Lhistoire se base sur les actions des hommes, son explication se base sur ce que nous savons en gĂ©nĂ©ral de l’activitĂ© humaine. L’homme en tant qu’organisme avec certains besoins, certaines exigences de son existence, se trouve au sein du milieu ambiant naturel, dans lequel il puise le contentement de ses besoins ; ses besoins et le milieu agissent sur Contenu de l'article Le contenu de l’articleQu’arrive-t-il Ă  un homme quand il meurtOĂč va l’ñme aprĂšs la mortOĂč est l’ñme du dĂ©funt jusqu’à 40 joursTroisiĂšme jour aprĂšs la mortLe jour 9Que ressent une personne aprĂšs sa mortPaix et tranquillitĂ©Des sonsÉclatLe contenu de l’article Qu’arrive-t-il Ă  un homme quand il meurt OĂč va l’ñme aprĂšs la mort OĂč est l’ñme du dĂ©funt jusqu’à 40 jours TroisiĂšme jour aprĂšs la mort Le jour 9 Que ressent une personne aprĂšs sa mort Paix et tranquillitĂ© Des sons Éclat La vie sur Terre de chaque individu? ce n’est qu’un segment du chemin dans l’incarnation matĂ©rielle, destinĂ© au dĂ©veloppement Ă©volutif du niveau spirituel. OĂč tombe le dĂ©funt, comment l’ñme quitte-t-elle le corps aprĂšs la mort et que ressent une personne lorsqu’elle entre dans une autre rĂ©alitĂ©? C’est l’un des sujets les plus passionnants et les plus discutĂ©s tout au long de l’existence de l’humanitĂ©. L’orthodoxie et d’autres religions tĂ©moignent de l’au-delĂ  de diffĂ©rentes maniĂšres. En plus des opinions des reprĂ©sentants de diverses confessions, il existe des preuves de tĂ©moins oculaires qui ont survĂ©cu Ă  l’état de mort clinique. Qu’arrive-t-il Ă  un homme quand il meurt La mort est un processus biologique irrĂ©versible dans lequel les fonctions vitales du corps humain cessent. Au stade de la mort de la membrane physique, tous les processus mĂ©taboliques du cerveau, les palpitations et la respiration s’arrĂȘtent. À ce moment, le corps astral subtil, appelĂ© l’ñme, quitte la coquille humaine obsolĂšte. Comment l’ñme quitte le corps aprĂšs la mort biologique et oĂč elle se prĂ©cipite est une question qui intĂ©resse de nombreuses personnes, en particulier les personnes ĂągĂ©es. Mort? c’est la fin d’ĂȘtre dans le monde matĂ©riel, mais pour un ĂȘtre spirituel immortel, ce processus n’est qu’un changement de rĂ©alitĂ©, comme le croit l’orthodoxie. Il y a beaucoup de discussions sur le sujet oĂč va l’ñme humaine aprĂšs la mort.. Les reprĂ©sentants des religions abrahamiques parlent du paradis» et de l’enfer», dans lesquels les Ăąmes perdurent Ă  jamais, selon leurs affaires terrestres. Les Slaves, dont la religion est appelĂ©e orthodoxie, parce qu’ils glorifient le droit», croient que l’ñme peut renaĂźtre. Les disciples du Bouddha prĂȘchent la thĂ©orie de la rĂ©incarnation. Sans ambiguĂŻtĂ©, on peut seulement dire que, quittant la coquille matĂ©rielle, le corps astral continue de vivre», mais dans une dimension diffĂ©rente. OĂč est l’ñme du dĂ©funt jusqu’à 40 jours Nos ancĂȘtres ont cru, et les Slaves vivants Ă  ce jour croient que lorsque l’ñme quitte le corps aprĂšs la mort, c’est 40 jours qu’elle a vĂ©cu dans une incarnation terrestre. Les morts sont attirĂ©s par les lieux et les personnes avec lesquels il a Ă©tĂ© associĂ© de son vivant. La substance spirituelle qui a quittĂ© le corps physique pendant toute la pĂ©riode de quarante jours dit au revoir» aux parents et Ă  la maison. Lorsque le quarantiĂšme jour arrive, il est de coutume pour les Slaves d’arranger les Ăąmes vers l’autre monde». TroisiĂšme jour aprĂšs la mort Pendant de nombreux siĂšcles, il y a une tradition d’enterrer le dĂ©funt trois jours aprĂšs la mort du corps physique. Il y a une opinion selon laquelle ce n’est qu’à la fin de la pĂ©riode de trois jours que la sĂ©paration de l’ñme du corps a lieu, toutes les Ă©nergies vitales se coupent complĂštement. AprĂšs une pĂ©riode de trois jours, la composante spirituelle d’une personne, accompagnĂ©e d’un ange, se rend dans un autre monde, oĂč son sort sera dĂ©terminĂ©. Le jour 9 Il existe plusieurs versions de ce que fait l’ñme aprĂšs la mort du corps physique le neuviĂšme jour. Selon les figures religieuses du culte de l’Ancien Testament, la substance spirituelle aprĂšs une pĂ©riode de neuf jours aprĂšs l’achĂšvement passe l’épreuve. Certaines sources adhĂšrent Ă  la thĂ©orie selon laquelle le neuviĂšme jour, le corps du dĂ©funt quitte la chair» subconscient. Cette action se produit aprĂšs que le dĂ©funt se soit retrouvĂ© esprit» superconscience et Ăąme» conscience. Que ressent une personne aprĂšs sa mort Les circonstances de la mort peuvent ĂȘtre complĂštement diffĂ©rentes la mort naturelle due Ă  la vieillesse, la mort violente ou la maladie. AprĂšs que l’ñme ait quittĂ© le corps aprĂšs la mort, selon les tĂ©moignages de tĂ©moins oculaires qui ont survĂ©cu au coma, le double Ă©thĂ©rique doit passer par certaines Ă©tapes. Les personnes qui reviennent de l’autre monde» dĂ©crivent souvent des visions et des sentiments similaires.. AprĂšs la mort d’une personne, elle ne tombe pas immĂ©diatement dans l’au-delĂ . Certaines Ăąmes, ayant perdu leur coquille physique, ne rĂ©alisent tout d’abord pas ce qui se passe. Avec une vision spĂ©ciale, l’entitĂ© spirituelle voit» son corps immobilisĂ© et ne rĂ©alise alors que la vie dans le monde matĂ©riel est terminĂ©e. AprĂšs un choc Ă©motionnel, rĂ©signĂ© Ă  son sort, la substance spirituelle commence Ă  explorer un nouvel espace. Beaucoup, au moment du changement de rĂ©alitĂ© appelĂ© mort, sont surpris de rester dans la conscience individuelle Ă  laquelle ils sont habituĂ©s pendant la vie terrestre. Les tĂ©moins survivants des enfers prĂ©tendent que la vie de l’ñme aprĂšs la mort du corps est remplie de bonheur, donc si vous devez retourner dans le corps physique, cela est rĂ©ticent. Cependant, tout le monde ne ressent pas la paix et la tranquillitĂ© de l’autre cĂŽtĂ© de la rĂ©alitĂ©. Certains, revenant de l’autre monde», parlent de la sensation d’une chute rapide, aprĂšs quoi ils se sont retrouvĂ©s dans un endroit rempli de peur et de souffrance. Paix et tranquillitĂ© Divers tĂ©moins oculaires rapportent avec quelques diffĂ©rences, mais plus de 60% des personnes rĂ©animĂ©es indiquent une rencontre avec une source incroyable qui Ă©met une lumiĂšre incroyable et une fĂ©licitĂ© parfaite. Cette personne cosmique semble-t-elle ĂȘtre un CrĂ©ateur, un autre? JĂ©sus-Christ le troisiĂšme? un ange. Ce qui distingue cette crĂ©ature exceptionnellement brillante, constituĂ©e de lumiĂšre pure, c’est qu’en sa prĂ©sence l’ñme humaine ressent un amour qui embrasse tout et une comprĂ©hension absolue. Des sons Au moment oĂč une personne meurt, elle peut entendre un bourdonnement dĂ©sagrĂ©able, un bourdonnement, une sonnerie forte, un bruit comme provenant du vent, des crĂ©pitements et d’autres manifestations sonores. Les sons sont parfois accompagnĂ©s d’un mouvement Ă  grande vitesse Ă  travers le tunnel, aprĂšs quoi l’ñme pĂ©nĂštre dans un espace diffĂ©rent. Un son Ă©trange n’accompagne pas toujours une personne sur son lit de mort, parfois vous pouvez entendre les voix de parents dĂ©cĂ©dĂ©s ou le discours » incomprĂ©hensible des anges. Éclat La fameuse lumiĂšre au bout du tunnel » est vue par la plupart des gens qui sont revenus aprĂšs la mort clinique. Selon les patients rĂ©animĂ©s, un Ă©norme flux de pure lueur s’accompagne toujours de tranquillitĂ© d’esprit. Cette lumiĂšre divine est perçue par toute la nature de la nouvelle enveloppe Ă©thĂ©rique de l’ñme, en d’autres termes, la vision spirituelle, mais au retour au corps physique, beaucoup prĂ©sentent clairement et dĂ©crivent la lueur surnaturelle vue. Lexistence mĂȘme d'une morale sexuelle est trop souvent contestĂ©e par des chrĂ©tiens au nom du droit Ă  la vie privĂ©e et Ă  la libre utilisation de son propre corps. Il n'est nul besoin de rĂ©futer ici cette objection navrante, mais j'en profite pour prĂ©ciser quelque peu le statut du corps, non pas possession personnelle mais composante de notre ĂȘtre. Saint Paul Le ventre de Paris, le poumon vert de New York, les artĂšres urbaines
 autant d’expressions caractĂ©ristiques du fonctionnement urbain, qui font pourtant appel Ă  des composantes du systĂšme vital humain. Le Corbusier, qui imposait Ă  ses projets des dimensions issues des mesures du corps humain, intĂšgre dans sa vision de l’architecture l’idĂ©al humain, dĂ©jĂ  Ă©voquĂ© par Vitruve, et l’idĂ©al de ses dimensions comme une porte vers le secret d’une conception divine. Mais au-delĂ  mĂȘme de l’architecture, les Ă©lĂ©ments qui font la ville parcs, centre-ville, universitĂ©s
 semblent eux-mĂȘmes ĂȘtre les organes d’un systĂšme plus complexe et complet que le simple domaine de l’architecture le centre de la ville, son cƓur, pourrait par exemple ĂȘtre assimilable Ă  notre muscle palpitant
 Mais n’est-ce qu’une impression ? Un effet de style pour donner du sens aux Ă©lĂ©ments urbains ? Et si l’homme avait finalement sans s’en rendre compte construit la ville comme Ă©tant son propre reflet ? Ou mĂȘme comme Ă©tant le reflet de son camarade vivant, genre d’animal de compagnie urbain ? Chaque jour, nous abreuvons la ville de notre prĂ©sence, de nos activitĂ©s ou de nos dĂ©placements. Cette ville que l’on nourrit , cette ville qui grandit et se dĂ©veloppe, qui noue des relations plus ou moins intimes avec certaines de ses semblables, ne serait-elle pas l’organisme avec lequel les citadins doivent se conjuguer pour instaurer une symbiose pĂ©renne ? D’ailleurs, ne peut-on pas aujourd’hui parler de Tamagotchi urbain ? Quand l’architecture et la biologie ne font plus qu’un Construire la ville pour une perfection Ă©ternelle La ville, par dĂ©finition, est le propre de l’Homme. Si les espĂšces animales ont su dĂ©velopper des systĂšmes complexes de sociĂ©tĂ©s organisĂ©es, comme les communautĂ©s de fourmis ou d’abeilles par exemple, l’existence mĂȘme des citĂ©s telles que nous les vivons est caractĂ©ristique de l’organisation entre les Hommes. Pourtant, ces citĂ©s ont connu une Ă©volution indĂ©niable, dont le sens et l’origine conceptuelle se sont largement transformĂ©s au fil du temps. Initialement, c’est en effet le dĂ©sir de confĂ©rer Ă  la culture humaine une forme d’éternitĂ© qui a justifiĂ© la construction de villes. Le sillon, l’enceinte dessinĂ©e pour Rome par exemple par le mythologique Romulus est bel et bien un acte de sanctuarisation, genre d’autel religieux et cultuel, qui sera le symbole d’une Ă©lĂ©vation, par la construction de la ville, vers un ciel alors tant mystĂ©rieux que chargĂ© de symboles. Cette construction symbolique des villes, de maniĂšre verticale est assimilĂ©e par certains comme une volontĂ© de s’approcher des astres, Ă  l’image d’une Tour de Babel dont l’objectif est non-seulement de rassembler des communautĂ©s, mais Ă©galement d’apprendre les uns des autres dans un espace-temps en quatre dimensions. Comme un bras commun, levĂ© par les citadins pour tendre vers un destin partagĂ©. Si cette construction commune s’est rĂ©vĂ©lĂ©e au fil des temps comme Ă©tant le reflet culturel de la sociĂ©tĂ© qui l’a Ă©rigĂ©e, elle peut Ă©galement reflĂ©ter les plus grandes peurs, mais aussi les plus profonds dĂ©sirs de l’Homme. En particulier, la question de la mort, et de la vie Ă©ternelle, qui animent tant les rĂ©flexions philosophiques et religieuses des Hommes en devient transposĂ©e Ă  l’échelle de la ville on souhaite rendre les villes divines et immortelles. Celles-ci se sont construites autour de leurs Ă©glises et de leurs cimetiĂšres respectifs, dont les flĂšches et les stĂšles pointent toujours plus haut. Plus rĂ©cemment, par la tentative de la part de Le Corbusier de trouver des valeurs humaines idĂ©ales, transposables aux bĂątiments et aux espaces de vie dans les villes, l’humanisation des citĂ©s devient davantage constatĂ©e, bien qu’elle soit encore peu abordĂ©e. Il semblerait par consĂ©quent qu’à travers la ville, les Hommes veuillent eux-mĂȘmes s’élever, et la construction de la citĂ© serait donc symboliquement comparable Ă  l’Homme qui se dresse. La Tour de babel – Jan Van Scorel 1550 De la ville Ă©ternelle Ă  la ville rĂ©siliente Mais depuis quelques dĂ©cennies, la personnification des villes prend de l’ampleur. Le symbole religieux et philosophique est en outre complĂ©tĂ© par une approche concrĂšte plus proche des sciences de la vie. Aujourd’hui, les enjeux sociĂ©taux ainsi que les enjeux climatiques poussent les bĂątisseurs urbains Ă  apporter une notion particuliĂšre Ă  leurs projets d’amĂ©nagement et/ou d’architecture. De la