Painau chocolat ou chocolatine ? Rien de tel pour commencer la journĂ©e qu'un moelleux petit pain au chocolat!. FabriquĂ© ce matin avec amour par notre boulanger Jellycat, ce pain au chocolat (ou chocolatine) sera parfait pour rassasier bĂ©bĂ© de bonheur.. Avec ses deux petites jambes et son visage souriant, cette adorable viennoiserie en peluche deviendra trĂšsLA PLUPART DES ARTICLES MIS EN LIGNE SUR CE SITE SONT REGROUPES DANS LE FICHIER IMPRIMABLE Les fables Ă lâĂ©cole PLAN Lâaccent mis dans les programmes sur les mises en rĂ©seaux des textes peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme la traduction pĂ©dagogique dâune plus grande prise en compte de lâintertextualitĂ©, notion dĂ©sormais centrale dans les travaux contemporains sur la littĂ©rature. Ă cette notion introduite par Julia KristĂ©va en 1969 et reprise par Rolland Barthes dans son cĂ©lĂšbre article TEXTE » de LâEncyclopaedia Universalis en 1973, correspond lâidĂ©e que lâĂ©criture littĂ©raire redistribue des textes antĂ©rieurs dans un texte, les dissĂ©mine de façon plus ou moins discrĂšte et consciente, et que tout texte est de ce point de vue un intertexte ». LâintertextualitĂ© est vue alors comme un principe dynamique au fondement de lâĂ©criture littĂ©raire, et participe donc de sa dĂ©finition. Tout texte est un intertexte ; dâautres textes sont prĂ©sents en lui, Ă des niveaux variables, sous des formes plus ou moins reconnaissables [...] Lâintertexte est un champ gĂ©nĂ©ral de formules anonymes, dont lâorigine est rarement repĂ©rable, de citations inconscientes ou automatiques, donnĂ©es sans guillemets Rolland Barthes, 1973 Le terme prend une valeur plus restreinte, et moins psychologique, dans les travaux de GĂ©rard Genette, qui prĂ©fĂšre parler de transtextualitĂ© pour dĂ©signer dans un texte tout ce qui le met en relation, manifeste ou secrĂšte, avec dâautres textes Palimpseste, la littĂ©rature au second degrĂ©, Seuil, 1982 . Selon cet auteur les relations transtextuelles sont les suivantes lâintertextualitĂ©, ou la relation de coprĂ©sence de deux ou plusieurs textes, par citation, plagiat, allusion... ; la paratextualitĂ©, qui concerne la pĂ©riphĂ©rie du texte son entour, soit les titres, prĂ©faces, illlustrations, priĂšres dâinsĂ©rer etc. voir Seuils, Seuil, 1987 lâarchitextualitĂ©, qui concerne les relations plus abstraites quâentretient un texte avec son genre et avec ses diffĂ©rentes classes possibles. Tel poĂšme de Rimbaud, par exemple, peut se trouver en relation dâarchitextualitĂ© avec la classe des sonnets, celle plus gĂ©nĂ©rale des poĂšmes, celle des poĂšmes lyriques, celles des caricatures poĂ©tiques... la mĂ©tatextualitĂ©, qui renvoie Ă la relation critique », de commentaire dâun texte par un autre lâhypertextualitĂ©, qui dĂ©signe toute relation unissant un texte B que jâappellerai hypertexte Ă un texte antĂ©rieur A que jâappellerai hypotexte sur lequel il se greffe dâune maniĂšre qui nâest pas celle dâun commentaire. La relation est soit de transformation parodie, travestissement, transposition, soit dâimitation pastiche, charge, forgerie.... Les mises de rĂ©seau englobent tous ces types de relations transtextuelles », en privilĂ©giant lâintertextualitĂ© et lâhypertectualitĂ©. Elles concernent ici prioritairment les textes littĂ©raires, et ne sont pas Ă confondre avec le travail interdisciplinaire du type la fourmi dans tous ses Ă©tats » oĂč les textes documentaires relatifs Ă un champ disciplinaire donnĂ© histoire, gĂ©ographie, sciences.. cĂŽtoient les textes littĂ©raires, ou encore avec les activitĂ©s du type "tris de textes" qui visent Ă distinguer les grenres discursifs Ă©crit journalistique, littĂ©raire, fonctionnel, documentaire, publicitaire.... Concernant les Fables de La Fontaine, les groupements de textes autour dâune fable connue constituent bien sĂ»r une des voies possibles. Mais il sâagit aussi de sâapproprier une Ćuvre et de sây familiariser, de lâinscrire dans la continuitĂ© dâune tradition et dâun genre universel dont on pourra affiner la connaissance et que lâon pourra distinguer des autres genres narratifs et poĂ©tiques, de lâenvisager dans sa postĂ©ritĂ© et dans les multiples transpositions dont elle a Ă©tĂ© lâobjet, et de la mettre en relation avec dâautres genres par des groupements thĂ©matiques en particulier Ă travers le bestiaire. Les donnĂ©es prĂ©sentĂ©es dans cet article Ă©lĂ©ments bibliographiques et historiques, liens hypertextuels » Ă plus dâun titre, textes exemplaires... constituent des matĂ©riaux utilisables pour la mise en Ćuvre de sĂ©quences variĂ©es Ă lâĂ©cole et au collĂšge, pour lâorganisation de parcours de lecture et pour la programmation des lectures en rĂ©seaux ordonnĂ©s » entre les cycles ou Ă lâintĂ©rieur du cycle 3 Ă lâĂ©cole Ă©lĂ©mentaire chaque enseignant peut choisir les textes en fonction de leur difficultĂ© et du niveau de classe considĂ©rĂ©. 1 LE CORPUS DES FABLES DE LA FONTAINE Certaines fables se rĂ©pondent explicitement et on pourra par exemple confronter Le corbeau voulant imiter lâaigle et Le corbeau et le renard la premiĂšre fable contenant une allusion Ă la seconde ou comparer Le lion et le rat et La colombe et la fourmi, qui constituent un ensemble. Il est possible aussi dâopĂ©rer certains groupements Ă lâintĂ©rieur du corpus des fables accessibles aux Ă©lĂšves. Par exemple, en relation avec Le corbeau et le renard, lire Le renard et le bouc, mais aussi les fables dans lesquelles le renard est confrontĂ© Ă dâautres becs et nâest pas victorieux Le Renard et la Cigogne, Le Coq et le renard.... Ou encore Le renard et les raisins et Le renard et le buste et se demander pourquoi La Fontaine Ă choisi un renard dans ces deux occurrences de textes trĂšs courts. Comparer aussi les fables de loup et remarquer que dans Le loup et le chien le loup est plutĂŽt valorisĂ© au dĂ©triment du chien... la dimension fĂ©roce de lâanimal nâĂ©tant pas du tout Ă©voquĂ©e dans cette fable. On pourra Ă©galement se demander ce quâil y a de commun entre LâhuĂźtre et les plaideurs et Le chat, la belette et le petit lapin. Ou aborder les fables prĂ©sentant une confrontation entre des parents et leur progĂ©niture Le vieux chat et la jeune souris, Le loup, la chĂšvre et les chevreaux, Le laboureur et ses enfants..., mais aussi Le meunier, son fils et lâĂąne, Le cochet, le chat et le souriceau . TABLES DES FABLES Cliquer pour tĂ©lĂ©charger les tables des Fables de la Fontaine Par ailleurs, lâutilisation, en travail de groupe, de la table des matiĂšres des recueils disponibles en classe, ou mieux, de lâintĂ©gralitĂ© des douze livres des fables, permet une familiarisation avec lâensemble de lâĆuvre par les titres. Les Ă©lĂšves y dĂ©couvrent le bestiaire complet quâils peuvent quantifier et classer selon diffĂ©rents critĂšres sauvage/ domestique, europĂ©en/non europĂ©en, par genres et espĂšces en cherchant les exemplaires uniques ou trĂšs rarement employĂ©s, ou Ă lâinverse en cherchant les espĂšces lesplus prĂ©sentes. Ils pourront remarquer que le bestiaire nâa pas la proportion attendue en nâoccupant quâune petite partie de lâensemble. Et ils y dĂ©couvriront des noms Ă©tranges comme lâescarbot ou la lice », et verront que les animaux ne vont pas toujours par deux ils peuvent ĂȘtre seuls, aller par trois, accompagner un vĂ©gĂ©tal ou un ĂȘtre humain.... De ce point de vue le MusĂ©e Jean de La Fontaine propose un document pĂ©dagogique tyrĂšs utile et le poĂšme-hommage de Jacques Roubaud Pour saluer Jean de La Fontaine, peut constituer une excellente introduction Ă lâĂ©tude du bestiaire. On pourra y tester son exhaustivitĂ©, vĂ©rifier si la fauvette est rĂ©ellement absente des fables et repĂ©rer les faux amis. Sans oublier de remarquer que les cris de tous ces animaux qui incarnent les hommes sont autant de modalitĂ©s du bavardage humain... Pour saluer Jean de La Fontaine La cigale stridule la fourmi sâactive le corbeau croasse le renard glapit la grenouille coasse le mulet porte le loup hurle le chien aboie la gĂ©nisse mugit le chĂȘne tient bon le roseau plie la chĂšvre