peut ĂȘtre de transport, de caisse ou gagnant AprĂšs avoir terminĂ© cette grille, vous pouvez continuer Ă  jouer sans stress en visitant ce sujet CodyCross Groupe 85 Grille 4. Si vous avez des remarques alors vous pouvez laisser un commentaire Ă  la fin de ce sujet. Merci Kassidi Amateur des jeux d'escape, d'Ă©nigmes et de quizz. J'ai créé ce site pour y mettre les solutions des jeux que j'ai essayĂ©s. This div height required for enabling the sticky sidebar Eneffet, nous avons prĂ©parĂ© les solutions de CodyCross Le pĂšre, c’était Lucien, le fils, c’était Sacha. Ce jeu est dĂ©veloppĂ© par Fanatee Games, contient plein de niveaux. C’est la tant attendue version Française du jeu. On doit trouver des mots et les placer sur la grille des mots croisĂ©s, les mots sont Ă  trouver Ă  partir de leurs dĂ©finitions.
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Bourbe: Sang de __ : insulte dans le monde de Harry Potter; Guitry : Le pĂšre, c’était Lucien, le fils, c’était Sacha; FrĂ©mir : Presque bouillir; Grenat : Pierre fine en gĂ©nĂ©ral rouge; Oxford : CĂ©lĂšbre ville universitaire britannique; Hammam : Etablissement oĂč l’on fait des bains de vapeur; Paname : Nom argot de Paris
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