recherche de la ville Ă©ternelle, le dĂ©fi actuel semble ĂȘtre devenu de trouver ce que les urbanistes appellent la ville rĂ©siliente ». La rĂ©silience est la capacitĂ© Ă  encaisser une perturbation qui pourrait compromettre le dĂ©veloppement urbain. Mais la rĂ©silience signifie Ă©galement ĂȘtre capable de rebondir, de se rĂ©parer » et de poursuivre son Ă©volution sans que la perturbation ne l’ait affectĂ©e. Dans le domaine de la biologie, plusieurs espĂšces ont cette capacitĂ© de rĂ©silience, comme le lĂ©zard dont la queue peut repousser si elle a Ă©tĂ© coupĂ©e, ou comme l’étoile de mer dont les branches ont cette mĂȘme facultĂ© de rĂ©sistance. Le souhait de confĂ©rer Ă  nos villes une telle capacitĂ© est par ailleurs renforcĂ© par un rapport de plus un plus intime avec les Ă©lĂ©ments issus de la nature. Non seulement l’utilisation de matĂ©riaux naturels et durables est privilĂ©giĂ©e, mais certaines rĂ©flexions architecturales intĂšgrent dans les projets une dimension bien plus poussĂ©e et bien plus proche de la force de la Nature. Parmi les architectes qui intĂšgrent au maximum cette notion, le belge Vincent Callebaut est certainement l’exemple le plus mĂ©diatisĂ©. Sa rĂ©flexion est alimentĂ©e par les capacitĂ©s biologique de la nature Ă  s’adapter Ă  son environnement, notamment en ce qui concerne les plantes, mais aussi le domaine animal. En termes de rĂ©silience et d’adaptation Ă  l’environnement, plusieurs projets assument pleinement l’utilisation des compĂ©tences de la biologie. Par exemple le projet Lilypad, qui signifie nĂ©nuphar » en français, est une conception de l’architecte belge dont l’ambition est de retranscrire Ă  des villes flottantes le fonctionnement des fameuses plantes aquatiques. À l’image de ces derniĂšres, les villes du projet Lilypad seraient donc flottantes et permettraient de s’adapter au niveau des ocĂ©ans, Ă  une Ă©poque oĂč son Ă©lĂ©vation met en pĂ©ril des dizaines de villes terrestres fixes », et malheureusement des populations entiĂšres qui vivent en milieu littoral ou insulaire. Le projet Lilypad de Vincent Callebaut, prĂ©sentĂ© en 2008 L’architecture biomimĂ©tique », c’est-Ă -dire qui s’inspire de la nature, n’a pas seulement l’ambition d’en recrĂ©er l’aspect physique. L’objectif est surtout aussi de pouvoir se dĂ©velopper de façon autonome, par exemple en se nourrissant des apports de la nature eau, vent
 pour crĂ©er sa propre Ă©nergie qui lui permettrait de vivre et de grandir, bref de se dĂ©velopper. Si l’architecture commence donc Ă  prendre cette tournure davantage orientĂ©e vers les forces de la nature pour s’en inspirer, le monde urbain semble lui aussi pouvoir ĂȘtre assimilĂ© Ă  des fonctions biologiques animales voire humaines. Les voies de circulations peuvent ĂȘtre assimilĂ©es au rĂ©seau sanguin, ou comme ici, au tissu conjonctif L’urbain comme reflet de notre rapport au corps humain Ce que l’on appelle ici les organes de la ville » Ă©voquĂ©s prĂ©cĂ©demment correspond Ă  tous les Ă©lĂ©ments urbains qui dĂ©finissent la ville, qu’il s’agisse d’infrastructures, de bĂątiments ou encore d’ensembles urbains. On remarque que chacun de ces Ă©lĂ©ments a une fonction bien particuliĂšre en ville, que l’on pourra comparer aux fonctions biologiques des organes d’un ĂȘtre vivant. Parmi les multiples exemples, les Halles de Paris sont certainement l’un des plus populaires. Reconnues par Émile Zola comme Ă©tant le Ventre de Paris, elles sont le lieu par oĂč transite une abondance de denrĂ©es qui nourrissent l’ensemble de la ville
 À New York, Central Park est surnommĂ© le poumon vert » de la ville. La prĂ©sence d’un immense espace vert au cƓur de la mĂ©tropole apporte non seulement une indĂ©niable fraĂźcheur revigorante mais permet par ailleurs de traiter une partie du dioxyde de carbone rejetĂ© en le transformant en oxygĂšne. Les exemples sont multiples et les relations entre les Ă©lĂ©ments urbains et l’anatomie du vivant peuvent ĂȘtre Ă©tablis de nombreuses maniĂšres. Central Park est considĂ©rĂ© Ă  l’échelle de New-York comme son poumon vert » Les axes de circulation que l’on peut parfois appeler artĂšres » pourraient ĂȘtre comparĂ©s au rĂ©seau sanguin ou au rĂ©seau neuronal d’une espĂšce animale par leurs fonctions de transports, ils alimentent les organes de la ville par le biais de vaisseaux plus ou moins Ă©troits, et assurent une cohĂ©sion de l’ensemble de l’organisme. Par les qualificatifs et les petits noms que nous donnons aux composants urbains, ne donnons-nous pas la preuve que nous souhaitons nous rapprocher intimement de nos villes ? En voulant comparer la ville Ă  un organisme, ne souhaitons-nous pas lui donner notre sens ? Ne contribuons-nous pas Ă  donner une raison d’ĂȘtre aux espaces urbains et Ă  la citĂ© en gĂ©nĂ©ral ? Il semblerait Ă©galement que ces Ă©lĂ©ments soient l’indicateur d’une volontĂ© de construire la ville Ă  notre image dans le but d’évoluer conjointement. C’est donc par la main de l’homme que la citĂ© s’est construite. Mais il semblerait que nous essayons petit Ă  petit de la laisser se dĂ©velopper de façon autonome, en lui greffant uniquement les organes nĂ©cessaires Ă  sa croissance. Ce qui s’exprimerait notamment avec l’apparition de l’architecture biomimĂ©tique. La ville grandit, la ville se fait belle et rĂ©vĂšle une identitĂ© qui lui est propre, une culture qui reflĂšte celle des hommes avec lesquels elle vit. Elle s’affirme. La ville peut mĂȘme nouer des relations avec d’autres ! La ville devient indissociable de ses citadins. Le rapport que ceux-ci cultivent ne serait-il pas assimilable celui que nous entretenons avec notre propre corps ? Pourtant, cette construction commune entre la citĂ© et ses citadins est-elle vraiment durable ? Si un futur partagĂ© semble dessinĂ©, comment les Ă©volutions technologiques, sociales et climatiques pourront-elles contribuer Ă  favoriser le destin intime de la ville et de ses hommes ? 1 DEFINITION DE LA SANCTIFICATION. La sanctification signifie Ă  la fois une mise Ă  part, une purification et un remplissage. L'Eternel parla Ă  MoĂŻse, et dit: Consacre-moi (ou sanctifie-moi) tout premier-nĂ©, tout premier-nĂ© parmi les enfants d'IsraĂ«l, tant des hommes que des animaux: il m'appartient. (Exode 13:1-2)
Quand on est jeune il ne faut pas remettre Ă  philosopher, et quand on est vieux il ne faut pas se lasser de philosopher. Car jamais il n’est trop tĂŽt ou trop tard pour travailler Ă  la santĂ© de l’ñme. Or celui qui dit que l’heure de philosopher n’est pas encore arrivĂ©e ou est passĂ©e pour lui, ressemble Ă  un homme qui dirait que l’heure d’ĂȘtre heureux n’est pas encore venue pour lui ou qu’elle n’est plus. Le jeune homme et le vieillard doivent donc philosopher l’un et l’autre, celui-ci pour rajeunir au contact du bien, en se remĂ©morant les jours agrĂ©ables du passĂ© ; celui-lĂ  afin d’ĂȘtre, quoique jeune, tranquille comme un ancien en face de l’avenir. Par consĂ©quent il faut mĂ©diter sur les causes qui peuvent produire le bonheur puisque, lorsqu’il est Ă  nous, nous avons tout, et que, quand il nous manque, nous faisons tout pour l’avoir. Attache-toi donc aux enseignements que je n’ai cessĂ© de te donner et que je vais te rĂ©pĂ©ter ; mets-les en pratique et mĂ©dite-les, convaincu que ce sont lĂ  les principes nĂ©cessaires pour bien vivre. Commence par te persuader qu’un dieu est un vivant immortel et bienheureux, te conformant en cela Ă  la notion commune qui en est tracĂ©e en nous. N’attribue jamais Ă  un dieu rien qui soit en opposition avec I’immortalitĂ© ni en dĂ©saccord avec la bĂ©atitude mais regarde-le toujours comme possĂ©dant tout ce que tu trouveras capable d’assurer son immortalitĂ© et sa bĂ©atitude. Car les dieux existent, attendu que la connaissance qu’on en a est Ă©vidente. Mais, quant Ă  leur nature, ils ne sont pas tels que la foule le croit. Et l’impie n’est pas celui qui rejette les dieux de la foule, c’est celui qui attribue aux dieux ce que leur prĂȘtent les opinions de la foule. Car les affirmations de la foule sur les dieux ne sont pas des prĂ©notions, mais bien des prĂ©somptions fausses. Et ces prĂ©somptions fausses font que les dieux sont censĂ©s ĂȘtre pour les mĂ©chants la source des plus grands maux comme, d’autre part, pour les bons la source des plus grands biens. Mais la multitude, incapable de se dĂ©prendre de ce qui est chez elle et Ă  ses yeux le propre de la vertu, n’accepte que des dieux conformes Ă  cet idĂ©al et regarde comme absurde tout ce qui s’en Ă©carte. Prends l’habitude de penser que la mort n’est rien pour nous. Car tout bien et tout mal rĂ©sident dans la sensation or la mort est privation de toute sensibilitĂ©. Par consĂ©quent, la connaissance de cette vĂ©ritĂ© que la mort n’est rien pour nous, nous rend capables de jouir de cette vie mortelle, non pas en y ajoutant la perspective d’une durĂ©e infinie, mais en nous enlevant le dĂ©sir de l’immortalitĂ©. Car il ne reste plus rien Ă  redouter dans la vie, pour qui a vraiment compris que hors de la vie il n’y a rien de redoutable. On prononce donc de vaines paroles quand on soutient que la mort est Ă  craindre non pas parce qu’elle sera douloureuse Ă©tant rĂ©alisĂ©e, mais parce qu’il est douloureux de l’attendre. Ce serait en effet une crainte vaine et sans objet que celle qui serait produite par l’attente d’une chose qui ne cause aucun trouble par sa prĂ©sence. Ainsi celui de tous les maux qui nous donne le plus d’horreur, la mort, n’est rien pour nous, puisque, tant que nous existons nous-mĂȘmes, la mort n’est pas, et que, quand la mort existe, nous ne sommes plus. Donc la mort n’existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu’elle n’a rien Ă  faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus. Mais la multitude tantĂŽt fuit la mort comme le pire des maux, tantĂŽt l’appelle comme le terme des maux de la vie. Le sage, au contraire, ne fait pas fi de la vie et il n’a pas peur non plus de ne plus vivre car la vie ne lui est pas Ă  charge, et il n’estime pas non plus qu’il y ait le moindre mal Ă  ne plus vivre. De mĂȘme que ce n’est pas toujours la nourriture la plus abondante que nous prĂ©fĂ©rons, mais parfois la plus agrĂ©able, pareillement ce n’est pas toujours la plus longue durĂ©e qu’on veut recueillir, mais la plus agrĂ©able. Quant Ă  ceux qui conseillent aux jeunes gens de bien vivre et aux vieillards de bien finir, leur conseil est dĂ©pourvu de sens, non seulement parce que la vie a du bon mĂȘme pour le vieillard, mais parce que le soin de bien vivre et celui de bien mourir ne font qu’un. On fait pis encore quand on dit qu’il est bien de ne pas naĂźtre, ou, une fois nĂ©, de franchir au plus vite les portes de l’HadĂšs ». Car si l’homme qui tient ce langage est convaincu, comment ne sort-il pas de la vie ? C’est lĂ  en effet une chose qui est toujours Ă  sa portĂ©e, s'il veut sa mort d une volontĂ© ferme. Que si cet homme plaisante, il montre de la lĂ©gĂšretĂ© en un sujet qui n’en comporte pas. Rappelle-toi que l’avenir n’est ni Ă  nous ni pourtant tout Ă  fait hors de nos prises, de telle sorte que nous ne devons ni compter sur lui comme s’il devait sĂ»rement arriver, ni nous interdire toute espĂ©rance, comme s’il Ă©tait sĂ»r qu’il dĂ»t ne pas ĂȘtre. Il faut se rendre compte que parmi nos dĂ©sirs les uns sont naturels les autres vains, et que parmi les dĂ©sirs naturels, les uns sont nĂ©cessaires et les autres naturels seulement. Parmi les dĂ©sirs nĂ©cessaires, les uns sont nĂ©cessaires pour le bonheur, les autres pour la tranquillitĂ© du corps, les autres pour la vie mĂȘme Et en effet une thĂ©orie non erronĂ©e des dĂ©sirs doit rapporter tout choix et toute aversion Ă  la santĂ© du corps et Ă  l’ataraxie de l’ñme, puisque c’est lĂ  la perfection mĂȘme de la vie heureuse. Car nous faisons tout afin d’éviter la douleur physique et le trouble de l’ñme. Lorsqu’une fois nous y avons rĂ©ussi, toute l’agitation de l’ñme tombe, l’ĂȘtre vivant n’ayant plus Ă  s’acheminer vers quelque chose qui lui manque, ni Ă  chercher autre chose pour parfaire le bien-ĂȘtre de l'Ăąme et celui du corps. Nous n’avons en effet besoin du plaisir que quand, par suite de son absence, nous Ă©prouvons de la douleur et quand nous n’éprouvons pas de douleur nous n’avons plus besoin du plaisir. C’est pourquoi nous disons que le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse. En effet, d’une part, le plaisir est reconnu par nous comme le bien primitif et conforme Ă  notre nature et c’est de lui que nous