bĂ©guĂšte la brebis bĂȘle le lion rugit lâhirondelle trisse le rat des villes couine urbainement le rat des champs couine champĂȘtrement lâagneau bĂ©bĂšle lâhomme bavarde le singe hurle le savetier chantonne le financier sâinquiĂšte le meunier admoneste le fils Ă©coute lâĂąne brait le dragon crache du feu la cigogne glottore le coq coquerique le frelon bourdonne la mouche vrombit le taureau beugle la chauve-souris se peigne la belette fouine lâaigle trompette la colombe caracoule lâastrologue prĂ©dit le liĂšvre vagit le paon braille la chouette ulule le bouc pue la laie nasille lâaraignĂ©e ourdit le cygne se vante le dauphin cabriole le geai cajole le cheval hennit le cerf brame lâalouette grisolle le poussin piaule le hibou bouboule lâours grogne la tortue se hĂąte le hĂ©ron craquĂšte le vautour plane la lapin clapit la puce saute lâhuĂźtre bĂąille le cochon grognonne le mouton tricote lâĂ©lĂ©phant barrit le faucon guette le milan huĂźt le rossignol gringotte la couleuvre chuinte le canard cancane le cormoran pĂȘche le perroquet rĂ©pĂšte le chat-huant hue le moineau pĂ©pie lâĂ©crevisse recule la pie jacasse le hĂ©risson se hĂ©risse la gazelle court. et moi ? dit la fauvette, et moi ? » toi, tu nâes pas dans les fables de monsieur Jean » oui, mais moi je zinzinule » Jacques ROUBAUD Dans Jean de La Fontaine, Ćuvres complĂštes, Sources et PostĂ©ritĂ© dâĂsope Ă lâOulipo, Ă©dition dâ A. Versaille, Editions Complexe, 1995 ConformĂ©ment Ă la dĂ©finition du genre, les animaux restent largement constitutifs de lâunivers des fables, en particulier de celles abordĂ©es Ă lâĂ©cole et au collĂšge. LâĂ©tude de la symbolique des animaux les plus utilisĂ©s permettra de dĂ©terminer quels types humains et quelles caractĂ©ristiques ils incarnent et de montrer que les attributs physiques ou psychologiques ne sont pas choisis au hasard. Certaines reprĂ©sentations associĂ©es aux animaux sont en effet telles quâelles sont inscrites dans la langue Ă travers les expressions figĂ©es du type rusĂ© comme un renard », malin comme un singe », tĂȘtu comme une mule » etc, ou dans la gueule du loup », dont il sera utile de faire lâinventaire. La composition des titres est souvent duelle et suggĂšre, parfois Ă tort voir La colombe et la fourmi, un conflit entre deux personnages. Les titres crĂ©ent par cette dualitĂ© un horizon dâattente » voir Pour une esthĂ©tique de la rĂ©ception, Gallimard, coll. Tel et suscitent beaucoup lâimagination. On pourra remarquer que les titres confrontent souvent des petits animaux aux plus grands et que cette diffĂ©rence constitue parfois le sujet de la fable. Les titres peuvent aussi amuser et Ă©tonner. Que peut-il bien se passer en effet entre LâĂąne et le petit chien ou Le vautour et les pigeons ? Et si pour ceux-lĂ une rencontre est vraisemblable, que dire pour La lionne et lâours, Le singe et le chat et Le singe et le dauphin dont les Ă©lĂšves savent bien que leur rencontre naturelle est peu probable ? Et, au-delĂ de toute opposition, quâest ce qui peut bien rĂ©unir Le chameau et les bĂątons flottants ? Les titres, comme les illustrations constituent, pour leur potentiel narratif, dâexcellents points de dĂ©part Ă lâĂ©criture de fables par les Ă©lĂšves. La comparaison dâĂ©ditions diffĂ©rentes peut ĂȘtre lâoccasion de travailler des notions paratextuelles et Ă©ditoriales importantes la diffĂ©rence anthologie/Ćuvre complĂšte, les notions de recueil, volume, tome...les diffĂ©rences de format, lâalbum illustrĂ©. Les fables Ă©tant rĂ©parties en douze livres » on pourra Ă©tudier les diffĂ©rentes acceptions du mot livre ». Enfin, les illustrations sont Ă©galement propices aux groupements anthologiques par fable ou par illustrateur. 2 LA FONTAINE ET SES SOURCES, QUELQUES DONNĂES Les mises en rĂ©seau peuvent aussi sâopĂ©rer en comparant une fable Ă son Ă©quivalent chez Ăsope, PhĂšdre ou tout autre auteur accessible antĂ©rieur Ă La Fontaine en particulier les isopets mĂ©diĂ©vaux. Rappelons que le titre du recueil de La Fontaine est Fables choisies. Choisies » car puisĂ©es, entre autres, dans le stock du fabuliste grec Ăsope, lui-mĂȘme traduit en vers latins par PhĂšdre, qui donna Ă©galement ses propres fables, suivi par Aphtonius et Avienus. Ă lâĂ©poque de La Fontaine, la Mythologia Aesopica 1610 de Nicolas NĂ©velet constituait la compilation de rĂ©fĂ©rence des textes des fabulistes de lâantiquitĂ©, dont des traductions Ă©taient par ailleurs rĂ©guliĂšrement Ă©ditĂ©es, telle, en 1647, celle des Fables de PhĂšdre, affranchy dâAuguste, traduites en françois, avec le latin Ă costĂ©, pour servir Ă bien entendre la langue latine et Ă bien traduire en françois, de Louis-Isaac Le Maistre de Sacy. La tradition Ă©sopique de lâapologue autre nom pour la fable se poursuivra au Moyen Age avec les isopets ou ysopets et les avionets, Ă©crits le plus souvent par des auteurs anonymes. Ce sont des fables inspirĂ©es dâĂsope, et surtout de PhĂšdre, Ă©crites en langue vulgaire », dâabord en octosyllabes Ă rimes plates, et plus tard en prose. Les plus cĂ©lĂšbres, outre les anonymes, sont le Ăsope de Julien Macho XVe siĂšcle et les fables de Marie de France XIIe. Mais il semblerait que ce prolongement mĂ©diĂ©val inspira moins La Fontaine que les auteurs humanistes qui ont perpĂ©tuĂ© la tradition Ă©sopique Ă la Renaissance, comme les italiens Abstemius dont les Fables dâĂsope tournĂ©es en vers latins seront traduites en français en 1572 sous le nom dâHecatonmythium, Verdizzotti et ses Cent fables morales 1570 et FaĂ«rne dont les Cent fables choisies des anciens auteurs, Mises en vers latins 1564 seront traduites en français par en 1699, soit quatre ans aprĂšs la mort de La Fontaine. La France nâĂ©tant pas en reste, La Fontaine connaissait aussi bien les Trois cent soixante et six apologues dâ Ăsope traduicts en rithme françoise par Guillaume Haudent 1547, que Les fables du du trĂšs ancien Ăsope, phrigien, premiĂšrement Ă©crites en graec et depuis mises en rithmre françoise de Gilles Corrozet 1542, ou les RĂ©crĂ©ations et joyeux devis de Bonaventure des PĂ©riers 1510-1544 et les Fables dâĂsope en quatrains dâ Isaac de Benserade. Ă partir du second recueil des Fables, La Fontaine Ă©largit ses sources dâinspiration au vaste domaine oriental avec Les fables de Lockman surnommĂ© le Sage, les Exemples de la Sagesse des anciens Indiens publiĂ© par Poussines, et le Panchatantra indien les cinq livres » en sanscrit attribuĂ© Ă Pilpay ou Bidpay. Ce dernier texte, source du Livre de KalĂźla et Dimna, et connu Ă lâĂ©poque sous le nom de Fables de Pilpay, Ă©tait parvenu en Europe grĂące Ă des grands voyageurs comme Bernier retour des Indes en 1669. La Fontaine en a dĂ©couvert une traduction intitulĂ©e Le livre des LumiĂšres ou la Conduite des Roys, composĂ© par le sage Pilpay, traduit en français par David Souhid dâIspahan, Ville capitale de Perse, dont le traducteur Ă©tait en rĂ©alitĂ© lâorientaliste Gilbert Gaulmin . Enfin, La Fontaine puise Ă©galement Ă des textes appartenant Ă des genres variĂ©s les Satires ou les ĂpĂźtres dâHorace, les GĂ©orgiques de Virgile, les MĂ©tamorphoses dâOvide, les Symposiaques de Plutarque, les Images de Philostrate, Les Nuits attiques dâ Aulu-Gelle, Les travaux et les jours dâHĂ©siode, Le Roman de Renart, les FacĂ©ties du florentin Pogge 1380-1450, les Adages dâErasme, les Piacevoli notte les nuits facĂ©cieuses » de Straparola environ 1550, les EmblĂšmes dâAlciat, des Ă©pĂźtres de ClĂ©ment Marot 1496-1544, Le quart livre de Rabelais, Le théùtre des animaux auquel sous diverses fables et histoires est reprĂ©sentĂ© la pluspart des actions de la vie humaine, de Desprez 1644. Il va de soi que tous ces auteurs passĂ©s en revue ne sauraient ĂȘtre Ă©tudiĂ©s en classe. Il nâen demeure pas moins quâĂsope, malgrĂ© son antĂ©rioritĂ©, sa notoriĂ©tĂ© et sa lisibilitĂ©, ne doit pas faire Ă©cran en Ă©tant considĂ©rĂ© comme le seul auteur source utilisable Ă cĂŽtĂ© de La Fontaine, et que lâhistoire des fables ne saute pas allĂšgrement plusieurs siĂšcles du premier au second . Une vue dâensemble de lâanthologie