partons pour dĂ©terminer ce qu il faut choisir et ce qu il faut Ă©viter ; d'autre part, c’est toujours Ă  lui que nous aboutissons, puisque ce sont nos affections qui nous servent de rĂšgle pour mesurer et apprĂ©cier tout bien quelconque si complexe qu’il soit. Mais, prĂ©cisĂ©ment parce que le plaisir est le bien primitif conforme Ă  notre nature, nous ne recherchons pas tout plaisir, et il y a des cas oĂč nous passons par-dessus beaucoup de plaisirs, savoir lorsqu’ils doivent avoir pour suite des peines qui les surpassent et, d'autre part, il y a des douleurs que nous estimons valoir mieux que des plaisirs savoir lorsque aprĂšs avoir longtemps supportĂ© les douleurs, il doit rĂ©sulter de lĂ  pour nous un plaisir qui les surpasse. Tout plaisir, pris en lui-mĂȘme et dans sa nature propre est donc un bien, et cependant tout plaisir n’est pas Ă  rechercher pareillement, toute douleur est un mal, et pourtant toute douleur ne doit pas ĂȘtre Ă©vitĂ©e. En tout cas, chaque plaisir et chaque douleur doivent ĂȘtre apprĂ©ciĂ©s par une comparaison des avantages et des inconvĂ©nients Ă  attendre, Car le plaisir est toujours le bien, et la douleur le mal ; seulement il y a des cas oĂč nous traitons le bien comme un mal et le mal Ă  son tour comme un bien. C’est un grand bien Ă  notre avis que de se suffire Ă  soi-mĂȘme, non qu’il faille toujours vivre de peu, mais afin que si l’abondance nous manque, nous sachions nous contenter du peu que nous aurons, bien persuadĂ©s que ceux-lĂ  jouissent le plus vivement de l’opulence qui ont le moins besoin d'elle, et que tout ce qui est naturel est aisĂ© Ă  se procurer, tandis que ce qui ne rĂ©pond pas Ă  un dĂ©sir naturel est malaisĂ© Ă  se procurer. En effet, des mets simples donnent un plaisir Ă©gal Ă  celui d’un rĂ©gime somptueux si toute la douleur causĂ©e par le besoin est supprimĂ©e, et, d’autre part, du pain d’orge et de l’eau procurent le plus vif plaisir Ă  celui qui les porte Ă  sa bouche aprĂšs en avoir senti la privation. L’habitude d’une nourriture simple et non pas celle d’une nourriture luxueuse, convient donc pour donner la pleine santĂ©, pour laisser Ă  l’homme toute libertĂ© de se consacrer aux devoirs nĂ©cessaires de la vie, pour nous disposer Ă  mieux goĂ»ter les repas luxueux, lorsque nous les faisons aprĂšs des intervalles de vie frugale, enfin pour nous mettre en Ă©tat de ne pas craindre la mauvaise fortune. Quand donc nous disons que le plaisir est le but de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs des voluptueux inquiets, ni de ceux qui consistent dans les jouissances dĂ©rĂ©glĂ©es ainsi que l’écrivent des gens qui ignorent notre doctrine, ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens. Le plaisir dont nous parlons est celui qui consiste, pour le corps, Ă  ne pas souffrir et, pour l’ñme, Ă  ĂȘtre sans trouble. Car ce n’est pas une suite ininterrompue de jours passĂ©s Ă  boire et Ă  manger, ce n’est pas la jouissance des jeunes garçons et des femmes, ce n’est pas la saveur des poissons et des autres mets que porte une table somptueuse, ce n’est pas tout cela qui engendre la vie heureuse, mais c’est le raisonnement vigilant, capable de trouver en toute circonstance les motifs de ce qu’il faut choisir et de ce qu’il faut Ă©viter, et de rejeter les vaines opinions d’oĂč provient le plus grand trouble des Ăąmes. Or, le principe de tout cela et par consĂ©quent le plus grand des biens, c’est la prudence. Il faut donc la mettre au-dessus de la philosophie mĂȘme, puisqu’elle est faite pour ĂȘtre la source de toutes les vertus, en nous enseignant qu il n’y a pas moyen de vivre agrĂ©ablement si l’on ne vit pas avec prudence, honnĂȘtetĂ© et justice, et qu’il est impossible de vivre avec prudence, honnĂȘtetĂ© et justice si l’on ne vit pas agrĂ©ablement. Les vertus en effet, ne sont que des suites naturelles et nĂ©cessaires de la vie agrĂ©able et, Ă  son tour, la vie agrĂ©able ne saurait se rĂ©aliser en elle-mĂȘme et Ă  part des vertus. Et maintenant y a-t-il quelqu’un que tu mettes au-dessus du sage ? Il s’est fait sur les dieux des opinions pieuses ; il est constamment sans crainte en face de la mort ; il a su comprendre quel est le but de la nature ; il s’est rendu compte que ce souverain bien est facile Ă  atteindre et Ă  rĂ©aliser dans son intĂ©gritĂ©, qu’en revanche le mal le plus extrĂȘme est Ă©troitement limitĂ© quant Ă  la durĂ©e ou quant Ă  l’intensitĂ© ; il se moque du destin, dont certains font le maĂźtre absolu des choses* ; et certes mieux vaudrait s’incliner devant toutes les opinions mythiques sur les dieux que de se faire les esclaves du destin des physiciens car la mythologie nous promet que les dieux se laisseront flĂ©chir par les honneurs qui leur seront rendus, tandis que le destin, dans son cours nĂ©cessaire, est inflexible ; il n’admet pas, avec la foule, que la fortune soit une divinitĂ© - car un dieu ne fait jamais d’actes sans rĂšgles -, ni qu’elle soit une cause inefficace il ne croit pas, en effet, que la fortune distribue aux hommes le bien et le mal, suffisant ainsi Ă  faire leur bonheur et leur malheur, il croit seulement qu’elle leur fournit l’occasion et les Ă©lĂ©ments de grands biens et de grands maux ; enfin il pense qu il vaut mieux Ă©chouer par mauvaise fortune, aprĂšs avoir bien raisonnĂ©, que rĂ©ussir par heureuse fortune, aprĂšs avoir mal raisonnĂ© — ce qui peut nous arriver de plus heureux dans nos actions Ă©tant d’obtenir le succĂšs par le concours de la fortune lorsque nous avons agi en vertu de jugements sains. MĂ©dite donc tous ces enseignements et tous ceux qui s’y rattachent, mĂ©dite-les jour et nuit, Ă  part toi et aussi en commun avec ton semblable. Si tu le fais, jamais tu n’éprouveras le moindre trouble en songe ou Ă©veillĂ©, et tu vivras comme un dieu parmi les hommes. Car un homme qui vit au milieu de biens impĂ©rissables ne ressemble en rien Ă  un ĂȘtre mortel. » * "Il dit ailleurs que, parmi les Ă©vĂ©nements, les uns relĂšvent de la nĂ©cessitĂ©, et d’autres de la fortune, les autres enfin de notre propre pouvoir, attendu que la nĂ©cessitĂ© n’est pas susceptible qu’on lui impute une responsabilitĂ©, que la fortune est quelque chose d’instable, tandis que notre pouvoir propre, soustrait Ă  toute domination Ă©trangĂšre, est proprement ce Ă  quoi s’adresse le blĂąme et son contraire. Scholie.» Traduction de Octave Hamelin. Revue et corrigĂ©e par Jean Salem Commentaire I L’auteur 341 av. JC. 270 av. JC. Fondateur d’une Ă©cole Ă  AthĂšnes en 306 le Jardin. Atteint de la maladie de la pierre, il meurt Ă  71ans, dans de trĂšs grandes souffrances physiques mais avec la sĂ©rĂ©nitĂ© qui sied Ă  un philosophe Ă©picurien. Sur le point de mourir il Ă©crit Ă  IdomĂ©nĂ©e la lettre suivante Je t’écris, cette lettre au bienheureux dernier jour de ma vie. Mon ventre et mes reins me causent des douleurs indicibles, mais elles sont compensĂ©es par la joie que j’éprouve au souvenir de nos discussions
 » II Qu’est-ce que la philosophie antique ? A Contingence historique. L’épicurisme appartient Ă  la tradition de la philosophie antique appelĂ©e pĂ©riode hellĂ©nistique ». Le mot hellĂ©nistique » dĂ©signe un moment de l’histoire grecque s’étendant du rĂšgne d’Alexandre le Grand fin du IV siĂšcle avant JC jusqu’à la domination romaine.fin du 1°siĂšcle On a souvent dit qu’avec la victoire de Philippe le pĂšre d’Alexandre Ă  ChĂ©ronĂ©e en 338 s’achĂšve la grandeur du monde grec. La libertĂ© politique des citĂ©s grecques est rĂ©volue. Le rĂ©gime monarchique supplante la dĂ©mocratie et le grand effort d’un Platon ou d’un Aristote pour former les futurs citoyens perd de son actualitĂ©. La philosophie ne peut plus dĂ©finir une Ă©thique qui soit en mĂȘme temps une politique. Elle s’attache plutĂŽt Ă  penser une morale de l’individu davantage tournĂ©e vers l’intĂ©rioritĂ©. Hegel, par exemple dĂ©crit le moment du stoĂŻcisme comme celui de l’égalitĂ© dans l’esclavage. La libertĂ© ne peut plus ĂȘtre conçue comme inscrite dans les institutions d’une citĂ© libre ; elle ne peut l’ĂȘtre que comme libertĂ© intĂ©rieure, la seule permettant d’échapper Ă  un prince tout puissant. Le bonheur devient donc, lui aussi, affaire individuelle dans un monde menaçant, voire hostile. Plus question de penser la libertĂ© et le bonheur comme des rĂ©alitĂ©s politiques. C’est trĂšs clairement le cas avec l’épicurisme. Epicure choisit de rĂ©duire la citĂ© aux dimensions du groupe formĂ© par les amis et vivant Ă  l’écart des autres hommes. Le sage ne fait pas de politique. Cache ta vie » telle est la devise d’Epicure. B CaractĂ©ristiques de la philosophie antique. Pour nous un philosophe est un homme de rĂ©flexion, gĂ©nĂ©ralement un professeur et un Ă©crivain, qui disserte sur des problĂšmes thĂ©oriques ou commente des auteurs. Il peut se rĂ©clamer d’une Ă©cole l’existentialisme, le marxisme, la phĂ©nomĂ©nologie par exemple mais Ă©cole signifie tendance doctrinale, position thĂ©orique. Il en va tout autrement dans l’AntiquitĂ©. L’enseignement philosophique ne fait l’objet d’aucune obligation scolaire. S’adonner Ă  la philosophie relĂšve d’un choix personnel et d’abord du choix d’un certain mode de vie. Tous ceux qui font ce choix s’organisent en communautĂ©. Il faut donc bien prĂ©ciser avec Pierre Hadot Cf. Qu’est-ce que la philosophie antique ?, les caractĂ©ristiques de la philosophie antique. La philosophie se reconnaĂźt Ă  une certaine maniĂšre de vivre. Le philosophe est l’homme d’un choix existentiel. Ex choix d’une vie consacrĂ©e Ă  la science et Ă  la vertu chez Platon et Aristote. Choix d’une vie exaltant le plaisir pur d’exister chez Epicure. Choix d’une vie en accord avec la nature chez les stoĂŻciens. Ce choix dĂ©termine un discours dont la fonction est d’expliciter la vision du monde qui le justifie. La tĂąche de la thĂ©orie consiste Ă  rĂ©vĂ©ler et Ă  fonder cette option existentielle et cette vision du monde. Ce choix ne s’effectue pas dans la solitude. Il n’y a pas de philosophe en dehors d’un groupe, d’une communautĂ© ou d’une Ă©cole philosophique. Vers la fin du IV siĂšcle, presque toute l’activitĂ© philosophique se concentre Ă  AthĂšnes, dans quatre Ă©coles L’AcadĂ©mie fondĂ©e par Platon. Le LycĂ©e fondĂ©e par Aristote. Le Jardin fondĂ© par Epicure. La Stoa ou le Portique fondĂ© par ZĂ©non de Cittium le stoĂŻcien. Jusqu’à la fin de l’époque hellĂ©nistique, il y a coĂŻncidence entre l’école comme tendance doctrinale, l’école comme lieu oĂč l’on enseigne et l’école comme institution permanente organisĂ©e par un fondateur qui est Ă  l’origine du mode de vie pratiquĂ© par cette Ă©cole. III DonnĂ©es bibliographiques. Selon DiogĂšne LaĂ«rce auteur du 3°siĂšcle aprĂšs JC l’Ɠuvre d’Epicure ne comprenait pas moins de 300 titres dont un De la Nature en 37 livres. De cette immense Ɠuvre, il ne nous reste quasiment rien. Les textes dont nous disposons sont ceux que DiogĂšne LaĂ«rce restitue dans le livre 10 de ses 10 livres sur les vies et les sentences des philosophes illustres. La lettre Ă  HĂ©rodote qui traite de la physique. La lettre Ă  PytoclĂšs qui traite des phĂ©nomĂšnes cĂ©lestes. La lettre Ă  MĂ©nĂ©cĂ©e qui traite de la conduite de la vie. Les maximes principales. Il s’agit de 40 sentences qui sont, sinon d’Epicure, du moins d’un disciple les ayant extraites de ses Ɠuvres. Les sentences vaticanes. Il s’agit de 81 maximes que Wotke dĂ©couvrit, en 1888, dans un manuscrit de la bibliothĂšque du Vatican. AprĂšs la mort d’Epicure, l’épicurisme se diffusa dans tout le bassin mĂ©diterranĂ©en et particuliĂšrement Ă  Rome oĂč avec LucrĂšce, il donna naissance Ă  une des plus belles Ɠuvres de la langue latine De rerum natura. La lettre Ă  MĂ©nĂ©cĂ©e. NB La numĂ©rotation du texte est effectuĂ©e sur l’édition de La Lettre Ă  MĂ©nĂ©cĂ©e par Nathan Les IntĂ©grales de Philo. Traduction revue et corrigĂ©e Octave Hamelin. Notes et commentaires de Jean Salem. Les lettres qu’Epicure adresse Ă  ses disciples ont toutes pour fonction de donner un rĂ©sumĂ© de la doctrine complĂšte destinĂ© Ă  leur faire garder suffisamment en mĂ©moire les opinions les plus gĂ©nĂ©rales, afin qu’en chaque occasion, sur les questions capitales, ils puissent se venir en aide Ă  eux-mĂȘmes » lit-on dans la lettre Ă  HĂ©rodote. Il s’agit pour les disciples d’avoir toujours prĂ©sent Ă  l’esprit les principes de la doctrine, afin de ne jamais ĂȘtre pris au dĂ©pourvu par les circonstances de la vie et en chaque occurrence d’ĂȘtre capable de penser et d’agir conformĂ©ment Ă  l’esprit de la philosophie dont on se rĂ©clame. Dans la Lettre Ă  MĂ©nĂ©cĂ©e le maĂźtre a pour thĂšme la conduite de la vie. Il rĂ©sume la morale ou Ă©thique Ă©picurienne. Un Ă©thique dĂ©finit les rĂšgles du bien vivre. PB Qu’est-ce que bien vivre ? I Quelle est la fin de l’existence humaine ? Rappel Les Anciens ne se demandent pas Que dois-je faire ? » mais Quelle est la fin naturelle de tout ĂȘtre », Qu’est-ce qui rĂ©alise sa nature dans son excellence ? », Qu’est-ce que les hommes poursuivent comme leur fin propre ? ». Epicure rĂ©pond le bonheur. Avec le bonheur nous avons tout ce qu’il nous faut et si nous ne sommes pas heureux, nous faisons tout pour l’ĂȘtre ». Lignes Aristote faisait la mĂȘme constatation mais il remarquait que si tout le monde est d’accord pour faire du bonheur, le bien suprĂȘme ou le souverain bien, les divergences apparaissent dĂšs qu’il s’agit de prĂ©ciser ce que l’on entend par bonheur. II Qu’est-ce que le bonheur ? Epicure rĂ©pond le bonheur c’est le plaisir. L’épicurisme est un hĂ©donisme en grec plaisir se dit hĂȘdonĂȘ. Nous disons que le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse » Lignes Epicure revendique une philosophie du plaisir ; ce qui sans plus de prĂ©cision expose Ă  malentendus. L’opinion n’y Ă©chappe pas puisqu’elle entend par Ă©picurien » un bon vivant, un jouisseur c’est-Ă -dire l’homme d’un hĂ©donisme dĂ©bridĂ©, toujours en quĂȘte de plaisirs, aussi excessifs et pervers soient-ils. De son vivant mĂȘme, Epicure fut l’objet de calomnies contribuant Ă  rĂ©pandre la fable des pourceaux d’Epicure » se vautrant dans la dĂ©bauche. Or nous lisons dans la Lettre Ă  MĂ©nĂ©cĂ©e Quand nous disons que le plaisir est notre ultime but, nous n’entendons pas par lĂ  les plaisirs des dĂ©bauchĂ©s, ni ceux qui se rattachent Ă  la jouissance matĂ©rielle » Lignes 152 Ă  155. Ce ne sont pas les beuveries et les orgies continuelles, les jouissances des jeunes garçons et des femmes, les poissons et les mets qu’offre une table luxueuse qui engendrent la vie heureuse » Lignes 159 Ă  164. PB Pourquoi ce malentendu puisque les textes et la vie mĂȘme d’Epicure ne recĂšlent aucune ambiguĂŻtĂ© ? Epicure fut un ascĂšte. Vivre content de peu avec une cape de bure, un peu d’eau, du pain, du fromage et entourĂ© d’amis ; telle Ă©tait la vie dans le Jardin. Sans doute, parce que comme CicĂ©ron l’écrit dans sa rĂ©futation de l’épicurisme le mot plaisir a quelque chose d’odieux, de mal famĂ©, de suspect » Des Fins II, IV, 12 ; il manque de noblesse ». Le prĂ©jugĂ© est fort tenace puisqu’on entend encore, dans une Ă©poque vouĂ©e comme la nĂŽtre au culte du corps, des jugements Ă©tonnant sur le plaisir. Tout se passe comme si, l’expĂ©rience du plaisir suscitait le fantasme, rĂ©veillait un immĂ©morial sentiment de culpabilitĂ©, attisait les peurs les plus obscures. L’erreur dont l’épicurisme est l’objet procĂšde en grande partie de cet irrationnel, et lorsque ce n’est pas le cas, il faut, de l’aveu mĂȘme d’Epicure, invoquer soit la malveillance, soit l’incapacitĂ© Ă  comprendre. Lignes 156 Ă  157. Les affirmations d’Epicure ne sont d’ailleurs pas de nature Ă  Ă©viter le malentendu. -C’est le cas lorsqu’il souligne que le plaisir est par nature plaisir corporel, plaisir de la chair ou du ventre. Selon AthĂ©nĂ©e fin 2°, dĂ©but 3°siĂšcle aprĂšs JC il aurait affirmĂ© Le principe et la racine de tout bien est le plaisir du ventre ». Epicure veut dire que le plaisir est ce qui se ressent. En cette matiĂšre comme en toutes les autres l’étalon de mesure est la sensation. Or sentir est une expĂ©rience corporelle. Lignes MĂȘme quand les plaisirs sont des plaisirs de l’ñme, l’expĂ©rience dans laquelle ils s’éprouvent est une expĂ©rience corporelle. Par exemple, la joie que donne la connaissance de la nature est dĂ©livrance des craintes suscitĂ©es par les superstitions, en particulier de la crainte des souffrances qui nous attendent dans le monde infernal. Par exemple encore, il y a une joie de l’amitiĂ© mais celle-ci est liĂ©e Ă  l’assurance de ne pas ĂȘtre abandonnĂ© dans la maladie ou la vieillesse. La signification de l’expression plaisir de la chair ou du ventre » est donc trĂšs prĂ©cise. Elle ne consiste pas Ă  exalter les plaisirs de la bouche ou du sexe. Mais c’est ce genre de fantasme qu’engendrent les notions de chair » ou de ventre ». Fantasme ne pouvant que scandaliser si l’on a prĂ©sent Ă  l’esprit le mĂ©pris du corps qu’a pu entretenir le platonisme avec le thĂšme du corps, prison de l’ñme » et plus tard le christianisme avec le thĂšme du corps, siĂšge du pĂ©chĂ© ». Ainsi le mot chair dĂ©signe chez St Paul, parmi d’autres acceptions, l’ensemble des concupiscences asservissant l’homme au pĂ©chĂ© et le vouant Ă  la mort. La chair tend Ă  se rĂ©volter contre Dieu
sous l’emprise de la chair on ne peut plaire Ă  Dieu » Romains 8,5-8. -C’est le cas aussi lorsque Epicure soutient que le plaisir est en soi un bien. Nul plaisir n’est en soi un mal » lit-on dans la maxime principale VIII. Ou dans la maxime X Si les causes qui produisent les plaisirs des gens dissolus dĂ©faisaient les craintes de la pensĂ©e, celles qui ont trait aux rĂ©alitĂ©s cĂ©lestes, Ă  la mort et aux douleurs, et si, en outre elles enseignaient la limite des dĂ©sirs nous n’aurions jamais rien Ă  leur reprocher, eux qui seraient emplis de tous cĂŽtĂ©s par les plaisirs et qui d’aucun cĂŽtĂ© ne connaĂźtraient ce qui est souffrant et affligĂ©, ce qui est prĂ©cisĂ©ment le mal ». Si certains plaisirs doivent ĂȘtre condamnĂ©s, si la dĂ©bauche ne peut pas ĂȘtre conseillĂ©e, ce n’est donc pas parce qu’elle serait un mal par principe, c’est que le plaisir qu’elle promet n’est pas au rendez-vous. Ce sont les consĂ©quences nĂ©fastes de la vie dissolue qui la condamnent car si elle assurait le bonheur elle serait un bien. Mais elle implique des maladies, des tracasseries liĂ©es l’opprobre public qu’elle ne manque jamais de dĂ©clencher, une insatisfaction permanente. Elle ne rend pas heureux. Epicure proclame donc que Le plaisir est plaisir corporel. Il est l’unique fin souveraine. Tout doit lui ĂȘtre subordonnĂ©. On comprend combien de telles affirmations heurtent tous les sectateurs de l’idĂ©al ascĂ©tique, ceux que Nietzsche dĂ©nonce comme des nihilistes, prompts Ă  haĂŻr la vie, le corps, le plaisir au nom d’un nĂ©ant auquel il faudrait sacrifier le rĂ©el. Reste que parler d’un hĂ©donisme Ă©picurien ne va pas de soi. L’analyse Ă©picurienne de la nature du plaisir fait apparaĂźtre la difficultĂ©. III Qu’est-ce que le plaisir ? Epicure distingue le plaisir stable ou catastĂ©matique et les plaisirs en mouvement. Les plaisirs en mouvement sont doux et flatteurs ». Se propageant dans la chair, ils provoquent une excitation violente et Ă©phĂ©mĂšre. C’est en recherchant uniquement ces plaisirs que les hommes trouvent l’insatisfaction et la douleur parce que ces plaisirs sont insatiables et que parvenus Ă  un certain degrĂ© d’intensitĂ© ils redeviennent des souffrances. De fait, le plaisir en mouvement est liĂ© aux intermittences du dĂ©sir ou du besoin. Il est en gĂ©nĂ©ral prĂ©cĂ©dĂ© de la souffrance puisque son intensitĂ© procĂšde de la tension qui se dĂ©noue en lui. Il est une sensation ponctuelle que l’on peut Ă©prouver alors mĂȘme que l’on est trĂšs malheureux. En tĂ©moigne la vie de ceux qui pratiquent un hĂ©donisme dĂ©bridĂ©. Ce sont souvent des ĂȘtres en proie Ă  une profonde dĂ©tresse existentielle, recherchant des plaisirs divers et variĂ©s pour s’étourdir, pour fuir la douloureuse difficultĂ© d’ĂȘtre. Par ailleurs, comme l’ennui est vite au rendez-vous, il faut pratiquer une vĂ©ritable surenchĂšre des plaisirs. En inventer de nouveaux, de plus forts. La soif des plaisirs ne connaĂźt pas l’apaisement. Elle s’attise sans fin, enchaĂźnant sa victime dans une spirale infernale, Ă  la maniĂšre dont la drogue asservit le toxicomane dans une dĂ©pendance de plus en plus profonde. La brĂ»lure du manque, la servitude, l’insatisfaction sont d’ordinaire la rançon du culte des plaisirs. C’est ce que Socrate essaie de faire comprendre Ă  CalliclĂšs avec la mĂ©taphore de la dĂ©mangeaison. Plus on se gratte, plus on a envie de se gratter. Une vie dissolue est une vie de tonneaux percĂ©s », de pluvier qui mange et qui fiente en mĂȘme temps ». C’est pourquoi Epicure oppose au plaisir en mouvement, le plaisir en repos. C’est un Ă©tat d’équilibre qui est aux antipodes de l’expĂ©rience typique des plaisirs mobiles. Il dĂ©crit cet Ă©tat bienheureux de la ligne 97 Ă  107. La santĂ© du corps, la tranquillitĂ© de l’ñme sont la perfection de la vie heureuse. Car tous nos actes visent Ă  Ă©carter de nous la souffrance et la peur. Lorsqu’une fois nous y sommes parvenus, la tempĂȘte de l’ñme s’apaise, l’ĂȘtre vivant n’ayant plus besoin de s’acheminer vers quelque chose qui lui manque, ni chercher autre chose pour parfaire le bien-ĂȘtre de l’ñme et celui du corps. C’est alors, en effet, que nous Ă©prouvons le besoin du plaisir quand par suite de son absence nous Ă©prouvons de la douleur, mais quand nous ne souffrons pas, nous n’éprouvons plus le besoin du plaisir ». Pour Epicure, le plus haut degrĂ© du plaisir tel qu’il est dĂ©terminĂ© par la nature est donc la suppression de la douleur. D’oĂč l’équivalence des expressions souverain bien », bonheur », absence de souffrances corporelles c’est-Ă -dire aponie », absence de troubles de l’ñme ou ataraxie », plaisir ». VoilĂ  le but de la nature. Ces considĂ©rations conduisent certains Ă  qualifier l’hĂ©donisme Ă©picurien d’hĂ©donisme nĂ©gatif. Au fond, pour Epicure le plaisir ne serait rien d’autre qu’un Ă©tat nĂ©gatif c’est-Ă -dire l’absence de souffrances ou un Ă©tat neutre absence de souffrances mais absence de plaisir aussi. Ce qui, il faut bien l’avouer, ne semble pas un idĂ©al trĂšs rĂ©jouissant. On a dit que c’était l’idĂ©al d’un homme malade, n’espĂ©rant rien de mieux sous le nom de plaisir que le fait de ne pas souffrir. On peut discuter cette interprĂ©tation. C’est le cas par exemple de Pierre Hadot. On peut penser que cet Ă©tat de suppression de la souffrance du corps, cet Ă©tat d’équilibre, ouvre Ă  la conscience un sentiment global, cĂ©nesthĂ©sique, de l’existence propre tout se passe alors comme si, en supprimant l’état d’insatisfaction qui l’absorbait dans la recherche d’un objet particulier, l’homme Ă©tait libre enfin de pouvoir prendre conscience de quelque chose d’extraordinaire, qui Ă©tait dĂ©jĂ  prĂ©sent en lui de maniĂšre inconsciente, le plaisir de son existence, de l’identitĂ© de la pure existence » pour reprendre l’expression de C Diano. Cet Ă©tat n’est pas sans analogie avec le bonheur suffisant et plein » dont parle Rousseau dans les RĂȘveries du promeneur solitaire Cf. Texte De quoi jouit-on dans une pareille situation ? De rien d’extĂ©rieur Ă  soi, de rien sinon de soi-mĂȘme et de sa propre existence, tant que cet Ă©tat dure on se suffit Ă  soi-mĂȘme comme Dieu » Qu’est-ce que la philosophie antique ? IV Que faut-il faire pour que le plaisir soit toujours au rendez-vous de l’existence ? La question se pose car l’expĂ©rience montre que le souverain bien de l’existence est rarement le vĂ©cu quotidien des hommes. Ils souffrent physiquement et moralement, leur vie est empoisonnĂ©e de multiples craintes et asservie Ă  des dĂ©sirs vains. Comment donc s’affranchir des craintes, des angoisses, des dĂ©sirs illusoires exposant la vie au malheur ? Comment se rendre content ? La rĂ©ponse est formulĂ©e au dĂ©but de la Lettre Ă  MĂ©nĂ©cĂ©e en philosophant. La philosophie est dĂ©finie comme la mĂ©thode du bonheur. Pourquoi ? Parce que pour ĂȘtre heureux il faut D’abord comprendre quelles sont les causes du malheur. Qu’est-ce qui est au principe de l’impuissance humaine Ă  cultiver le plaisir pur d’exister ? Seul un travail d’analyse, de rĂ©flexion peut Ă©lucider cette question. Or c’est lĂ , la vocation de la philosophie dans sa dimension thĂ©orique. Ensuite sur la base de ce diagnostic, il convient de dĂ©finir et de mettre en Ɠuvre un ensemble de principes propres Ă  garantir la vie heureuse. C’est lĂ  la dimension pratique de la philosophie. Elle consiste en un certain art de vivre. Comme le dit la sentence vaticane 54 Il ne faut pas faire le philosophe mais philosopher rĂ©ellement, car nous n’avons pas besoin d’une apparence de santĂ© mais la santĂ© vĂ©ritable ». V Une certaine idĂ©e de la philosophie. 