Ă©cole-collĂšge fables choisies, mises en ligne ... sur ce site indique les sources des trente cinq fables choisies et des Ă©quivalents mĂ©diĂ©vaux pour certaines dâentre elles. Ajoutons simplement que les fables dâĂsope sont gĂ©nĂ©ralement plus simples, moins alertes et prĂ©sentent peu de scĂšnes dialoguĂ©es. Ce que suggĂšrent les documents dâaccompagnement des programmes de littĂ©rature du cycle 3 2002 Ă propos dâĂsope Parmi les Ă©ditions proposĂ©es par les Ă©diteurs jeunesse, on en choisira une respectant la forme originelle des fables un texte en prose, un style sans fioritures et une moralitĂ© conclusive. En effet, de nombreuses Ă©ditions sont plutĂŽt des réécritures contemporaines, prĂȘtant Ă Ăsope des formes de fables plus proches de La Fontaine - versifiĂ©es, au style imagĂ©. Il est notamment intĂ©ressant de comparer les fables dâĂsope Ă celles de La Fontaine, encore faut-il que leur esthĂ©tique soit bien distincte. On fera constater aux Ă©lĂšves quâun thĂšme commun est traitĂ© dans un style diffĂ©rent, que les moralitĂ©s diffĂšrent aussi, et que, dâune façon gĂ©nĂ©rale, les deux projets littĂ©raires sont sans commune mesure chez Ăsope, toutes les victimes mĂ©ritent ce qui leur arrive, il sâagit donc du projet dâun moraliste, chez La Fontaine, la satire dâune sociĂ©tĂ© prĂ©domine. 3 LA CONTINUATION POĂTIQUE DU GENRE Les fables en langue française, ou textes apparentĂ©s, postĂ©rieures Ă La Fontaine, mĂȘme quand elles ne font pas explicitement rĂ©fĂ©rence au cĂ©lĂšbre fabuliste, sâinscrivent nĂ©anmoins dans la continuitĂ© de la nouvelle maniĂšre que La Fontaine a inaugurĂ©e, ne serait-ce quâĂ travers lâusage dominant du vers, et parce que la plupart de ses successeurs sont aussi des poĂštes. De ce point de vue inaugural La Fontaine peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme lâĂ©quivalent français dâĂsope auquel sont automatiquement associĂ©s tous les usages postĂ©rieurs de la fable. Mieux, il Ă©clipse pour longtemps la plupart des tentatives fabulistes » ultĂ©rieures pour la plupart restĂ©es dans lâombre. Seul Jean-Pierre Claris de Florian, Ă la fin du XVIIIe siĂšcle, acquiert une notoriĂ©tĂ© certaine avec ses fables en vers. Victor Hugo, pourtant prolixe dans des genres poĂ©tiques variĂ©s, utilisa trĂšs peu la fable. Toutefois, dans Les chĂątiments, en digne hĂ©ritier de son illustre prĂ©dĂ©cesseur, il ne se priva pas dâexploiter la tradition satirique du genre pour viser directement le pouvoir politique, en lâoccurrence NapolĂ©on III. Au vingtiĂšme siĂšcle, Jacques PrĂ©vert, Raymond Queneau, Max Jacob, Claude Roy intĂšgrent volontiers des fables dans leurs recueils, tandis que dâautres, moins nombreux, en particuliers certains auteurs pour la jeunesse Pierre Gamarra, Yak Rivais, publient des recueils entiĂšrement composĂ©s de fables . Les PoĂšmes de la souris verte de Jean-Luc Moreau contiennent une section qui sâintitule Le bidule et le machin-chose, fables et contrefables. QUELQUES TEXTES Les deux voyageurs Le compĂšre Thomas et son ami Lubin Allaient Ă pied tous deux Ă la ville prochaine. Thomas trouve sur son chemin Une bourse de louis pleine ; Il lâempoche aussitĂŽt. Lubin, dâun air content, Lui dit pour nous la bonne aubaine ! Non, rĂ©pond Thomas froidement, Pour nous nâest pas bien dit, pour moi câest diffĂ©rent. Lubin ne souffle plus ; mais, en quittant la plaine, Ils trouvent des voleurs cachĂ©s au bois voisin. Thomas tremblant, et non sans cause, Dit nous sommes perdus ! Non, lui rĂ©pond Lubin, Nous nâest pas le vrai mot, mais toi , câest autre chose. Cela dit, il sâĂ©chappe Ă travers les taillis. Immobile de peur, Thomas est bientĂŽt pris, Il tire la bourse et la donne. Qui ne songe quâĂ soi quand sa fortune est bonne Dans le malheur nâa point dâamis. Jean-Pierre Claris de FLORIAN Le vacher et le garde-chasse Colin gardait un jour les vaches de son pĂšre ; Colin nâavait pas de bergĂšre, Et sâennuyait tout seul. Le garde sort du bois Depuis lâaube, dit-il, je cours dans cette plaine AprĂšs un vieux chevreuil que jâai manquĂ© deux fois Et qui mâa mis tout hors dâhaleine. Il vient de passer par lĂ bas, Lui rĂ©pondit Colin mais, si vous ĂȘtes las, Reposez-vous, gardez mes vaches Ă ma place, Et jâirai faire votre chasse ; Je rĂ©ponds du chevreuil. -ma foi, je le veux bien. Tiens, voilĂ mon fusil, prends avec toi mon chien, Va le tuer. Colin sâapprĂȘte, Sâarme, appelle Sultan. Sultan, quoiquâĂ regret, Court avec lui vers la forĂȘt. Le chien bat les buissons ; il va, vient, sent, arrĂȘte, Et voilĂ le chevreuil... Colin impatient Tire aussitĂŽt, manque la bĂȘte, Et blesse le pauvre Sultan. Ă la suite du chien qui crie, Colin revient Ă la prairie. Il trouve le garde ronflant ; De vaches, point ; elles Ă©taient volĂ©es. Le malheureux Colin, sâarrachant les cheveux, Parcourt en gĂ©missant les monts et les vallĂ©es ; Il ne voit rien. Le soir, sans vaches, tout honteux, Colin retourne chez son pĂšre, Et lui conte en tremblant lâaffaire. Celui-ci, saisissant un bĂąton de cormier, Corrige son cher fils de ses folles idĂ©es, Puis lui dit chacun son mĂ©tier, Les vaches seront bien gardĂ©es. Jean-Pierre Claris de FLORIAN Fable et Histoire Un jour, maigre et sentant un royal appĂ©tit, Un singe dâune peau de tigre se vĂȘtit. Le tigre avait Ă©tĂ© mĂ©chant, lui, fut atroce. Il avait endossĂ© le droit dâĂȘtre fĂ©roce. Il se mit Ă grincer des dents, criant Je suis Le vainqueur des halliers, le roi sombre des nuits ! » Il sâembusqua, brigand des bois, dans les Ă©pines ; Il entassa lâhorreur, le meurtre, les rapines, Egorgea les passants, dĂ©vasta la forĂȘt, Fit tout ce quâavait fait la peau qui le couvrait. Il vivait dans un antre, entourĂ© de carnage. Chacun, voyant la peau, croyait au personnage. Il sâĂ©criait, poussant dâaffreux rugissements Regardez, ma caverne est pleine dâossements ; Devant moi tout recule et frĂ©mit, tout Ă©migre, Tout tremble ; admirez-moi, voyez, je suis un tigre ! Les bĂȘtes lâadmiraient, et fuyaient Ă grands pas. Un belluaire vint, le saisit dans ses bras, DĂ©chira cette peau comme on dĂ©chire un linge, Mit Ă nu ce vainqueur, et dit Tu nâes quâun singe ! » Victor HUGO Les ChĂątiments Le chat et lâoiseau Un village Ă©coute dĂ©solĂ© Le chant dâun oiseau blessĂ© Câest le seul oiseau du village Et câest le seul chat du village Qui lâa Ă moitiĂ© dĂ©vorĂ© Et lâoiseau cesse de chanter Le chat cesse de ronronner Et de se lĂ©cher le museau Et le village fait Ă lâoiseau De merveilleuses funĂ©railles Et le chat qui est invitĂ© Marche derriĂšre le petit cercueil de paille OĂč lâoiseau mort est allongĂ© PortĂ© par une petite fille Qui nâarrĂȘte pas de pleurer Si jâavais su que cela te fasse tant de peine Lui dit le chat Je lâaurais mangĂ© tout entier Et puis je tâaurais racontĂ© Que je lâavais vu sâenvoler Sâenvoler jusquâau bout du monde LĂ -bas oĂč câest tellement loin Que jamais on nâen revient Tu aurais eu moins du chagrin Simplement de la tristesse et des regrets Il ne faut jamais faire les choses Ă moitiĂ©. Jacques PRĂVERT, Histoires Un petit chat blanc qui faisait semblant dâavoir mal aux dents disait en miaulant "Souris mon amie Jâai bien du souci Le docteur mâa dit Tu seras guĂ©ri Si entre tes dents Tu mets un moment DĂ©licatement La queue dâune souris" TrĂšs obligeamment Souris bonne enfant Sâapprocha du chat Qui se la mangea. MoralitĂ© Les bons sentiments Ont lâinconvĂ©nient Dâamener souvent De graves ennuis Aux petits enfants Comme-z-au souris. Claude ROY, Enfantasques FABLE Un affreux chat z-en casquette courait aprĂšs les souris Un affreux rat z-en liquette grignotait du riz et du riz Auquel des deux la grande chance ? RasĂ© de frais et mis en plis ces deux bestioles sans souffrance se transformĂšrent en dandys Enfant apprenez cette fable sa morale et sa conclusion Le coiffeur ĂȘtre formidable a toujours et toujours incontestablement raison Raymond QUENEAU Lâinstant Fatal Fable sans moralitĂ© Il y avait une locomotive si bonne quâelle sâarrĂȘtait pour laisser passer les promeneurs. Un jour, une automobile vint cahoter sur sa voie ferrĂ©e. Le