1 Elle n’est pas une activitĂ© dĂ©sintĂ©ressĂ©e. Dans la thĂ©matique platonicienne de la hiĂ©rarchie des genres de vies, l’idĂ©al contemplatif occupe la premiĂšre place ensuite l’idĂ©al politique ou vie active et en dernier l’idĂ©al chrĂ©matistique. L’activitĂ© thĂ©orique est conçue, comme le dira Aristote comme une fin en soi. La thĂ©orie la vision de l’esprit n’est pas le moyen d’une fin extĂ©rieure, elle est Ă  elle-mĂȘme sa propre fin. La philosophie, dit Aristote, est une activitĂ© libĂ©rale. Sa vocation n’est pas d’ĂȘtre utile mais de satisfaire les exigences propres de l’esprit. Elle est un savoir pour savoir, autrement dit une activitĂ© dĂ©sintĂ©ressĂ©e. Rien de tel dans l’épicurisme. Epicure rĂ©cuse le principe d’une activitĂ© humaine dĂ©sintĂ©ressĂ©e. L’individu est mĂ» par la recherche de son plaisir et par son intĂ©rĂȘt. La philosophie n’est pas une fin en soi, elle est un moyen dans la recherche du plaisir. Il y a lĂ  une conception trĂšs subversive de la philosophie. Epicure considĂšre que si la toute puissance des opinions, si l’absence de rĂ©flexion ne compromettaient pas la vie heureuse, il n’y aurait pas lieu de philosopher. Si nous n’étions pas troublĂ©s par la crainte des phĂ©nomĂšnes cĂ©lestes et de la mort, inquiets Ă  la pensĂ©e que cette derniĂšre pourrait intĂ©resser notre ĂȘtre et ignorants des limites assignĂ©es aux douleurs et aux dĂ©sirs nous n’aurions pas besoin d’étudier la nature ». Maxime principale XI. On ne peut ĂȘtre plus clair sur le statut de la connaissance. Comme l’écrit Paul Nizan Un Descartes cherche peut-ĂȘtre moins les consĂ©quences de la vĂ©ritĂ© que la vĂ©ritĂ© elle-mĂȘme. Epicure se prĂ©occupe moins de la vĂ©ritĂ© que de ses suites ». La connaissance est si peu une fin en soi pour Epicure qu’il n’a aucune sympathie pour les mathĂ©matiques, la dialectique et pour les grandes questions thĂ©oriques dont on dĂ©bat dans les Ecoles telles que l’AcadĂ©mie ou le LycĂ©e. La vie contemplative n’est pas par elle-mĂȘme la vie heureuse. Il cherche Ă  savoir pour supprimer les troubles du corps et de l’ñme, pour jouir du bonheur du sage. Dans la Lettre Ă  Marcella, Porphyre se fait l’écho du jugement d’Epicure Vide est le raisonnement du philosophe qui ne guĂ©rit aucune affection de l’ñme, car de mĂȘme que l’on n’a nul besoin de mĂ©decine qui n’élimine pas les maladies du corps, ainsi de la philosophie, si elle n’élimine pas l’affection de l’ñme ». C’est donc parce qu’il n’y a pas de vie heureuse sans sagesse qu’il faut philosopher. Cette affirmation implique deux idĂ©es D’une part la vie de l’insensĂ©, de l’irrĂ©flĂ©chi, de l’ignorant est une vie exposĂ©e au malheur. Il faut penser juste et conformer son action Ă  sa pensĂ©e pour ĂȘtre heureux. Cette constatation fonde l’identification que les Grecs opĂšrent entre vie bonne =vie vertueuse et vie heureuse. Cf. Lignes 172 Ă  179. On ne peut ĂȘtre heureux sans ĂȘtre sage ; honnĂȘte, et juste sans ĂȘtre heureux. Les vertus, en effet, ne font qu’un avec la vie heureuse et celle-ci est insĂ©parable d’elles ». Il n’est pas possible de vivre avec plaisir sans vivre avec prudence, et il n’est pas possible de vivre de façon bonne et juste sans vivre avec plaisir » Maxime principale V. D’autre part, Epicure abolit l’écart que Platon avait soulignĂ© entre la philosophie et la sagesse. La sagesse disait-il, est un idĂ©al inaccessible. La philosophie est dĂ©sir, amour de la sagesse mais celui qui dĂ©sire prouve par lĂ  mĂȘme qu’il manque de ce Ă  quoi il aspire. Cf. La conception du dĂ©sir comme manque. Pour Epicure, la vie heureuse et la sagesse sont accessibles. Sa vie et sa personne en sont la preuve vivante. Lignes 169 Ă  171 de tout cela, la sagesse est le principe et le plus grand des biens. C’est pourquoi elle est mĂȘme plus prĂ©cieuse que la philosophie car elle est la source de toutes les autres vertus ». 2 La philosophie est un moyen mais c’est un moyen nĂ©cessaire. Les misĂšres du corps ne sont pas les seules causes empĂȘchant les hommes d’ĂȘtre heureux. Ceux-ci ont l’art d’empoisonner leurs vies par de fausses imaginations, par de vaines opinions sources de troubles, de craintes ou d’angoisse. Seule la connaissance du vrai, l’étude de la nature, de l’ordre des choses peut promouvoir la paix de l’ñme. La physique est donc une piĂšce maĂźtresse de l’éthique car seule, elle rend possible l’apaisement des souffrances liĂ©es aux superstitions, au rapport imaginaire aux dieux, Ă  la mort, au temps, Ă  la douleur, aux dĂ©sirs. 3 La philosophie est une mĂ©decine de l’ñme. Elle a une fonction thĂ©rapeutique. Elle libĂšre, elle apaise. En ce sens elle constitue ce qu’on appelle aujourd’hui une psychiatrie. Par la connaissance du rĂ©el, par la maĂźtrise des dĂ©sirs qu’elle rend possible, par les diverses stratĂ©gies qu’elle dispose Ă  mettre en Ɠuvre dans les Ă©preuves de la vie, elle permet en toutes circonstances, de sauver le plaisir pur d’exister. Lignes 207 Ă  213. Il y a ainsi chez Epicure, une position assez proche de l’intellectualisme socratique ou cartĂ©sien. L’homme peut exercer un pouvoir sur lui-mĂȘme par le moyen de reprĂ©sentations. Comme on peut se rendre malade avec des pensĂ©es fausses, on peut se guĂ©rir avec des pensĂ©es vraies. Au fond on admet le principe d’une psychagogie. On peut modifier ses Ă©tats d’ñme par des maniĂšres de se reprĂ©senter les choses. On peut ainsi ĂȘtre son propre mĂ©decin. 4 La philosophie est en elle-mĂȘme une activitĂ© plaisante. Instrument de la vie heureuse, la philosophie est en elle-mĂȘme un plaisir. Le plaisir se ressent au cours de la recherche. Il n’y a pas chez Epicure comme chez Platon, un Ă©loge des difficultĂ©s, des douleurs sans lesquelles on ne pourrait atteindre le vrai. Cf. L’allĂ©gorie oĂč Ă  chaque Ă©tape, Platon pointe les souffrances du prisonnier libĂ©rĂ©. Certes la recherche de la vĂ©ritĂ© requiert des efforts, un Ă©lan de l’ñme mais la pensĂ©e trouve dans son exercice mĂȘme une jouissance. Souvenez-vous ici de la thĂ©matique aristotĂ©licienne du bonheur dĂ©fini comme plaisir liĂ© Ă  une activitĂ©. Cf. Sentence vaticane 27 Pour les autres occupations, aprĂšs maturation le fruit vient paisiblement, mais pour la philosophie, l’agrĂ©ment se rencontre avec la connaissance ; car la jouissance ne vient pas aprĂšs l’apprentissage mais apprentissage et jouissance vont de pair ». A la fin du 2° siĂšcle aprĂšs JC. Sextus Empiricus rapporte ce propos d’Epicure La philosophie est une activitĂ© qui, par des discours et des raisonnements nous procure la vie heureuse ». VI Le quadruple remĂšde. Par analogie avec un remĂšde en usage Ă  l’époque, composĂ© de cire, de suif, de poix et de rĂ©sine. Les dieux ne sont pas Ă  craindre. La mort n’est pas Ă  craindre. On peut atteindre le bonheur. On peut supporter la douleur. A Les dieux ne sont pas Ă  craindre. 1 Les fausses opinions au sujet des dieux. Le conseil Ă©picurien prend acte d’un fait les hommes ont peur des dieux. Toutes les religions sont filles de deux affects rĂ©currents la crainte et l’espoir. Crainte devant les forces de la nature la tempĂȘte, le tremblement de terre, l’éclipse etc. dans le dĂ©chaĂźnement desquelles, les hommes voient le signe de puissances invisibles qu’ils appellent des dieux ou des forces divines. Dans le creuset de la terreur, consubstantielle au sentiment religieux =sentiment d’une dĂ©pendance Ă  l’égard de quelque chose qui est supĂ©rieur Ă  soi, que l’on Ă©prouve comme une transcendance se tisse ainsi, une image de dieux tout-puissants qui gouvernent les phĂ©nomĂšnes naturels mais aussi la destinĂ©e des hommes dans cette vie et aprĂšs leur mort. Ex Dans leur infortune les hommes croient lire la colĂšre d’un souverain irritĂ©, punissant les fautes dont ils se pensent coupables. Cf. Evangile de Jean IX, 2 Rabbi, qui a pĂ©chĂ©, cet homme ou ses parents pour qu’il soit nĂ© aveugle ? ». Inversement, ils interprĂštent leur chance comme le signe de la faveur des dieux. Pensez au protestantisme qui voit dans la rĂ©ussite matĂ©rielle et sociale un signe de l’élection divine. Cf. Les Ă©tudes de Max Weber, sur le lien de l’éthique protestante et du dĂ©veloppement du capitalisme. Chanceux ou malchanceux se tourmentent Ă©galement des chĂątiments les attendant dans l’au-delĂ . D’oĂč les priĂšres, les rites de purification, les sacrifices par lesquels les hommes vouent un culte aux dieux afin de s’attirer leurs faveurs ou apaiser leurs courroux. Pensez au sacrifice d’IphigĂ©nie. Telle est en substance la religion populaire. Epicure la disqualifie au mĂȘme titre que la religion des doctes ou religion savante. L’une comme l’autre ligote la vie ». La religion des doctes s’était dĂ©veloppĂ©e en GrĂšce, sous l’influence de Platon et d’Aristote. C’est la religion des philosophes et des savants consistant Ă  se reprĂ©senter Dieu comme un dieu cosmique, principe de l’ordre visible. Pour la religion astro-thĂ©ologique ou religion astrale, la rĂ©gularitĂ© du mouvement des astres tĂ©moigne qu’il y a un ordre cosmique et cet ordre exige d’admettre le principe d’une Ăąme motrice ou Ăąme intelligente comme la cause de ce bel ordonnancement. Cf. Cosmos=ordre et beautĂ©. Il y a un moteur du ciel, un intellect divin. Il rĂ©git le monde visible selon une stricte nĂ©cessitĂ© rationnelle que l’homme, par sa propre raison, peut comprendre et contempler. Aux yeux d’Epicure, l’erreur de la religion savante est la mĂȘme que celle de la religion populaire. L’une et l’autre ont le tort d’attribuer le gouvernement du monde Ă  la divinitĂ©. La supĂ©rioritĂ© de la religion savante consiste Ă  Ă©viter de projeter sur les dieux les passions des hommes par exemple l’idĂ©e que les dieux sont capables de colĂšre, de compassion, de sensibilitĂ© aux hommages des hommes etc.. Cette conception anthropomorphique de la divinitĂ© est pour Epicure le comble de l’impiĂ©tĂ©. La religion savante conçoit la divinitĂ© comme intelligence pure, rĂ©gissant toutes choses selon une rigoureuse nĂ©cessitĂ© rationnelle. Aussi n’invite-t-elle pas Ă  des priĂšres, des sacrifices propres Ă  flĂ©chir la divinitĂ©. Elle invite, comme on le voit dans le stoĂŻcisme, Ă  suivre le dieu » Ă  comprendre la nĂ©cessitĂ©, l’ordre du monde et Ă  consentir Ă  sa souverainetĂ©. Mais Ă  la fin de la Lettre Ă  MĂ©nĂ©cĂ©e, Epicure juge sĂ©vĂšrement le stoĂŻcisme. Lignes Quant au destin, que certains regardent comme le maĂźtre de tout, le sage en rit ». Ce qui lui donne matiĂšre cette fois-ci Ă  pointer l’infĂ©rioritĂ© de la religion savante par rapport Ă  la religion populaire. Elle n’est peut-ĂȘtre pas anthropomorphique et en ce sens elle vaut mieux que la religion populaire, mais sa faute consiste, dans le stoĂŻcisme Ă  abolir la libertĂ© alors que l’autre a au moins l’avantage, de laisser croire aux hommes qu’ils peuvent par des priĂšres ĂȘtre les maĂźtres de leurs vies. Certes, cette libertĂ© qu’ils croient exercer est une libertĂ© illusoire car les dieux sont Ă©trangers au cours des choses, mais cette opinion est prĂ©fĂ©rable Ă  une doctrine qui nie la libertĂ©. Ainsi, mĂȘme s’il est vrai que la physique du fatum ne dĂ©bouche pas dans le stoĂŻcisme sur une Ă©thique du fatalisme puisque par la connaissance le sage stoĂŻcien peut coopĂ©rer Ă  ce qui par ailleurs Ă©chappe Ă  son pouvoir, Epicure considĂšre que le nĂ©cessitarisme stoĂŻcien est faux et nocif. Il est faux car s’il y a du dĂ©terminisme, il y a aussi de la contingence. Il est nocif car il alimente des pratiques superstitieuses, telles que les pratiques divinatoires, alors en vogue Ă  l’époque. Or s’il y a de la contingence, il est vain de chercher Ă  connaĂźtre par divers moyens exploration des viscĂšres de certains oiseaux, astrologie un Ă©vĂ©nement futur. La critique Ă©picurienne de la religion libĂšre de ces superstitions. NĂ©anmoins refuser l’idĂ©e de destin ou d’un ordre des choses rigoureusement nĂ©cessaire ne revient pas Ă  affirmer que le hasard est la vĂ©ritĂ© du rĂ©el. On dit qu’un phĂ©nomĂšne se produit au hasard lorsqu’il est impossible de le prĂ©voir, soit parce qu’il est trop complexe pour que ses conditions soient dĂ©terminables, soit parce qu’il met en jeu une causalitĂ© capricieuse ou arbitraire. Le hasard met en Ă©chec le principe scientifique du dĂ©terminisme c’est-Ă -dire l’idĂ©e que les phĂ©nomĂšnes sont rĂ©gis par des lois ou rapports constants et nĂ©cessaires. L’intĂ©rĂȘt de la position d’Epicure est de bien voir qu’il faut qu’il y ait de la contingence pour que le libre-arbitre soit possible mais aussi qu’il faut qu’il y ait du dĂ©terminisme pour que la libertĂ© humaine ne soit pas impuissante. En effet, si les phĂ©nomĂšnes se produisaient de maniĂšre dĂ©sordonnĂ©e et imprĂ©visible, l’homme ne pourrait pas rĂ©aliser les exigences de sa libertĂ©. Paradoxalement le hasard n’est pas l’auxiliaire de la libertĂ©, il en est le tombeau. En revanche le dĂ©terminisme des phĂ©nomĂšnes permet Ă  celui qui le comprend d’insĂ©rer efficacement dans le rĂ©el son projet. La prĂ©vision rend possible la mise en Ɠuvre des moyens permettant d’éviter ou de provoquer l’évĂ©nement. La vertu du sage consiste ainsi Ă  exercer efficacement sa libertĂ© Ă  l’aide de la connaissance de la nature et de la rectitude de son raisonnement. VoilĂ  pourquoi les lignes affirment Mieux vaut, aprĂšs avoir calculĂ© juste manquer le but par malchance, qu’aprĂšs avoir mal calculĂ© l’atteindre par hasard ». Epicure ne nie donc pas qu’il y a du hasard mais son efficience est limitĂ©e car il y a un ordre naturel qu’il faut connaĂźtre afin de pouvoir ruser avec les lois de la nature et les utiliser Ă  notre profit. Quant au hasard proprement dit tout au plus peut-on espĂ©rer qu’il favorise le raisonnement Ă©clairĂ©. IdĂ©e-force C’est moins la faussetĂ© des croyances religieuses qu’Epicure incrimine que leurs effets nocifs sur la vie des hommes. Toute pensĂ©e laissant supposer que les hommes ne disposent d’aucune libertĂ© pour conduire leur vie est Ă  condamner. Toute pensĂ©e entretenant les craintes aussi. La misĂšre humaine se ramĂšne Ă  une certaine maniĂšre d’ĂȘtre ballottĂ© entre la crainte et l’espoir. Les hommes ignorent ainsi la paix de l’ñme or il n’y a pas de bonheur sans ataraxie. 2 La vraie nature des dieux. Si tout le mal provient d’une idĂ©e fausse au sujet des dieux, il faut commencer par un effort de dĂ©mystification. DĂ©mystifier signifie assigner les vraies causes. Il faut commencer par connaĂźtre la nature science physique. Si l’on apprend Ă  ne voir dans les phĂ©nomĂšnes naturels que mouvement de particules, on s’affranchira de toutes les superstitions nous disposant Ă  craindre dans le tremblement de terre la colĂšre d’un dieu vengeur. La physique Ă©picurienne enseigne que tout est fait d’atomes et de vide atomisme hĂ©ritĂ© de DĂ©mocrite. L’univers est infini ; un monde est une portion du tout qui se dĂ©tache de l’infini et garde momentanĂ©ment un certain ordre. Les mondes existent en nombre infini dans l’univers. Les corps sont des composĂ©s d’atomes dont les formes sont diffĂ©rentes. Le mouvement naturel des atomes consiste Ă  tomber de haut en bas dans le vide Ă  Ă©gale vitesse. Sous l’effet d’une dĂ©clinaison » ou dĂ©viation » ils se rencontrent et forment des composĂ©s. Ces composĂ©s n’ont aucune raison d’ĂȘtre. Contingence originaire. Nulle volontĂ© providentielle ne prĂ©side Ă  leur formation. Ils procĂšdent de la spontanĂ©itĂ© des atomes ayant le pouvoir de dĂ©vier de leur trajectoire. Ce pouvoir, les Ă©picuriens l’appellent parenklisis » en grec ou clinamen »en latin. Sa fonction est D’établir que nulle finalitĂ© providentielle n’intervient dans la genĂšse des mondes. Nulle nĂ©cessitĂ© absolue mais une sorte de libertĂ© mĂ©canique inhĂ©rente aux atomes. De donner un fondement physique au libre-arbitre humain. C’est pour sauver la libertĂ© qu’Epicure a fait dĂ©vier les atomes tombant dans le vide infini affirme CicĂ©ron. LucrĂšce est trĂšs explicite sur ce point. Si toujours tous les mouvements sont solidaires, si toujours un mouvement nouveau naĂźt d’un plus ancien suivant un ordre inflexible, si par leur dĂ©clinaison les atomes ne prennent pas l’initiative d’un mouvement qui rompe les lois du destin pour empĂȘcher la succession infinie des causes, d’oĂč vient cette libertĂ© accordĂ©e sur terre Ă  tout ce qui respire, d’oĂč vient dis-je, cette volontĂ© arrachĂ©e aux destins, qui nous fait aller partout oĂč le plaisir entraĂźne chacun de nous, et, comme les atomes, nous permet de changer de direction, sans ĂȘtre dĂ©terminĂ©s par le temps, ni le lieu, mais suivant le grĂ© de notre esprit lui-mĂȘme ?». IdĂ©e-force Epicure propose une explication physique des phĂ©nomĂšnes naturels. Il expulse le divin du physique. MatĂ©rialisme et atomisme. Il ne s’ensuit pas qu’il nie l’existence des dieux. Le matĂ©rialisme Ă©picurien n’est pas un athĂ©isme. Car les dieux existent et la connaissance qu’on en a est Ă©vidente, mais ils n’existent pas de la façon dont la foule se les reprĂ©sente». PB Qu’est-ce qui fonde cette croyance en l’existence des dieux ? Le fait que l’idĂ©e des dieux soit une idĂ©e universelle, ce que les Ă©picuriens appellent une prĂ©notion ou une prolepse. Dans l’AntiquitĂ© on trouve souvent cette idĂ©e que l’universalitĂ© de la notion des dieux est un argument en faveur de leur existence. Ex Puisque la croyance ferme en l’existence des dieux n’est pas une opinion qui vient de l’éducation ou de la coutume ou de quelque loi humaine mais repose sur le consentement unanime et ferme de tous les hommes, il faut nĂ©cessairement entendre qu’ils existent parce que nous en avons des notions inscrites ou plutĂŽt innĂ©es. Or un jugement que tous les hommes partagent par nature, est nĂ©cessairement vrai. Il faut donc reconnaĂźtre qu’il y a des dieux » Ă©crit CicĂ©ron dans De la nature des dieux. XIV § 44. En rĂ©alitĂ© ce n’est pas une idĂ©e innĂ©e pour Epicure car l’épicurisme est un empirisme doctrine selon laquelle toute connaissance dĂ©coule de l’expĂ©rience. C’est une notion qui se trouve en chacun de nous car chaque homme vit les mĂȘmes rencontres. Pour l’empirisme Ă©picurien, les fondements de la connaissance sont la sensation ; l’affection et la prĂ©notion ou prolepse. La prĂ©notion des dieux vient des images rĂ©elles que nous en avons eues dans le sommeil pensent les Ă©picuriens car comme tout ce qui est, les dieux sont corporels et nous sommes impressionnĂ©s par eux. De fines pellicules ou simulacres se dĂ©tachent d’eux en en conservant la configuration gĂ©nĂ©rale. L’action rĂ©pĂ©tĂ©e de ces simulacres produit en nous une image. Mais la notion commune des dieux est occultĂ©e chez les athĂ©es comme elle est dĂ©formĂ©e chez les superstitieux. L’erreur procĂšde toujours, non de la sensation ou de la prĂ©notion mais de ce que le jugement y ajoute. Par exemple ici, que les dieux s’occupent de nous, qu’ils sont sensibles Ă  nos hommages, qu’ils sont Ă  craindre. Seul est indubitable le noyau commun de la prolepse, Ă  savoir les deux caractĂšres de bĂ©atitude et d’immortalitĂ©. C’est ce que tous les hommes entendent lorsqu’ils utilisent un mot dĂ©signant la divinitĂ©. La grande intuition d’Epicure s’énonce donc ainsi les dieux existent, ĂȘtres bienheureux, parfaits et ils ne se soucient pas des hommes. Si c’était le cas, ils seraient sujets aux tracasseries du monde, ce qui est contradictoire avec l’idĂ©e de bienheureux. Cf. Maxime principale 1 Ce qui est bienheureux et incorruptible n’a pas soi-mĂȘme d’ennuis, ni n’en cause Ă  d’autres, de sorte qu’il n’est sujet ni aux colĂšres, ni aux faveurs ; en effet, tout cela se rencontre dans ce qui est faible ». On peut donc fĂȘter les dieux, leur adresser des priĂšres avec une authentique piĂ©tĂ©, celle du sage contemplant en eux le modĂšle du bonheur auquel il s’efforce de participer. Mais la priĂšre Ă©picurienne est une priĂšre de louange non une priĂšre de demande. Elle est une maniĂšre de rendre grĂące Ă  la bĂ©atitude et Ă  l’incorruptibilitĂ© divines. La piĂ©tĂ© Ă©picurienne est un pur amour n’attendant rien en retour. NB Voyez qu’il y a dans cette position une maniĂšre sans prĂ©cĂ©dent d’îter aux dieux ce que le sentiment religieux leur accorde communĂ©ment Ă  savoir la bienfaisance envers les hommes. L’acadĂ©micien Cotta que fait parler CicĂ©ron dans l’Ɠuvre citĂ©e prĂ©cĂ©demment, considĂšre ainsi que l’épicurisme est un athĂ©isme pratique car Epicure a extirpĂ© de l’ñme humaine jusqu’à la racine du sentiment religieux lorsqu’il a ĂŽtĂ© aux dieux immortels le secours et la grĂące ». Le sage, Ă©crit PhilodĂšme, admire la nature et la condition des dieux, il s’efforce de s’en approcher, il aspire Ă  vivre avec eux ». Le bonheur de contempler la perfection divine est aussi bonheur partagĂ© avec la communautĂ© des croyants. Les Ă©picuriens cĂ©lĂšbrent les vertus de la fĂȘte d’autant plus agrĂ©able qu’elle rompt la continuitĂ© du quotidien. Dans la langue grecque, le terme théÎria » dĂ©signe la procession et la contemplation. Le bonheur de la procession est aussi bonheur de la contemplation auquel il faut joindre le plaisir esthĂ©tique car la religion annexe l’art pour rendre un culte aux dieux. B La mort n’est pas Ă  craindre. Il faut s’habituer par une mĂ©ditation rĂ©itĂ©rĂ©e Ă  comprendre cette profonde vĂ©ritĂ© car elle est tellement aux antipodes de la tendance naturelle qu’il faut un travail de soi sur soi pour Ă©radiquer la crainte que la mort suscite. Les hommes en effet, redoutent la mort or Epicure nous demande de nous persuader que la mort n’est rien pour nous ». Il donne immĂ©diatement la justification de cette affirmation car tout bien et tout mal rĂ©side dans la sensation ; or la mort est la privation de toute sensibilitĂ© ». Comme on l’a vu avec l’analyse de la notion de plaisir, le principe d’évaluation est dans l’épicurisme la sensation. Il n’y a de bien plaisir ou de mal souffrance que dans la sensation or la mort est la suppression de la sensation. Ou bien nous sentons c’est-Ă -dire nous vivons, ou bien nous sommes morts et nous ne sentons plus. Il s’ensuit que la mort ne nous concerne ni vivant, puisque quand nous sommes, elle n’est pas ; ni mort puisque quand elle est lĂ , c’est nous qui ne sommes plus. Epicure propose un raisonnement implacable reposant sur une logique d’exclusion ou bien nous, ou bien la mort. La mort n’est rien pour nous » signifie il n’y a pas de rapport entre la mort et nous. Elle incarne l’altĂ©ritĂ© absolue, l’expĂ©rience qu’il n’est jamais possible de faire Ă  la premiĂšre personne puisqu’elle est la destruction de ce par quoi il peut y avoir expĂ©rience. Ainsi les hommes s’angoissent en transformant le rien en quelque chose les concernant leur vie durant sous la forme d’un destin effrayant. Le remĂšde contre cette fausse opinion, cause et effet de l’angoisse existentielle consiste dans la rigueur du raisonnement qui, souvent rĂ©pĂ©tĂ© fait prendre conscience et libĂšre par cette prise de conscience, de la vanitĂ© de cette crainte. Epicure demande donc, comme thĂ©rapeutique Ă  la peur de la mort, de substituer une pensĂ©e d’entendement Ă  une pensĂ©e d’imagination. Il ne reste plus rien Ă  redouter dans la vie, pour qui a vraiment compris que hors de la vie il n’y a rien de redoutable » Lignes PB On peut objecter Ă  Epicure que les hommes n’ont pas peur de la mort comme Ă©vĂ©nement ponctuel mais comme menace pesant sans cesse sur leur vie. Epicure balaie l’objection en qualifiant cette crainte de vaine et au fond de sotte. Lignes 51 Ă  57. Si l’évĂ©nement n’est pas en soi Ă  craindre puisqu’ Ă©tant impossible Ă  vivre, il est pour nous un non-Ă©vĂ©nement, la crainte de son Ă©ventualitĂ© n’est pas davantage fondĂ©e. Bayle posera le problĂšme avec beaucoup plus de profondeur qu’Epicure L’amour de la vie est tellement enracinĂ© dans le cƓur de l’homme que c’est un signe qu’elle est considĂ©rĂ©e comme un trĂšs grand bien, d’oĂč il s’ensuit que de cela seul que la mort enlĂšve ce bien, elle est redoutĂ©e comme un trĂšs grand mal ». Ainsi Marcel Pagnol fait dire Ă  CĂ©sar mourant De mourir ça ne me fait rien. Mais ça me fait de la peine de quitter la vie ». La rĂ©ponse d’Epicure, en revanche, est d’une grande profondeur. Ce qu’il incrimine dans l’idĂ©e fausse concernant la mort, c’est moins sa faussetĂ© que son effet pervers sur la vie. Car Ă  dĂ©sirer une vie illimitĂ©e le dĂ©sir d’immortalitĂ© est une maniĂšre de dĂ©cliner la crainte de la mort on gĂąche le bonheur de vivre, on se soucie d’un avenir qui ne nous concernera pas au lieu de concentrer notre attention sur le seul temps qu’il nous soit donnĂ© de vivre celui de la vie. C’est maintenant qu’il faut en jouir, dans la plĂ©nitude de sa prĂ©sence. S’absenter en pensant Ă  la mort est Ă  la fois une erreur il n’y a pas de pensĂ©e vraie de la mort exceptĂ©e celle qu’elle est impensable et une faute. Ingratitude Ă  l’égard de la vie, goĂ»t malsain de la souffrance. Comme l’écrit GeneviĂšve Rodis-Lewis Philosopher c’est apprendre Ă  vivre en plĂ©nitude. Craindre, attendre, espĂ©rer la mort nous dĂ©tourne des joies rĂ©elles. Tourment sans cause ou leurre sans fondement, l’illusion est dissipĂ©e par la