chauffeur dit Ă lâoreille de sa monture Ne dresserons-nous pas procĂšs-verbal ? - Câest jeune, dit la locomotive, et ça ne sait pas. » Elle se borna Ă cracher un peu de vapeur dĂ©daigneuse sur le sportsman essoufflĂ©. Max JACOB Le cornet Ă dĂ©s LâĂ©lĂ©phanteau et le caĂŻman un petit Ă©lĂ©phant qui cherchait sa maman rencontre un jour un caĂŻman bonjour monsieur dit-il bonjour mon bel enfant que viens-tu faire ici je cherche ma maman dit lâenfant sans maniĂšre elle est lĂ et lâaffreux lui montre sa taniĂšre notre Ă©lĂ©phanteau dit merci avez-vous besoin dâun croquis lâĂ©lĂ©phanteau mignon suit lâignoble saurien au fond du trou affreux il crie et puis plus rien ne suivez pas nâimporte qui sapristi Yak RIVAIS, Viens jouer dans le bac Ă fable ! La pomme Une pomme rubiconde se pavanait, proclamant quâelle Ă©tait le plus beau de tous les fruits du monde, le plus tendre, le plus charmant, le plus sucrĂ©, le plus suave. Ni la mangue, ni lâagave , le melon dĂ©licieux, ni lâananas, ni lâorange, aucun des fruits que lâon mange sous lâun ou lâautre des cieux, ni la rouge sapotille , la fraise, ni la myrtille nâavait sa chair exquise et sa vive couleur. On ne pourrait jamais lui trouver une sĆur. La brise rĂ©pandait alentour son arĂŽme et sa pourpre Ă©clatait sur le feuillage vert. - Oui, câest vrai, câest bien vrai ! dit un tout petit ver blotti dans le creux de la pomme. Pierre GAMARRA , La Mandarine et le Mandarin Lâallumette et le cigare La petite allumette aimant un gros cigare, rĂȘva dâun rendez-vous, vit son rĂȘve aboutir et su en sâĂ©teignant que lâamour nous Ă©gare... Un seul baiser de feu peu nous anĂ©antir..." Jean-Luc MOREAU, PoĂšmes de la souris verte 4 LA POSTĂRITĂ DES FABLES DE LA FONTAINE 4 1. ALLUSIONS, CITATIONS ET INFLUENCES DANS LES POEMES CONTEMPORAINS De mĂȘme que toute fable nâest pas nĂ©cessairement Ă©crite en vers, tout poĂšme en vers nâest pas nĂ©cessairement une fable mĂȘme sâil en a les apparences. Il ne peut donc quâĂȘtre utile dâamener les Ă©lĂšves Ă une meilleure connaissance du genre de la fable et de ses caractĂ©ristiques en les sensibilisant aux analogies et aux diffĂ©rences entre les fables de La Fontaine et des textes de poĂštes contemporains qui nâappartiennent pas strictement au genre de la fable. On songe en particulier Ă Jaffabules de Pierre Coran Le livre de poche Jeunesse, coll. "Fleurs dâencre", aux Chantefables de Robert Desnos GrĂŒnd, ou Gallimard et aux Fabliettes dâEugĂšne Guillevic Gallimard, "Folio Benjamin". Si une filiation se laisse bien apercevoir Ă travers certains titres de recueil ou de poĂšmes, la prĂ©dilection certaine pour les animaux ou la prĂ©sence de rimes, en revanche, la trame narrative sâestompe, ou est inexistante, et la moralitĂ© disparaĂźt, au profit dâune Ă©criture plus compacte jouant essentiellement sur les Ă©quivalences de sonoritĂ© et la morphologie. Et la visĂ©e didactique cĂšde la place Ă la fantaisie Ă travers laquelle on peut reconnaĂźtre lâinfluence du surrĂ©alisme. Ces poĂšmes prĂ©sentant souvent des allusions aux Fables, les Ă©lĂšves pourront mesurer lâinfluence que La Fontaine a exercĂ©e et exerce encore chez les poĂštes. La dimension narrative est encore prĂ©sente dans les Fabliettes de Guillevic Ă travers lâemploi des temps verbaux Un mouton tout moutonneux Et tout aussi moutonnant Moutonnait frileusement Sous son vĂȘtement laineux. Un grand loup pas louvoyant Mit fin Ă ce tremblement. EugĂšne GUILLEVIC, Fabliettes Et si elle est particuliĂšrement absente dans le titre de chacune des Chantefables de Desnos, composĂ© du nom dâun seul animal, elle subsiste encore parfois dans les textes, notamment Lâalligator et Le PĂ©lican. Il reste que La Fourmi de Desnos prĂ©sente une discrĂšte allusion Ă la fourmi de la fable chez La Fontaine en effet la fourmi ne mesure certes pas dix-huit mĂštres mais elle parle français, et de nombreux illustrateurs lâont souvent affublĂ©e dâun chapeau... LA FOURMI Une fourmi de dix-huit mĂštres Avec un chapeau sur la tĂȘte, Ăa nâexiste pas, ça nâexiste pas. Une fourmi traĂźnant un char Plein de pingouins et de canards, Ăa nâexiste pas, ça nâexiste pas. Une fourmi parlant français, Parlant latin et javanais Ăa nâexiste pas, ça nâexiste pas. Eh ! Pourquoi pas ? Cet Ă©tonnant poĂšme de Raymond Queneau tente dâintroduire un vĂ©gĂ©tal Ă la dimension plus âdigneâ dâĂȘtre parlant Ă lâinstar des animaux des fables. Le fait dâĂȘtre sur » un arbre semble prĂ©disposer lâabricot Ă une mĂ©tamorphose par ailleurs linguistiquement surdĂ©terminĂ©e par la structure phonologique de son nom au point que lâon pourrait rĂ©sumer ce poĂšme par le mot-valise arbricocorico Le rĂ©voltĂ© Un abricot qui Ă©tait sur un arbre tout Ă coup dit " Je ne suis pas de marbre " et il sâĂ©crie " Cocorico cocorico " lâabricot qui Ă©tait sur un arbre Raymond QUENEAU, Bucoliques Mais les allusions aux cĂ©lĂšbres Fables sont souvent moins discrĂštes et lâalexandrin de Max Jacob "Le renard au corbeau demande son fromage" Le laboratoire central nâest pas un cas isolĂ©. Raymond Queneau dans Battre la campagne, avec des poĂšmes au titre explicite Lâagneau et le loup, La fourmi et la cigale, La poule, le renard et le coq, La grenouille qui voulait se faire aussi ronde quâun Ćuf, Le rat des villes et le rat de champs, Le langage corbeau rĂ©utilise aussi les fables de La Fontaine. Lâagneau et le loup et La grenouille qui voulait se faire aussi ronde quâun Ćuf mis Ă part, il ne sâagit pas nĂ©cessairement de fables », ni de pastiches, ni mĂȘme de réécritures, mais plus simplement de poĂšmes qui font Ă©cho aux fables et sont autant dâhommages Ă lâĆuvre du fabuliste. Le poĂšme Pour saluer Jean de La Fontaine de Jacques Roubaud, membre, comme Queneau, de lâOULIPO OUvroir de LIttĂ©rature POtentielle, et le poĂšme de Claude Roy, Lâaffable la Fontaine, sont du mĂȘme ordre. Lâaffable la Fontaine RĂ©cite ta fa RĂ©cite ta fable. Pour devenir grand Il faut quâon apprend assis Ă sa table sa rĂ©citation, lâineffable fable, riche en citations, de lâaffable la fontaine de fables. Lâheureux nard et le corbeau Rat Deville et rats Deschamps le mĂ©chant loup PĂ©lagneau la Chevreuse et le Roseau LâAssis Gal et la fournie la quenouille qui veut se faire aussi rose que le bĆuf les animaux malades de la tĂȘte. Retisse et rĂ©cite rĂ©cite ta fa ta fable dâenfant. Quand tu seras grand il sera bien temps dâapprendre quâon nâa souvent aucun besoin dâun plus petit que soif pour boire Ă la fontaine. Claude ROY, Enfantasques 1974, Gallimard 4 2. DĂTOURNEMENTS, PASTICHES ET PARODIES Les pastiches et les parodies plaisent beaucoup, surtout aux adultes, et il ne faut pas oublier quâils sont pour la plupart plus difficiles que les textes de dĂ©part, dont ils supposent par ailleurs, et par dĂ©finition, la connaissance. Câest pourquoi seules les fables les plus connues sont concernĂ©es comme La cigale et la fourmi, Le corbeau et le renard, Le loup et lâagneau, Le chĂȘne et le roseau, La grenouille... De tels dĂ©tournements constituent dâexcellents exemples pour les activitĂ©s de réécritures, avant celles de crĂ©ations proprement dites. Les rĂ©investissements parodiques sont presque aussi anciens que les fables elles-mĂȘmes, comme en tĂ©moigne, dĂšs 1794, une satire dâun auteur anonyme visant la fille de Mme de SĂ©vignĂ© et une certaine Mademoiselle Cigale de son vrai nom ! qui commence par La Cigale ayant baisĂ©/Tout lâĂ©tĂ©. Suivront ensuite au XVIIIe siĂšcle des réécritures mises en musiques, telles celles de Jean-Philippe Valette dans le Recueil de fables choisies dans le goĂ»t de Monsieur de La Fontaine sur de petits airs de vaudeville connus 1749 et les Fables mises en chansons, vaudevilles et pots pourris de M. Nau en 1786. Un certain Formage Ă©crira en 1800 des Fables dont certaines, comme La cigale et la fourmi, sont rĂ©duites Ă deux vers ironiques Jâai tout mangĂ©, dit Claude accours, ĂŽ Providence ! Providence se tut mais lâ Ăcho reprit Danse ! » Le siĂšcle suivant verra des auteurs aussi diffĂ©rents que EugĂšne Desmares et Les mĂ©tamorphoses du jour ou La Fontaine