luciditĂ© ». La suite du propos Ă©picurien souligne les contradictions de l’attitude commune Ă  l’égard de la mort. TantĂŽt les hommes la craignent tantĂŽt ils la dĂ©sirent. Dans les deux cas, Epicure Ă©pingle le caractĂšre pathĂ©tique du rapport Ă  la vie que ces sentiments rĂ©vĂšlent Rapport imaginaire pour les premiers puisqu’ils ne comprennent pas qu’une durĂ©e plus ou moins longue ne peut rien retrancher ou ajouter au plaisir pur d’exister qui est en soi un absolu. Il y a dans la sagesse Ă©picurienne, une maniĂšre d’investir le prĂ©sent de la vie, propre Ă  lui confĂ©rer la densitĂ© de ce qui est Ă©tranger au temps. Souffrance du vivre pour les seconds qui aimeraient en finir, et mĂȘme dans certains cas vĂ©ritable mĂ©pris de la vie. En tĂ©moignent ceux qui avec le poĂšte ThĂ©ognis prĂ©tendent qu’il vaudrait mieux ne pas ĂȘtre nĂ©. La critique Ă©picurienne s’étaie sur un puissant amour de la vie qui constitue le fondement de cette philosophie. Epicure rappelle que cet amour est partagĂ© aussi bien par le vieillard que par le jeune homme. Le philosophe fait apparaĂźtre la cohĂ©rence du sage. La vie ne lui est pas plus Ă  charge qu’il ne redoute la mort. En toutes circonstances, il sait honorer la vie en sauvant le plaisir d’exister et il ne craint pas la mort car il n’y a aucun sens Ă  croire qu’elle est un mal. Les hommes feraient donc bien de se prĂ©occuper de mettre de l’ordre en eux. Ainsi, que ceux qui mĂ©prisent la vie se dĂ©pĂȘchent d’en sortir. Cela ne dĂ©pend que d’eux. Ils ne sont pas tenus de subir ce qu’ils vivent comme un mal. Si la nĂ©cessitĂ© est un mal, il n’est pas de nĂ©cessitĂ© de vivre dans la nĂ©cessitĂ© » dit la sentence vaticane 9. Quant aux autres, qu’ils se souviennent que si tout ne dĂ©pend pas de soi il y a les vicissitudes de la fortune, les hasards le cours de l’existence n’est pas fixĂ© d’avance refus de l’idĂ©e de destin ou de nĂ©cessitĂ© absolue. L’espoir est toujours permis et l’exercice de la libertĂ© propre Ă  rĂ©unir les conditions du bonheur, toujours possible. NB Pour une critique de la thĂšse la mort ne nous concerne ni mort ni vivant, voir le thĂšme heideggĂ©rien de l’angoisse du mourir comme existential. C Le bonheur est Ă  notre portĂ©e. PB Comment donner Ă  notre vie la plĂ©nitude de la fĂ©licitĂ© et de l’éternitĂ© dont les dieux nous offrent le modĂšle parfait ? En comprenant que le principe de notre malheur est le dĂ©sir lorsqu’il s’écarte de la loi naturelle. D’oĂč la nĂ©cessitĂ© de distinguer parmi nos dĂ©sirs ceux qui sont naturels et nĂ©cessaires, ceux qui sont naturels mais pas nĂ©cessaires, ceux qui ne sont ni naturels ni nĂ©cessaires. 1 DĂ©sirs naturels et dĂ©sirs non naturels. Cf. Cours sur le dĂ©sir. La sagesse Ă©picurienne a Les dĂ©sirs non naturels se caractĂ©risent par l’illimitation. Les hommes par exemple, aspirent Ă  une vie indĂ©finiment continuĂ©e, Ă  une gloire Ă©ternelle, Ă  un amour infini etc. Or comme tous les Grecs, Epicure associe la perfection Ă  la limitation d’un ĂȘtre pleinement achevĂ©. C’est ici-bas dans les limites de cette vie qu’il faut rĂ©aliser son bonheur. Pas de nostalgie de l’ailleurs dans cette sagesse. Seule une pensĂ©e victime des mirages de l’imaginaire peut affirmer avec Rousseau que Le pays des chimĂšres est en ce monde le seul digne d’ĂȘtre habitĂ© ». L’épicurisme lie l’illimitation des dĂ©sirs aux fausses opinions. La richesse de la nature est Ă  la fois bornĂ©e et facile Ă  atteindre ; mais celle des opinions vides se perd dans l’illimitĂ© » Maxime principale XV. Celui qui connaĂźt les limites de la vie, sait qu’il est facile de se procurer ce qui supprime la souffrance due au besoin et ce qui amĂšne la vie toute entiĂšre Ă  sa perfection ; de sorte qu’il n’a nul besoin des situations de lutte ». Maxime principale XXI. b Les dĂ©sirs non naturels sont vains et illusoires. Les hommes dĂ©sirent par exemple, la richesse. Or, non seulement il semble qu’elle ne parvienne pas Ă  les combler lorsqu’ils l’ont puisqu’ils veulent alors autre chose, mais pour l’accumuler ils se soumettent Ă  des tracas et Ă  des tourments incompatibles avec la vie heureuse. Par un travail de brute, on entasse des monceaux d’or Ă©crit Porphyre dans la Lettre Ă  Marcella ; mais on se fait une vie misĂ©rable » Les hommes dĂ©sirent aussi la gloire et ce faisant ils font dĂ©pendre leur bonheur de l’opinion d’autrui. D’oĂč la nĂ©cessitĂ© de leur plaire, de subir la versatilitĂ© de leur jugement, de souffrir les affres de l’inquiĂ©tude lorsque le vent tourne. Par ces analyses, Epicure ne disqualifie pas la richesse et la gloire en soi, au nom d’un ascĂ©tisme de principe. Ils les disqualifient parce qu’elles ne donnent pas la plĂ©nitude du plaisir que les hommes espĂšrent en elles. NB Que l’épicurisme ne relĂšve pas d’un idĂ©al ascĂ©tique est trĂšs explicitement signifiĂ© lignes 133 Ă  138. C’est un grand bien Ă  notre avis que de se suffire Ă  soi-mĂȘme, non qu’il faille toujours vivre de peu, mais afin que si l’abondance nous manque, nous sachions nous contenter du peu que nous aurons, bien persuadĂ©s que ceux-lĂ  jouissent le plus vivement de l’opulence qui ont le moins besoin d’elle ». L’incapacitĂ© des hommes Ă  maintenir leurs dĂ©sirs dans les limites de la nature est donc ce qui fonde leur incapacitĂ© Ă  ĂȘtre heureux. Nous ne vivons jamais, dira Pascal, nous espĂ©rons de vivre ; et, nous disposant toujours Ă  ĂȘtre heureux, il est inĂ©vitable que nous ne le soyons jamais ». C’est lĂ  le thĂšme rĂ©current, en philosophie, de la dĂ©mesure des dĂ©sirs lorsque les vaines opinions l’emportent sur la saine rĂ©flexion. Les tonneaux ne peuvent alors jamais ĂȘtre pleins mais comme ceux des DanaĂŻdes ils se vident Ă  mesure qu’on les remplit. Un cĂ©lĂšbre dialogue de Plutarque entre Pyrrhus, contemporain d’Epicure et CinĂ©as disciple du philosophe met en scĂšne cette idĂ©e. AppelĂ© par Tarente Ă  lutter contre Rome, le prince prĂ©voit de se soumettre l’Italie, puis la Sicile, puis Carthage pour reprendre enfin la MacĂ©doine, jadis perdue. Et alors ? Nous aurons beaucoup de loisirs et, coupe en mains, nous coulerons d’heureux jours en d’aimables conversations, et nous nous rĂ©jouirons ». Et CinĂ©as de rĂ©pliquer Pourquoi pas dĂšs maintenant ? » Pyrrhus, 14. 2 DĂ©sirs naturels nĂ©cessaires et dĂ©sirs naturels non nĂ©cessaires. Si les dĂ©sirs illimitĂ©s ne sont ni naturels, ni nĂ©cessaires, certains dĂ©sirs sont des dĂ©sirs naturels mais non nĂ©cessaires. La faim, la soif sont des dĂ©sirs naturels et il est indispensable de boire et de manger. Mais il n’est pas nĂ©cessaire de boire telle boisson ou de manger tels mets raffinĂ©s. Il se peut qu’il y ait plus de dĂ©sagrĂ©ment Ă  la clĂ© que de plaisir. Car la mesure Ă  l’aune de laquelle tout doit ĂȘtre mesurĂ© est le plaisir c’est-Ă -dire l’absence de souffrances. La limite et la grandeur des plaisirs est l’élimination de tout ce qui provoque la douleur ». Maxime principale III. Epicure enseigne donc la nĂ©cessitĂ© d’une mĂ©triopathie c’est-Ă -dire d’un calcul salutaire des plaisirs et des peines. Il convient en chaque circonstance d’apprĂ©cier, par un exercice rigoureux du raisonnement, le moyen le plus adaptĂ© Ă  la fin poursuivie le plaisir. Le rĂ©sultat de cette opĂ©ration conduit parfois Ă  refuser un plaisir immĂ©diat ou Ă  accepter une souffrance momentanĂ©e si c’est la condition d’un plaisir supĂ©rieur futur. L’important est de maximiser la somme des plaisirs et de minimiser les peines. Le secret d’une vie heureuse rĂ©side donc dans une maĂźtrise des dĂ©sirs propre Ă  Ă©viter les dĂ©convenues auxquelles expose leur spontanĂ©itĂ©. Par exemple, le sage se mĂ©fie de l’amour. Aimer fait souffrir. Peur de perdre l’ĂȘtre cher, jalousie, affres du tiĂ©dissement de la passion etc. Aux piĂšges de l’amour, les Ă©picuriens prĂ©fĂšrent le plaisir calme de l’amitiĂ©, sa constance, sa maniĂšre de s’approfondir par le commerce quotidien. Vivre entourĂ© d’amis, se prĂȘter mutuellement secours, entretenir des conversations pleines d’intĂ©rĂȘt, tel est l’idĂ©al de la relation humaine dans le Jardin. Parmi tout ce que la sagesse se procure en vue de la fĂ©licitĂ© d’une vie tout entiĂšre, ce qui de beaucoup l’emporte est l’amitiĂ© ».Maxime principale XXVII. L’amitiĂ© encercle le monde par sa danse, conviant chacun Ă  la vie bienheureuse » Sentence vaticane 52. Cela ne signifie pas que les plaisirs Ă©rotiques soient exclus. Nul plaisir n’étant un mal, il n’y a pas l’ombre d’une condamnation des plaisirs de l’amour charnel dans l’épicurisme, mais il faut savoir Ă©viter tous les dangers qu’ils comportent. Aujourd’hui par exemple, le risque du sida si on ne fait pas preuve de prudence. LucrĂšce recommande les services de la VĂ©nus vagabonde » la prostituĂ©e; les amours de rencontre afin de jouir des plaisirs des sens sans s’exposer aux souffrances de l’amour. D On peut supporter la douleur Quelle que soit sa vertu, le sage n’est pas Ă  l’abri de la douleur. Les maladies sont des phĂ©nomĂšnes naturels avec lesquels il faut compter. Epicure en sait quelque chose qui toute sa vie fut un grand malade. PB Comment maintenir inaltĂ©rĂ© le bonheur du sage lorsqu’il est confrontĂ© Ă  l’épreuve de la douleur ? Comme toujours il faut se dire un certain nombre de choses, il faut agir sur soi par des reprĂ©sentations. Ainsi, dans l’adversitĂ© il faut se rĂ©pĂ©ter des aphorismes de ce type Un douleur forte est brĂšve, une douleur prolongĂ©e est faible ». Lignes 186. 187. Le mal le plus extrĂȘme est Ă©troitement limitĂ© quant Ă  la durĂ©e ou quant Ă  l’intensitĂ© ». Ainsi se dispose-t-on Ă  faire face Ă  la douleur aiguĂ« et Ă  supporter sereinement la douleur modĂ©rĂ©e. On peut aussi Ă©quilibrer une douleur actuelle par le souvenir de plaisirs passĂ©s ou par l’anticipation de plaisirs futurs. Le sage peut ainsi tenir en respect le mal qu’il subit en sauvant quelque chose du souverain bien. C’est ce que Epicure fait au dernier jour de sa vie, lorsque dĂ©chirĂ© par les douleurs de la maladie qui l’emporte, il se donne, grĂące au souvenir des agrĂ©ables conversations qu’il a eues avec IdomĂ©nĂ©e, un plaisir prĂ©sent. La reprĂ©sentation d’un plaisir passĂ© ou futur est en elle-mĂȘme un plaisir. Au fond, Epicure propose une stratĂ©gie d’évitement du mal. Se distraire de la souffrance en concentrant son attention sur le souvenir ou l’anticipation d’un plaisir est une maniĂšre d’échapper Ă  ce que le prĂ©sent a de douloureux et d’insuffler en lui une possibilitĂ© de plaisir par les moyens de lautosuggestion. Il y a lĂ  une façon de voir que dans l’adversitĂ©, il n’y a de remĂšde qu’en soi-mĂȘme. NB Aujourd’hui l’hĂ©roĂŻsme de la sagesse a fait place Ă  la morphine et aux psychotropes. Nul doute qu’Epicure conseillerait la morphine, car si l’homme peut Ă©viter de souffrir ce n’est pas un Ă©picurien qui s’en plaindra. Pour les psychotropes, la question est plus dĂ©licate. La psychiatrie la plus efficace et la plus vertueuse se nomme philosophie pour un amoureux de la sagesse. En ce sens, n’y a-t-il pas, dans le recours aux molĂ©cules qui euphorisent ou qui apaisent le dĂ©pressif une maniĂšre de renoncer Ă  l’acte de foi des grandes philosophies Ă  savoir que nous avons pouvoir sur le plan moral pour ĂȘtre notre propre mĂ©decin ? On sait que le freudisme disqualifie radicalement cette croyance. Le moi n’est pas maĂźtre dans sa propre maison ». Il s’ensuit qu’on ne se libĂšre pas d’une souffrance psychique par la puissance du raisonnement et de la volontĂ©. Ce qui Ă©tait dans les grandes sagesses, une tĂąche personnelle, d’ordre spirituel et moral devient avec Freud une tĂąche mĂ©dicale. Pour les thĂ©ories psychologiques de la souffrance mentale, la mĂ©decine se nomme psychothĂ©rapie. Pour les conceptions biologiques, la mĂ©decine se nomme mĂ©dicaments. Conclusion L’enjeu de cette philosophie est l’autosuffisance du sage. Il s’affranchit de tout ce qui peut le faire souffrir en rĂ©unissant les conditions d’un bonheur qu’il ne doit, en grande partie, qu’à lui-mĂȘme. Partager MarqueursactivitĂ© libĂ©rale, bonheur, DĂ©sir, dieux, Ă©picurisme, hĂ©donisme, mĂ©triopathie, mort, philosophie, plaisir, religion, sagesse, souffrance, stoĂŻcisme, utilitarisme, vertu
Monapproche se rĂ©sume en onze petits pas : 1. Appeler intĂ©rieurement une rencontre. Une rencontre avec les ĂȘtres de la nature se prĂ©pare, pour moi, plusieurs jours Ă  l’avance. En mon fort intĂ©rieur, j’émets le souhait de rencontrer des fĂ©es ou encore des vouivres, des gnomes, des elfes.