en 1831, ou AurĂ©lien Scholl et Les fables de La Fontaine filtrĂ©es 1886, et les poĂštes ThĂ©odore de Banville et Tristan CorbiĂšres, avec les Fables choisies, mises en proses en 1873 pour le premier et les poĂšmes Le poĂšte et la cigale et La cigale et le poĂšte qui respectivement ouvrent et terminent le recueil Les amours jaunes du second. La continuitĂ© est assurĂ©e au XXe siĂšcle avec les recueils de Charles Clerc, qui publia en 1923 ses Fables Ă lâenvers, dâaprĂšs La Fontaine et Florian, et de Jean Anouilh Fables 1962, et les pastiches de Paul- Jean Toulet, Paul ValĂ©ry, Tristan Bernard, Sacha Guitry, Edmond Brua, Françoise Sagan, Jean Dutour, Jean-François Josselin, Claude Klotz... Citons juste pour le plaisir et pour leur briĂšvetĂ© MaĂźtre Cerveau sur son homme perchĂ© Tenait en ses plis son mystĂšre... Paul ValĂ©ry, MĂ©langes Deux pigeons sâaimaient dâamour tendre MoralitĂ© Lâun deux sâennuyait au logis. Tristan Bernard Prudence, prudence quand tu nous tiens, On peut bien dire Adieu lâamour Sacha Guitry, Lâamour masquĂ© CorbiĂšres, Banville et ValĂ©ry exceptĂ©s, la plupart des auteurs citĂ©s parodient ou pastichent les fables tantĂŽt en y ajoutant un ton franchement cynique, tantĂŽt en inversant la situation de dĂ©part Françoise Sagan dĂ©marre La fourmi et la cigale avec La fourmi ayant stockĂ©/Tout lâhiver », ou leur moralitĂ©, ou tout cela Ă la fois, comme Jean Anouilh, qui dĂ©tourne les moralitĂ©s des fables dâorigine et bien souvent, les situations initiales. Câest ainsi que la cigale est une demi-mondaine calculatrice cynique et trĂšs riche qui cherche Ă placer son argent auprĂšs dâun renard banquier. Ou que le chĂȘne est rĂ©habilitĂ©, ce qui pourrait fort bien correspondre dâailleurs Ă une lecture que La Fontaine avait suggĂ©rĂ©e les plus beaux vers de sa fable ne concernent-ils pas le chĂȘne ? La cigale La cigale ayant chantĂ© Tout lâĂ©tĂ©, Dans maints casinos, maintes boĂźtes Se trouva fort bien pourvue Quand la bise fut venue. Elle en avait Ă gauche, elle en avait Ă droite, Dans plusieurs Ă©tablissements. Restait Ă assurer un fĂ©cond placement. Elle alla trouver un renard, SpĂ©cialisĂ© dans les prĂȘts hypothĂ©caires Qui, la voyant entrer lâoeil noyĂ© sous le fard, Tout enfantine et minaudiĂšre, Crut quâil tenait la bonne affaire. Madame, lui dit- il, jâai le plus grand respect Pour votre art et pour les artistes. Lâargent, hĂ©las ! nâest quâun aspect Bien trivial , je dirais bien triste, Si nous nâen avions tous besoin, De la condition humaine. .../... Le chĂȘne et le roseau Le chĂȘne un jour dit au roseau NâĂȘtes-vous pas lassĂ© dâĂ©couter cette fable ? La morale en est dĂ©testable ; Les hommes bien lĂ©gers de lâapprendre aux marmots. Plier, plier toujours, nâest-ce pas dĂ©jĂ trop, Le pli de lâhumaine nature ? » Voire, dit le roseau, il ne fait pas trop beau ; Le vent qui secoue vos ramures Si je puis en juger Ă niveau de roseau Pourrait vous prouver, dâaventure, Que nous autres, petites gens, Si faibles, si chĂ©tifs, si humbles, si prudents, Dont la petite vie est le souci constant, RĂ©sistons pourtant mieux aux tempĂȘtes du monde Que certains orgueilleux qui sâimaginent grands. » Le vent se lĂšve sur ses mots, lâorage gronde. Et le souffle profond qui dĂ©vaste les bois, Tout comme la premiĂšre fois, Jette le chĂȘne fier qui le narguait par terre. HĂ© bien, dit le roseau, le cyclone passĂ© - Il se tenait courbĂ© par un reste de vent - Quâen dites-vous donc mon compĂšre ? Il ne se fĂ»t jamais permis ce mot avant Ce que jâavais prĂ©dit nâest-il pas arrivĂ© ? » On sentait dans sa voix sa haine Satisfaite. Son morne regard allumĂ©. Le gĂ©ant, qui souffrait, blessĂ©, De mille morts, de mille peines, Eut un sourire triste et beau ; Et, avant de mourir, regardant le roseau, Lui dit Je suis encore un chĂȘne. » Jean ANOUILH, Fables, Les Editions de la Table Ronde, 1962. Plus prĂšs de nous, et des Ă©lĂšves, dans AprĂšs vous, M. de La Fontaine... contrefables, Gudule Anne Karali donne aux personnages qui ont le mauvais rĂŽle une chance de se rattraper. Chacune de ses fables se prĂ©sente alors comme la continuation de la fable de La Fontaine qui la motive. Dans le mĂȘme esprit on pourra lire aussi des extraits de La revanche du corbeau de Yannick NĂ©dĂ©lec. Mais on peut Ă©galement signaler la lecture trĂšs personnelle de Le corbeau et le renard par Jean-Luc Moreau dans ses PoĂšmes de la souris verte, ou la réécriture de Le loup et lâagneau par GĂ©rard Bocholier dans le recueil de Jacques Charpentreau Jouer avec les poĂštes. Le corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, quâon ne lây prendrait plus ! Ayant un long moment mĂ©ditĂ© lâaventure Le Corbeau sâenvola, avec lâespoir tĂ©nu De dĂ©nicher dans la nature Quelque chiche aliment Ă mettre Ă son menu. Il scrutait la forĂȘt, sous lui, lorsque soudain Des coups de fusil retentissent. Renard, surpris en plein festin, LĂąche son camembert et dans un trou se glisse. " Oh oh ! dit Corbeau, lâoccasion est trop belle ! " Sur le fromage, il fond Ă tire-dâaile Et dans les airs lâemporte sans tarder. Juste Ă temps ! La main sur la gĂąchette Cherchant Ă repĂ©rer de Goupil la cachette ApparaĂźt lâhomme armĂ©. Mais du gibier quâil traque il ne trouve point trace Bredouille, le chasseur abandonne la chasse. Par son larcin, Corbeau, sans le savoir, A sauvĂ© la vie du fuyard. Tout penaud, le Renard sort alors de son antre Et devant le Corbeau qui se remplit le ventre Constate en soupirant " Je vais jeĂ»ner, ce soir ! " Mais lâautre calmement descend de son perchoir Et posant sur le sol ce qui reste du mets Invite son compĂšre Ă se joindre au banquet. " Tu es rusĂ©, dit-il, et moi je fends lâespace, Ensemble nous formons un duo efficace. PlutĂŽt que de chercher lâun lâautre Ă nous voler Pourquoi ne pas nous entraider ? " Honteux et confus, le Renard De la proposition admit le bien-fondĂ©, Jurant, mais un peu tard, Dâexercer dĂ©sormais la solidaritĂ©. GUDULE Le renard et le corbeau, ou si lâon prĂ©fĂšre, la fausse poire et le vrai fromage Or donc, MaĂźtre Corbeau, Sur son arbre perchĂ©, se disait Quel dommage Quâun fromage aussi beau, Quâun aussi beau fromage Soit plein de vers et sente si mauvais... Tiens ! voilĂ le renard je vais, Lui qui me prend pour une poire, Lui jouer, le cher ange, un tour Ă ma façon. Ăa lui servira de leçon ! » Passons sur les dĂ©tails, vous connaissez lâhistoire Le discours que le renard tient, Le corbeau qui ne rĂ©pond rien Tant il rigole !, Bref, le fromage dĂ©gringole... Depuis, le renard nâest pas bien ; Il est malade comme un chien. Jean-Luc MOREAU, PoĂšmes de la souris verte Un agneau se dĂ©saltĂ©rait Dans le courant dâune onde pure. Un loup survint, timide et nâosant lâaventure Que son grand-pĂšre lui lisait Dans un cĂ©lĂšbre fablier. " Sire, lui dit lâagneau, que votre MajestĂ© Prenne un peu plus dâaudace. Lâhonneur de votre race En dĂ©pend, faites vite ! -Je viens boire et croquer seulement ces myrtilles. RĂ©pondit le timide. -Vous plaisantez ? -Non pas. Epargne-moi tes moqueries. Je suis de ces loups blancs qui sont, dans les familles, Toujours montrĂ©s du doigt. " Dans le fond des forĂȘts il dĂ©tale Et lâagneau se noie. Car il Ă©tait fort maladroit. Point de vrai loup, point de morale ! GĂ©rard BOCHOLIER, dans Jacques Charpentreau, Jouer avec les poĂštes Hachette Jeunesse Un autre cas intĂ©ressant est celui oĂč la réécriture correspond Ă un dĂ©tournement pragmatique du genre. Les auteurs de La cigale, le tabac et la fourmi rĂ©utilisent la visĂ©e didactique de la fable et sa valeur morale en la mettant au service dâune grande cause publique. Lâeffet de surprise et lâamusement sont garantis par une scĂ©nographie » Ă priori Ă©trangĂšre, malgrĂ© le recours Ă la bande dessinĂ©e, aussi bien Ă lâencart publicitaire quâaux discours de campagnes de prĂ©ventions contre telle ou telle maladie mortelle. Changer lâenjeu de la confrontation entre les deux personnages suffit alors Ă donner un texte assez peu modifiĂ©. Avec toutefois le risque quâun conflit dâinterprĂ©tation subsiste puisquâil nâest pas certain que la cigale de La Fontaine ne transfĂšre pas Ă cette cigale-lĂ son capital sympathie... surtout si lâon songe Ă certaines associations automatiques qui peuvent ĂȘtre faites entre le fait de fumer et la musique... LA CIGALE, LE TABAC ET LA FOURMI La cigale, ayant fumĂ© Tout lâĂ©tĂ©, Se trouva fort dĂ©pourvue Quand le manque fut venu. Pas un seul petit morceau De clope ou de mĂ©got. Elle alla crier nicotine Chez la fourmi sa voisine, La priant de lui prĂȘter Quelques tiges pour subsister JusquâĂ la saison nouvelle. Je vous paierai, lui dit-elle, Avant lâOĂ»t, foi dâanimal, IntĂ©rĂȘt et principal. La fourmi nâest pas fumeuse ; Ce nâest point lĂ un dĂ©faut. "Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle Ă cette emprunteuse. -Nuit et jour Ă tout venant Je fumais, ne vous dĂ©plaise. -Vous fumiez ? jâen suis forte aise. Eh bien ! Toussez maintenant." Ligue nationale contre le cancer Des dĂ©tournements Ă partir de contraintes formelles ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par les membres de lâOulipo. Raymond Queneau, avec la mĂ©thode S+7 a donnĂ© par exemple le cĂ©lĂšbre La cimaise et la fraction. LA CIMAISE ET LA FRACTION La Cimaise ayant chaponnĂ© tout lâĂ©ternueur Se tuba fort dĂ©purative Quand la bixacĂ©e fut verdie Pas un sexuĂ© pĂ©trographique morio De mouffette ou de verrat. Elle alla crocher frange Chez la fraction sa volcanique, La processionnant de lui primer Quelque gramen pour succomber JusquâĂ la salanque nuclĂ©aire. Je vous peinerai, lui discorda- t- elle, Avant lâapanage, folĂątrerie dâAnnamite ! Interlocutoire et priodonte. » La Fraction nâest pas prĂ©visible Câest lĂ son molĂ©culaire dĂ©fi. Que ferriez- vous au tendon cher ? Discorda- t- elle Ă cette enarthrose. -Nuncupation et joyau Ă tout vendeur, Je chaponnais, ne vous dĂ©ploie. -Vous chaponniez ? Jâen suis fort alarmante. Eh bien ! dĂ©bagoulez maintenant. » Raymond Queneau Variations sur S+ 7 , in OULIPO, La LittĂ©rature potentielle,Gallimard, 1973 Jacques Jouet sâest essayĂ© Ă des "monostications" de La Fontaine, qui consistent en rĂ©sumĂ©s dâune fable en un vers, plus exactement un alexandrin. Ce qui donne par exemple I, 1 La cigale et la fourmi Le chant jeĂ»ne du pain que la fourmi se garde I, 2 Le corbeau et le renard VanitĂ© du corbeau que la pommade plume I, XXII Le chĂȘne et le roseau Meurt au vent le grand chĂȘne oĂč le roseau sâincline Mais lâon peut signaler aussi lâexpĂ©rience plus rĂ©cente du monoclavisme ou isovocalisme, donnant un texte ne contenant quâune seule voyelle. Exemple de traduction monoclavique en "e" de la fable Le corbeau et le renard par Marie Christine Plassard PĂšre Merle perchĂ© serre entre le bec le bretzel ; MĂšre fennec est prĂ©sente - Eh, Merle, RĂ©vĂ©rences ! jette cette MĂšre Fennec. PĂšre Merle se penche et ... le bretzel descend entre les dents de MĂšre Fennec. PĂšre Merle blĂȘme et bernĂ© peste ; MĂšre Fennec se dĂ©lecte et rentre chez elle. On trouve aussi des lipogrammes textes dans lesquel on sâinterdit dâutiliser une ou plusieurs lettres choisies de nombreuses fables, en lâoccurrence des lopogrammes en "E", dans les Affabulations de Nicolas Graner, auteur Ă©galement de La fontaine aux fables fictives. Ce dernier travail de réécriture repose sur le constat quâun titre comme Le renard et les raisins est composĂ© de deux noms bisyllabiques ayant la mĂȘme initiale et propose dâune part 26 titres sur le mĂȘme modĂšle un par lettre de lâalphabet et dâautre part 5 fables constituĂ©es de huit vers comme la fable de La Fontaine qui leur a servi de point de dĂ©part, et racontant par ailleurs la mĂȘme histoire. Et je me garde bien dâĂ©numĂ©rer toutes les contraintes en vous laissant le plaisir et vous mettant au dĂ©fi de les dĂ©couvrir toutes en lisant vous mĂȘme les textes sur le site de lâauteur. Sur le corbeau et le renard dans tous ses Ă©tats, contrepĂ©tisĂ©, verlanisĂ©, argotisĂ©, styletĂ©lĂ©graphiquĂ© ou calambourriquĂ©... voir le site FATRAZIE Evoquons enfin les réécritures qui jouent sur les registres de langues, en particulier celles en argot. La cigale et la fourmi Ayant goualĂ© tout lâĂ©tĂ© Avec les poteaux du loinquĂ© La cigalâ nâeut plus un pĂ©lot, Quand radina le temps frigo, Pas un loubem de brignolet, A se carrer sous les crochets. Elle bagota en sourdine, Chez la fourmuchâ sa copine ; La pilonnant en loucedĂ© De lui refiler Ă croquer ; Car elle avait les chocottes. "Nous avons toujours Ă©tĂ© potes Lui bonit-elle en chialant ; Ce nâest pas du boniment." La fourmuche, une vraie tordue RĂ©pondit "Tu nâauras que pouic. Quâas-tu fabriquĂ© de ton fric, Pour ĂȘtre aujourdâhui si loquâdue ? -Toutes les neuillâs dans les beuglants, Je goualais avec les aminches. -Ah ! Tu goualais, pâtitâ peau dâhareng ; Et bien maintânant cavale au guinche ! Le corbeau et le renard Corbeau le ballotin sur un arbre paumĂ© Planquait entre ses crocs un comac frodogome ; Renard-le-combinard qui nâavait pas croquĂ©, Radina en loucedĂ© pour lui faire Ă lâestom "Bavonjavour mon potâ, je nâavais pas gaffĂ© Que tu Ă©tais si bath, et si bien balancĂ©, Sans attiger, si tes chocottes Sont kif-kif avec ta bouillotte, Tu es le plus girond des mectons du loinquĂ©..." A ces vannâs le corbeau se sentit chancâtiquer, Et pour mieux faire zieuter ses crocs, DĂ©brida son bavec, lĂąchant le calendos. Le renard le brifa sans casquer un rotin, Jaspinant "Je tâai eu avec mon baratin. Les marles auront toujours la loi avec les caves ; Ce rencard me vaut bien un fromagâ, tĂȘtâ de nave !" Le corbeau rĂ©pondit ;"Vieille cloche, Je mâen tapâ, ce fromgi avait des astibloches." MORALITĂ Chacun dans son loinquĂ©, sâil veut rester peinard, Doit boucler son clapet devant les combinards. Jean ALEXANDRE, Les Fables de La Fontaine en argot, Nigel Gauvin Ă©diteur, 1992 4 3. TRANSPOSITIONS EN BANDES DESSINEES ET EN ALBUMS On pourra comparer les BD aux illustrations des albums illustrĂ©s des Fables et y observer le traitement des dialogues. La notice des Fables de La Fontaine du document dâaccompagnement des programmes de 2004 prĂ©sente une utilisation intĂ©ressante de la bande dessinĂ©e comme entrĂ©e en matiĂšre, et ouvre Ă©galement des pistes dâutilisation de quelques albums jeunesse dont on trouvera une liste commentĂ©e dans la bibliographie ci- dessous chapitre 6. Voir par exemple Fâmurr Au loup ! et Les Dingodossiers de Gotlib Pour des groupements de textes autour dâun animal ou dâune fable, on pourra consulter le dossier dâaccompagnement du DVD vidĂ©o Histoires de loup » et sa prĂ©sentation sur le site du Sceren CNDP. le numĂ©ro 601 novembre 1991 de Textes et Documents pour la Classe sur le renard dans la littĂ©rature les Petites variations autour du liĂšvre et de la tortue sur lâexcellente bibliographie du site de la BibliothĂšque de MĂ©rignac la saga du corbeau et du renard sur La 5 EXTRAITS DU DOCUMENT DâACCOMPAGNEMENT DES PROGRAMMES DE LITTĂRATURE 2002 CYCLE 3 DES ĆUVRES Ă METTRE EN RĂSEAUX LA PROGRAMMATION DES LECTURES Les Ă©lĂšves de cycle 3 construisent et Ă©largissent leur culture. Les nouvelles lectures proposĂ©es conduisent au rapprochement du texte et de lâimage avec dâautres textes, dâautres oeuvres, littĂ©raires ou relevant des arts visuels. Chaque lecture est le lieu de rĂ©investissement de lectures anciennes et le tremplin pour de nouvelles lectures. Tel ouvrage contemporain en appelle Ă telle oeuvre patrimoniale ou classique, telle oeuvre classique trouve des Ă©chos dans la production actuelle. Ainsi sâĂ©tablissent des rĂ©sonances, des liens, propices Ă des mises en rĂ©seaux, Ă la constitution de constellations... Apprendre Ă lire les textes littĂ©raires suppose de mettre en relation des expĂ©riences personnelles des textes et du monde, de les organiser en systĂšmes, de percevoir leur dimensionhistorique. Ces rĂ©seaux sont organisĂ©s, pour explorer un genre, pour apprĂ©cier les divers traitements dâun personnage, dâun motif, pour Ă©lucider une procĂ©dure narrative, lâusage du temps et des lieux, pour estimer la place dâune oeuvre au sein de la production dâun auteur ou dans une