Versets les plus Pertinents Actes 2216 Et maintenant, que tardes-tu? LĂšve-toi, sois baptisĂ©, et lavĂ© de tes pĂ©chĂ©s, en invoquant le nom du Seigneur. HĂ©breux 1022 approchons-nous avec un coeur sincĂšre, dans la plĂ©nitude de la foi, les coeurs purifiĂ©s d'une mauvaise conscience, et le corps lavĂ© d'une eau pure. 1 Pierre 321 Cette eau Ă©tait une figure du baptĂȘme, qui n'est pas la purification des souillures du corps, mais l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la rĂ©surrection de JĂ©sus Christ, Jean 35 JĂ©sus rĂ©pondit En vĂ©ritĂ©, en vĂ©ritĂ©, je te le dis, si un homme ne naĂźt d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Galates 327 vous tous, qui avez Ă©tĂ© baptisĂ©s en Christ, vous avez revĂȘtu Christ. Matthieu 82 Et voici, un lĂ©preux s'Ă©tant approchĂ© se prosterna devant lui, et dit Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur. Tite 35 il nous a sauvĂ©s, non Ă  cause des oeuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa misĂ©ricorde, par le baptĂȘme de la rĂ©gĂ©nĂ©ration et le renouvellement du Saint Esprit, 1 Jean 19 Si nous confessons nos pĂ©chĂ©s, il est fidĂšle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquitĂ©. Psaumes 5110 O Dieu! crĂ©e en moi un coeur pur, Renouvelle en moi un esprit bien disposĂ©. 1 Thessaloniciens 43-5 Ce que Dieu veut, c'est votre sanctification; c'est que vous vous absteniez de l'impudicitĂ©; c'est que chacun de vous sache possĂ©der son corps dans la saintetĂ© et l'honnĂȘtetĂ©, sans vous livrer Ă  une convoitise passionnĂ©e, comme font les paĂŻens qui ne connaissent pas Dieu; Psaumes 517 Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur; Lave-moi, et je serai plus blanc que la neige. ÉphĂ©siens 526 afin de la sanctifier par la parole, aprĂšs l'avoir purifiĂ©e par le baptĂȘme d'eau, 1 Corinthiens 618 Fuyez l'impudicitĂ©. Quelque autre pĂ©chĂ© qu'un homme commette, ce pĂ©chĂ© est hors du corps; mais celui qui se livre Ă  l'impudicitĂ© pĂšche contre son propre corps. ÉzĂ©chiel 3625 Je rĂ©pandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiĂ©s; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. BaptisĂ©s dans le Christ BaptĂȘme de l'Esprit Saint BaptĂȘme, dans l'Evangile BaptĂȘme, importance du Consciences NettoyĂ©es Esprit Saint, types de Etre nettoyĂ© du pĂ©chĂ© GuĂ©rir Le Cancer L'Eau Comme SymbĂŽle De Salut L'ImmoralitĂ© Sexuelle La Communication Dans Un Mariage La PropretĂ© La Purification La Renaissance Lavage Le BaptĂȘme Le PĂ©chĂ© ConfessĂ© Le Renouveau Le Sexe Avant Le Mariage PuritĂ©, Morale et Spirituelle PĂ©chĂ©, Accepter le Pardon du PĂ©chĂ©, DĂ©livrance de Sacrements SaintetĂ©, Croissance des Croyants dans Être nĂ© de nouveau
5Ainsi, en un sens, lorsque j’emploie le nom « Socrate », je renvoie aussi bien Ă  la figure littĂ©ra ; 3 Dans cet article, je ne traiterai pas la question des origines de l’idĂ©e de la philosophie comme maniĂšre de vivre, ni celle de l’influence de Socrate dans l’établissement de cette idĂ©e dans les courants postĂ©rieurs de la philosophie ancienne. Naturisme, le corps en libertĂ© C'est la journĂ©e du naturisme ! vous propose de faire une incursion chez les "nudistes" comme on les appelait autrefois. Un mode de vie apparu en France en 1949. Par la rĂ©daction de l'INA - PubliĂ© le - Mis Ă  jour le
CommentairesPaule Couput Donnez moi une raison de vivre : Mes enfants, ils seront mieux sans moi, et ils trouveront un baby sister pour leurs enfant s'ils en ont, et le plus jeune n'a surtout pas besoin de moi , mon compagnon, il n'est avec moi que par depis, mes parents, ma venu au monde n'a été qu'un mauvais accident, mes amis, je n'en ai pas, mon
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Accueillemaintenant chez Toi CĂ©cile. Tu nous l’as donnĂ© un jour du temps, maintenant tu reprends son souffle, que ton nom soit bĂ©ni. AMEN. PAROLE DE DIEU ( textes choisis par CĂ©cile) Lecture du livre de l’Apocalypse (21, 1-6; 22, 7) Parole de Dieu adressĂ©e par Paul aux Romains (8, 38-39; 14 7-9) De l’évangile selon saint Jean ( 14
Remarque importante Avoir des ongles jaunes Ă  la suite de changements Divins sur son corps est un phĂ©nomĂšne rare qui ne se produit que chez les personnes spirituellement Ă©voluĂ©es qui s’efforcent continuellement pour le bien spirituel de l’humanitĂ©. Sinon dans presque tous les cas quand les ongles jaunissant, les raisons sont de nature mĂ©dicale. Nous sommes trĂšs reconnaissants Ă  Dieu et le Principe du Guru pour avoir Ă©tĂ© tĂ©moin de ces changements divins en Sa SaintetĂ© Dr. Athavale et de participer Ă  la recherche spirituelle Ă  l’égard de cet Ă©vĂ©nement spirituel unique. Chers lecteurs, veuillez vous rĂ©fĂ©rer aux articles suivants, qui fournissent plus de fond en ce qui concerne les changements divins observĂ©s sur Dr Athavale. Changements corporels divins en Dr Athavale Les changements dans la couleur des ongles pour des raisons divines article Ă  venir 1. Une introduction d’avoir des ongles jaunes pour des raisons divines En l’an 2011, les ongles de Dr Athavale ont commencĂ© Ă  tourner vers un jaune foncĂ©. Comme il n’y avait aucune raison mĂ©dicale pour le changement de couleur, nous nous sommes tournĂ©s vers la recherche spirituelle pour savoir la raison d’un tel changement. Dans le passĂ©, il y a aussi eu beaucoup de changements sur le corps de Dr Athavale dont nous Ă©tions incapables d’expliquer par la science moderne. Par exemple, Son corps et les choses qu’Il touchait Ă©maneraient divers parfums tels que le bois de santal et d’autres parfums qui n’ont eu aucune comparaison terrestre. Dans cet article, nous allons partager avec vous les diffĂ©rents aspects des ongles jaunes qui se produisent en raison de changements divins sur le corps d’une personne spirituellement Ă©voluĂ©e. Nous allons Ă©galement expliquer la signification spirituelle des ongles changeant de couleur au jaune en ce qui concerne Dr Athavale. Afin de documenter plus clairement le phĂ©nomĂšne Dr Athavale a laisser Ses ongles grandir plus long. 2. Les auses des ongles jaunissant pour des raisons divines Incarnation de Dieu ou Avatar Quand Dieu descend sur la Terre pour accomplir sa mission, Il est dit avoir incarnĂ©. Ici, le principe suprĂȘme de Dieu peut prendre la forme physique d'un animal ou d'un homme et peut passer une certaine pĂ©riode ou la vie entiĂšre dans cette forme. Il existe diffĂ©rents types d'incarnations de Dieu; dont le plus Ă©levĂ© est une incarnation absolue par exemple, le Dieu Krushna. Les Parātpar Gurus sont des incarnations fractionnaires de Dieu. Sur le plan physique, les causes des ongles jaunissant sont variĂ©es et comprennent les infections fongiques, les maladies du poumon ou maladie de la thyroĂŻde sĂ©vĂšre. Cependant, quand elle est due Ă  des raisons spirituelles, il est tout le contraire et est de nature positive. En raison de Sa mission divine A chaque Ă©poque et sous-Ăšre, Dieu incarne pour rĂ©tablir le Dharma ou Justice sur la terre. Selon la mission de l’Incarnation de Dieu, les couleurs visibles sur Leur corps physique peut varier. Comme Dr Athavale est un Parātpar Guru un Guru au-delĂ  du niveau spirituel de 90% Il est Ă©galement une Incarnation de Dieu fractionnĂ©e. Sa mission est associĂ©e Ă  la Connaissance Divine. Le jaune est la couleur de la plus grande source de connaissances dans l’Univers. Comme il est devenu l’un avec la Connaissance Divine, Son corps physique, y compris Ses ongles ont commencĂ© Ă  gagner une teinte jaunĂątre. Plus de 200 livres sur la spiritualitĂ© ont Ă©tĂ© publiĂ©es par Dr Athavale sur divers aspects de la spiritualitĂ©. La Connaissance Divine reçue par les aspirants spirituels Sous sa direction, les expĂ©riences subtiles et les connaissances acquises Ă  partir de l’analyse subtile sont uniques. Dans la majoritĂ© des livres compilĂ©s par Lui, plus de 70% du contenu est la Connaissance Divine publiĂ©e pour la premiĂšre fois. Manifestation d’énergie nĂ©cessaire pour protĂ©ger les aspirants spirituels Comme les temps dĂ©favorables mentionnĂ©s dans notre article sur les PrĂ©dictions de la TroisiĂšme Guerre Mondiale sont devenus imminents, un aspect de la mission incarnĂ©e de Dr Athavale est la protection des aspirants spirituels. La couleur jaune sur les extrĂ©mitĂ©s telles que sur les ongles est un signe de la Conscience Divine Chaitanya manifestant et activant Ă  travers Son corps. En raison de cette Conscience Divine, les aspirants spirituels sont protĂ©gĂ©s contre les attaques des Ă©nergies nĂ©gatives de niveau supĂ©rieur et sont donc en mesure de rester en vie pendant les pĂ©riodes dĂ©favorables et de continuer leur pratique spirituelle. Sans la protection de Dieu Ă  travers des Saints de niveau supĂ©rieur tels que Dr Athavale, des milliers d’aspirants spirituels seraient en proie Ă  des Ă©nergies nĂ©gatives et de plus haut niveau, et ne serait pas en mesure de faire la pratique spirituelle en ces temps difficiles. En raison de la nature du Kundalini chez le spirituellement Ă©voluĂ© Reportez-vous sur – Qu’est-ce le Kundalini? Selon le Chemin spirituel du Kundalini, la Conscience Divine nĂ©cessaire pour le fonctionnement d’un ĂȘtre humain est connue comme aschētanā. La partie active de Chetana est connue comme l’énergie vitale prāáč‡a-shakti et la partie non-active est connue comme Kundalini. Le Kundalini est principalement utilisĂ© pour la croissance spirituelle. Le systĂšme Kundalini se compose de 3 canaux principaux subtils et de six centres d’énergies subtiles connues comme aschakrās. En consĂ©quence de la pratique spirituelle rĂ©guliĂšre, lorsque le Kundalini est activĂ©, la conscience divine activĂ©e Ă©coule vers le haut. Elle dĂ©coule de la plus faible de tous les chakras, le MĆ«lādhār-chakra par le canal central Sushumnānāឍī, jusqu’à le Brahmarandhra, une ouverture subtile situĂ©e au sommet de la tĂȘte. Dans le cas des personnes hautement spirituellement Ă©voluĂ©es, le Kundalini monte vers le Brahmarandhra dans l’univers, purifiant ainsi l’environnement dans la direction vers le haut. AprĂšs cela, il reflue Ă  travers le Brahmarandhra, Ă  travers le canal central vers le Muladhar-chakra. Cette Conscience Divine qui coule vers le bas est Ă©mise Ă  travers les ongles dans l’environnement. Cette Conscience Divine commence Ă  purifier la Terre et les plans subtils infĂ©rieurs de l’univers. Dans ce processus, les ongles deviennent jaunes comme la couleur de la Conscience Divine est jaune. 3. Quelques concepts spirituels Voici deux concepts spirituels pour mieux comprendre les aspects du diaporama ci-dessous des ongles jaunes des mains et pieds Canaux gauche et droit du Kundalini Sushumnanadi, qui est le canal central qui se prolonge Ă  partir de la base de la colonne vertĂ©brale vers le haut de la tĂȘte, Le canal Solaire Pingalānāឍī qui tourne vers la droite de la voie centrale, et Le canal Lunaire Iឍānāឍī qui fonctionne Ă  la gauche de la voie centrale. En raison de la nature du canal Lunaire, l’énergie subtile associĂ©e au principe sauveur de Dieu Tarak et la Conscience Divine non-manifeste Nirgun est mieux en mesure de circuler Ă  travers lui. Le canal Solaire, d’autre part est associĂ© avec le Principe destructeur de Dieu Marak et travaille plus au niveau manifeste Sagun. À travers le principe destructeur, Dieu protĂšge les dĂ©vots des Ă©nergies nĂ©gatives et Ă  travers le principe sauveur Il aide les aspirants spirituels Ă  grandir spirituellement. Par consĂ©quent, pour rĂ©sumer, l’énergie non-manifeste circule plus par la main gauche de Dr Athavale et les flux d’énergie plus manifeste Ă  travers Sa main droite. Les doigts et leur association avec les 5 ElĂ©ments Cosmiques Absolus Chacun de nos doigts est associĂ© Ă  un Principe Cosmique Absolu particulier tattva. Le schĂ©ma ci-dessous montre la relation entre chaque doigt et le Principe Cosmique Absolu. Quand la conscience divine coule de la main d’une personne spirituellement Ă©voluĂ©e, l’énergie de chaque doigt sera diffĂ©rente car elle est modifiĂ©e par la prĂ©dominance de l’élĂ©ment cosmique absolu de ce doigt. Ainsi que le petit doigt est associĂ© Ă  l’ÉlĂ©ment de Terre absolue PruthvÄ«tattva, il a Ă©galement la plus grande quantitĂ© de Conscience Divine manifeste qui en Ă©mane. Le pouce est associĂ© Ă  l’élĂ©ment de l’Éther Absolu Ākāshtattva et a donc la Conscience Divine la plus non-manifeste Ă©manant hors de Lui. 4. Les divers aspects des ongles changement de couleur au jaune pour des raisons divines Dans ce diaporama, nous allons partager avec vous les diffĂ©rents aspects et les subtilitĂ©s des ongles de Dr Athavale changeant de couleur au jaune. Avant le changement de couleur au jaune, les ongles de Dr Athavale avaient une teinte rosĂ©e qui signifie l’amour spirituel Priti. 5. Que font les ongles jaunes de Sa SaintetĂ© Dr. Athavale dans la subtile? Notre Ă©quipe de recherche spirituelle, nous avons des aspirants spirituels qui ont un sixiĂšme sens avancĂ© de la vision. Par la grĂące de Dieu et avec de nombreuses annĂ©es de pratique spirituelle rĂ©guliĂšre ces aspirants spirituels sont en mesure de voir dans la dimension spirituelle, tout comme nous voyons la dimension physique. Un tel aspirant spirituel, Sa SaintetĂ© Mme Yoya VallĂ©e, a créé un dessin basĂ© sur la connaissance subtile de toutes les vibrations spirituelles Ă©manant de la main de Dr Athavale quand Ses ongles sont devenue jaune. Tous les dessins de Mme Yoya VallĂ©e basĂ©s sur la connaissance subtile sont vĂ©rifiĂ©s par Dr Athavale pour une prĂ©cision subtile avant qu’ils ne soient publiĂ©s. La prĂ©cision de ce dessin basĂ© sur la Connaissance subtile est de 80%, ce qui est bien au-dessus de la capacitĂ© subtile de l’artiste ou un clairvoyant moyen. 6. En rĂ©sumĂ© Les temps Ă  venir seront trĂšs dĂ©favorable pour nous tous. Les Saints hautement Ă©voluĂ©s tels que Dr Athavale ont fait une dĂ©termination pour la croissance spirituelle des aspirants spirituels que cette pĂ©riode soit trĂšs propice Ă  la croissance spirituelle. Lorsque nous pratiquons systĂ©matiquement la spiritualitĂ©, nous sommes Ă©galement en mesure d’accĂ©der Ă  la protection de Dieu. Nous prions pour que le plus grand nombre possible de personnes commencent une pratique spirituelle et profitent au maximum des temps actuels pour aller de l’avant dans leur cheminement spirituel. FPvk.
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