collection. Avec les enfants les plus jeunes, ce sont certainement les personnages qui, lorsque leur consistance est forte, constituent lâune des trames les plus visibles des oeuvres. Retrouver ceux qui, Ă la suite dâAlice, ouvrent les portes du merveilleux ou du non-sens, ceux qui, derriĂšre Pinocchio, se demandent ce quâest lâhumain, sont autant de maniĂšres de voyager dâune oeuvre Ă lâautre... On sait que les contes traditionnels, dĂ©jĂ rencontrĂ©s aux cycles 1 et 2, constituent des matrices fortes de la littĂ©rature contemporaine le bestiaire du loup au cochon, en passant par le renard ou le chat est ainsi sans cesse rĂ©interprĂ©tĂ© et le Petit Chaperon rouge ne cesse de rĂ©apparaĂźtre, quelquefois sous les atours les plus inattendus. On peut ainsi retrouver lâenfant malin, dans la tradition du Petit Poucet, lâenfant malheureux dans celle de la Petite Marchande dâallumettes, etc. Ces mises en rĂ©seau engendrent investigations et interrogations qui favorisent une nouvelle rĂ©ception des oeuvres, de nouvelles interprĂ©tations, car celles-ci restent ouvertes. Quâon songe, par exemple, aux personnages de tous ces enfants de papier qui retrouvent dans leurs relations Ă lâanimal des liens Ă©tranges et insoupçonnĂ©s avec un monde originel, oubliĂ© des adultes. Cela va du Moogly de Rudyard Kipling au garçon qui fixe le vieux loup borgne dans LâĆil du loup de Pennac, sans oublier le petit Ben de Eckert La Rencontre qui doit aller jusquâĂ perdre son humanitĂ© dans le terrier du grand blaireau pour se faire accepter dans lâunivers des Hommes. Les oeuvres sĂ©lectionnĂ©es dans la liste nationale jouent de leur proximitĂ© ou de leur divergence face Ă des stĂ©rĂ©otypes caractĂ©ristiques des diffĂ©rents genres. Les structures narratives notamment par rĂ©pĂ©tition, emboĂźtement, retour en arriĂšre... peuvent guider ou perdre le lecteur. Cette dĂ©couverte peut dĂ©boucher sur des activitĂ©s de reconstruction, dĂ©placement, dĂ©construction, dĂ©tournement, pour mieux en Ă©prouver les effets. La dimension intertextuelle des oeuvres utilise de nombreuses voies citation, allusion, plagiat, pastiche... Pour saisir les rapprochements, apprĂ©cier les similitudes, les variations, les prolongements, les jeux dâimitation, les dĂ©tournements, lâoffre proposĂ©e par la liste nationale donne sa place aux textes de rĂ©fĂ©rence les classiques » comme aux textes qui sâen font lâĂ©cho ou sâinscrivent dans la rupture avec ce patrimoine. Le parcours de lecture doit permettre de construire les Ă©chos entre les oeuvres lues et, quelquefois, entre celles-ci et les autres oeuvres dâart rencontrĂ©es par ailleurs peinture, photographie, musique, architecture, Ă©lĂ©ment du patrimoine, etc., enfin entre celles-ci et les connaissances construites en histoire, en gĂ©ographie, en sciences... Cela suppose une vĂ©ritable programmation et un respect du rythme des sĂ©quences et de leur durĂ©e afin que les rendez-vous avec dâautres oeuvres ou des connaissances complĂ©mentaires ne soient pas dĂ©calĂ©s. Rappelons une fois encore que toutes les indications techniques donnĂ©es ci-dessus sont Ă lâintention des enseignants et non des Ă©lĂšves. Elles doivent guider leurs choix. Elles ne sont pas des notions Ă enseigner. La lecture des textes littĂ©raires de lâĂ©cole primaire doit rester une activitĂ© de lecture, attentive et intelligente certes, mais dans laquelle la rĂ©flexion ne dĂ©bouche jamais sur la construction de catĂ©gories dâanalyse qui, Ă cet Ăąge, ne pourraient ĂȘtre que des approximations erronĂ©es. La programmation des lectures successives est donc dĂ©cisive. Elle doit sâinscrire dans la durĂ©e du cycle et non de lâannĂ©e, et suppose donc une dĂ©cision du conseil de cycle. Il sera Ă©videmment nĂ©cessaire de tenir compte de la disponibilitĂ© des textes qui devront ĂȘtre mis entre les mains des enfants sans cependant sâinterdire, pour des textes courts ou prĂ©sentĂ©s en contrepoint dâune lecture en cours, de se contenter de lâexemplaire unique de la BCD. Dans le mĂȘme esprit - que le texte, dans sa matĂ©rialitĂ©, soit Ă la disposition des Ă©lĂšves -, il est nĂ©cessaire quâun exemplaire au moins de chaque texte lu reste dans la BCD ou dans la bibliothĂšque de classe. Lâenseignement de la littĂ©rature Ă lâĂ©cole primaire suppose que les enseignants se dotent dâune solide culture des oeuvres destinĂ©es Ă la jeunesse, quâelles relĂšvent du patrimoine ou de la crĂ©ation contemporaine. Câest cette culture qui leur permet de choisir parmi les oeuvres proposĂ©es dans la liste nationale celles qui conviennent Ă leurs Ă©lĂšves ce sont toujours celles qui vont les conduire Ă sâouvrir Ă dâautres univers que le leur, mais ce sont aussi celles qui crĂ©eront les conditions efficaces dâune transition vers ces nouveaux mondes. Câest cette mĂȘme culture qui permet que la mise en rĂ©seau ne se limite pas Ă un programme » de lectures et soit vĂ©ritablement cette exploration, que lâon doit Ă chaque enfant, de lâunivers de la littĂ©rature. Rappelons que, dans cette programmation, lâenseignant vise Ă maintenir un Ă©quilibre entre les diffĂ©rents genres poĂ©sie, nouvelles et romans, théùtre, contes, albums, bandes dessinĂ©es, et entre classiques et oeuvres contemporaines. Si les deux tiers de ses choix doivent sâinscrire dans la liste nationale afin que, vĂ©ritablement, la culture littĂ©raire qui se constitue tout au long du cycle 3 soit une culture partagĂ©e, lâenseignant reste libre dâintroduire un tiers dâoeuvres extĂ©rieures Ă cette liste, pourvu quâil soit assurĂ© de la valeur littĂ©raire du texte, mais aussi de la qualitĂ© des illustrations et de lâĂ©dition. 6 BIBLIOGRAPHIE 1 / LES FABLES DE LA FONTAINE o LA SĂLECTION DE RECUEILS ILLUSTRĂS du document dâaccompagnement des programmes de lâĂ©cole Ă©lĂ©mentaire Ces recueils sont pour la plupart remarquablement illustrĂ©s. Ils pourront sur ce point ĂȘtre complĂ©tĂ©s par lâouvrage dâ Alain-Marie BASSY Les Fables de La Fontaine, quatre siĂšcles dâillustration, Promodis, 1986. Les Fables de La Fontaine, Collectif - ChĂȘne - 470 LâintĂ©grale des Fables 253 en tout, et environ 65 illustrations des XIXe et XXe siĂšcles. [dont celles de Benjamin Rabier] Les Fables de La Fontaine, ill. DorĂ© Gustave, EDDL - 472 LâintĂ©grale des Fables avec les reproductions des eaux-fortes de Gustave DorĂ©. Jean de La Fontaine les Fables, illustrĂ©es par Gabriel Lefebvre - La Renaissance du Livre, coll. Jeunesse-Arts, images et mots » -141 51 fables illustrĂ©es dâaquarelles ; une table des titres. Un recueil plaisant au format carrĂ©. Dans le texte des fables, le discours Ă©crit en italique facilitera la lecture des plus jeunes. [ce dernier point reste Ă dĂ©montrer] Marc Chagall Les Fables de La Fontaine, RĂ©union des musĂ©es nationaux - 143 Cet ouvrage est le catalogue de lâexposition Chagall de CĂ©ret en 1995. Il comprend 43 gouaches de Marc Chagall correspondant Ă 43 fables parmi les 100 que lâartiste a illustrĂ©es entre 1926 et 1927. Fables de Jean de La Fontaine 30 illustrateurs, Albin Michel Jeunesse - 72 30 fables illustrĂ©es par 30 illustrateurs contemporains en grand format. Fables de La Fontaine, ill. Chauveau LĂ©opold 1921, Circonflexe - coll. Aux couleurs du temps » -54 27 fables illustrĂ©es par des aquarelles de LĂ©opold Chauveau. Fables de La Fontaine, ill. Rapeno Armand et Jolivet JoĂ«lle, Albin Michel Jeunesse - 40 Fac-similĂ© dâun ouvrage Ă©ditĂ© en 1947. Les Fables de La Fontaine Tomes 1 Ă 4 ou lâintĂ©grale., ill. Rabier Benjamin, Tallandier - 80 p. un tome 336 p. l âintĂ©grale- Les fables vues par le crĂ©ateur de GĂ©dĂ©on 1906 dans des compositions de 4 Ă 6 images pour chacune. Fables, ill. Maja Daniel, Gallimard Jeunesse - coll. Enfance en poĂ©sie » 32 Recueil accessible dĂšs le CE2, prĂ©sentant une sĂ©lection de 13 fables parmi les plus cĂ©lĂšbres il y manque peut-ĂȘtre Le ChĂȘne et le Roseau . o OUVRAGES DE RĂFĂRENCE Les Ă©ditions de poche de lâintĂ©grale des Fables par Collinet chez Folio, Darmon au Livre de poche, G. Couton chez GF Flammarion, non illustrĂ©es. Lâanthologie Ă©tablie, prĂ©sentĂ©e et annotĂ©e par Sabine Gruffat dans une Ă©dition bon marchĂ© le Livre de poche 2003 me semble prĂ©cieuse pour le collĂšge. Mais pour une vision intertextuelle plus Ă©tendue on pourra surtout utiliser avec profit les Ă©ditions savantes de rĂ©fĂ©rence suivantes qui mâont servi entre autres pour la connaissance des sources de La fontaine. Ces deux ouvrages donnent en effet le texte des principales sources Ăsope, PhĂšdre et les autres... quâils indiquent. Ils prĂ©sentent une Ă©dition intĂ©grale des fables qui correspond en outre Ă la derniĂšre Ă©dition revue par La Fontaine lui-mĂȘme Barbin 1692-1694. Jean de La Fontaine, Ćuvres complĂštes, Sources et PostĂ©ritĂ© dâĂsope Ă lâOulipo, Ă©dition dâA. Versaille, Editions Complexe, 1995 , Ă©dition du tricentenaire rend de grands services en incluant les pastiches et parodies les plus remarquables, ainsi que des adaptations en crĂ©oles et en sabir. Jean de La Fontaine, Fables, Ă©dition de Marc Fumaroli, La PochothĂšque Classiques modernes » 1995 Lâouvrage suivant dâun spĂ©cialiste de La Fontaine peut aussi constituer une bonne prĂ©sentation de lâensemble de lâĆuvre du fabuliste. Il contient - conformĂ©ment Ă lâensemble des titres de la collection DĂ©couvertes - une riche iconographie et des documents Ă©crits intĂ©ressants en particulier sur La cigale et la fourmi Ă travers lâhistoire, le jugement de Rousseau.... La Fontaine ou les mĂ©tamorphoses dâOrphĂ©e, Patrick Dandrey, Gallimard, coll. DĂ©couvertes Les essais biographiques suivants satisferont tous ceux qui veulent en savoir plus sur La Fontaine et son temps Le poĂšte et le roi Jean de la Fonraine en son siĂšcle, Marc Fumaroli, Editions de Fallois 1997, Le livre de poche, coll. RĂ©fĂ©rences, 1999 La Fontaine, ou la vie est un conte, Jean Orieux, Flammarion, 1976 o SUR LA TOILE La Ysopet Wikisource ;Les Fabes de La fontaine, Ă©dition de Jean-Pierre Collinet. 2/ LES SOURCES o LA SĂLECTION DU DOCUMENT DâACCOMPAGNEMENT DES PROGRAMMES Fables Ăsope, La Fontaine, Beauchemin, Cojan Iolanda, MontrĂ©al ; Tryptique, impression 1997 Fables dâĂsope les animaux, ill. Rackam Arthur, Emile, Corentin Les Fables dâĂsope, ill. Bernal Richard, Mango Jeunesse, classiques, les fables sont en prose, en langage simple, et terminĂ©es par une moralitĂ© Fables dâĂsope, ill. Zwesger Lisbeth, Duculot-coll. Les albums Duculot, non paginĂ© Fables dâĂsope, Gallimard Jeunesse, coll. Folio junior ce recueil regroupe une soixantaine de fables Fables dâĂsope et de Jean de La Fontaine, ill. Santore Charles, Livres du dragon dâor KalĂźla et Dimna Fables choisies, Ibn-Al-Muqaffa Abd Allah/ Alani Ghani, trad. AndrĂ© Miquel, IpomĂ©e-Albin Michel- coll. Herbes folles Le dĂ©vot et la cruche, Ibn-Al-Muqaffa tirĂ©e de KalĂźla et Dimna et La LaitiĂšre et le Pot au lait, La Fontaine , ArlĂ©a, Ă©dition bilingue français-arabe Le lion et le chacal, Ibn-Al-Muqaffa tirĂ©e de KalĂźla et Dimna et Le Berger et le Roi, La Fontaine, ArlĂ©a, Ă©dition bilingue français-arabe o RĂFĂRENCES COMPLĂMENTAIRES UTILES Outre les Ă©ditions complĂštes des Fables de La Fontaine indiquĂ©es plus haut qui donnent le texte des versions dâEsope et de PhĂšdre, on pourra Ă©galement se rĂ©fĂ©rer aux ouvrages suivants Ăsope, Fables, traduit du grec et prĂ©sentĂ© par Claude Terreaux, ArlĂ©a 2004 Les fables dâĂsope, traduites, prĂ©sentĂ©es et commentĂ©es par Jacques LacarriĂšre, suivies dâun essai dur le symbolisme des Fables, 2003, Albin Michel, coll. Espaces libres Ăsope, Fables, traduction de Daniel Loayza, GF-Flammarion Fables françaises du moyen Ăąge les isopets, Ă©dition bilingue, traduction, prĂ©sentation et notes de Jeanne-Marie Boivin et Laurence Harf-Lancner, 1996, GF-Flammarion Fables dâEsope, réécrites par John Cech, ill. Martin Jarrie, Ă©ditions circonflexe album. On peut Ă©galement comparer les fables de La Fontaine Ă des textes de la tradition orientale et africaine qui ne constituent pas tous des sources en tant que telles, mais permettent de travailler la diversitĂ© et les nuances dâun genre universel. Jan Knappert, 37 fables dâAfrique, Flammarion,Castor Poche Jean Muzi, 19 fables de singes, Flammarion,Castor Poche Jean Muzi, 19 fables de renard , Flammarion,Castor Poche Contes de Vivek lâĂ©lĂ©phant, trad. P. Sharma, Flammarion, Castor Poche Lâart de se faire des amis et Le singe et le crocodile, trad. du sanscrit par Contes et lĂ©gendes dâAsie, Philippe Picquier, Les deux deniers sont deux recueils de contes extraits du Panchatantra qui fut Ă©crit au 6Ăšme siĂšcle pour lâinstruction et lâĂ©dification de deux jeunes princes ignares. Fables Ă©difiantes certes, mais la malice des personnages animaux, la spontanĂ©itĂ© des dialogues, la drĂŽlerie des situations rendent la leçon trĂšs lĂ©gĂšre. Lâart du traducteur y est sans doute pour quelque chose. 15 contes de lâInde, et Flammarion, Castor Poche, En collection de poche pour les jeunes lecteurs, 4 contes dâĂ©lĂ©phants suivis de 11 contes extraits du Panchatantra dans une version simple et illustrĂ©e. o SUR LA TOILE le site de la BNF le site de lâiufm dâAmiens Ysopet 3/ LA FABLE APRES LA FONTAINE Jean-Pierre Claris de Florian, Fables complĂštes ; ill. par Bertall. - N. Gauvin, 1991. Titre de couv. "Fables de Florian". Jean-Pierre Claris de Florian, Fables , textes rĂ©unis et prĂ©sentĂ©s par StĂ©phane Labbe, Granville, LâĂ©cole des Loisirs,2009. Pour cet auteur on peut consulter le site de lâIUFM dâAmiens Pierre Gamarra, La mandarine et le mandarin, Hachette Max Jacob, Le cornet Ă dĂ©s, Gallimard, coll. PoĂ©sie » Jean-Luc Moreau, PoĂšmes de la souris verte, 1992, Le livre de poche jeunesse, coll. "Fleurs dâencre" Jacques PrĂ©vert, Histoires, Gallimard-Folio en particulier "Le chat et lâoiseau", Yak Rivais, Viens jouer dans le bac Ă fables ! Ed. Lo PaĂŻs, Draguignan, 1998. Claude Roy, Enfantasques, Gallimard dont "Le petit chat blanc" Raymond Queneau, Lâinstant fatal, Gallimard, coll. PoĂ©sie », Bucoliques, Gallimard, Courir les rues, battre la campagne, fendre les flots, Gallimard, coll. PoĂ©sie » Anthologie de la fable au QuĂ©bec Le Fabuleux fablier anthologie de fables de tous les temps pour apprendre Ă mieux vivre ensemble, Ed. Jean-Marie Henry ; ill. RĂ©gis Lejonc, Rue du monde, 2001. La poĂ©sie. 4/ LES FABLES DE LA FONTAINE APRES LA FONTAINE o RĂĂCRITURES, PASTICHES, PARODIES... Jean Alexandre, Les Fables de La Fontaine en argot, Nigel Gauvin Ă©diteur, 1992 Jean Anouilh, Fables, Les Editions de la Table Ronde, 1962. Jacques Charpentreau, Jouer avec les poĂštes, Hachette Jeunesse Tristan CorbiĂšres, Les amours jaunes, Gallimard, coll. PoĂ©sie » Gudule, AprĂšs vous, M. de La Fontaine... contrefables, Hachette Jeunesse, 2003. Le livre de poche jeunesse. Jean-Luc Moreau, PoĂšmes de la souris verte, 1992, Le livre de poche jeunesse, coll. "Fleurs dâencre" Yannick NĂ©dĂ©lec, La revanche du corbeau. Voir aussi son blog OULIPO, La LittĂ©rature potentielle, Gallimard, 1973 Pierre Perret, Le petit Perret des fables, 1992 Pierre Perret, Les fables gĂ©omĂ©triques Claude Roy, Enfantasques, Gallimard dont "Le petit chat blanc" Raymond Queneau, Lâinstant fatal, Gallimard, coll. PoĂ©sie », Bucoliques, Gallimard, Courir les rues, battre la campagne, fendre les flots, Gallimard, coll. PoĂ©sie » o INFLUENCES, ALLUSIONS... Pierre Coran, Jaffabules, Le Livre de poche jeunesse, coll. Fleurs dâencre » AndrĂ©e ChĂ©did, FĂȘtes et lubies Robert Desnos, Chantefables, dans, Ćuvres, Gallimard, coll. Quarto », Chantefables et chantefleurs, GrĂŒnd EugĂšne Guillevic, Fabliettes, Gallimard, coll. Folio Benjamin » o TRANSPOSITIONS EN BD La Fontaine aux fables, Collectif - Delcourt 3 vol. . Les fables de La Fontaine en Bande dessinĂ©e, Anouk, Calman-LĂ©vy, 1992 Au loup , Fâmurr, Dargaud, 1993 o ALBUMS Ma culotte, Alan Mets, lâĂ©cole des loisirs Lâagneau qui ne voulait pas ĂȘtre un mouton, Didier Jean et Zad, Syros En dignes successeurs de La Fontaine, Didier Jean et Zad nous livrent une fable trĂšs rĂ©ussie sur la rĂ©sistance et la solidaritĂ©. Dans le troupeau, tous les moutons passent la journĂ©e Ă brouter, la tĂȘte baissĂ©e. Quand le loup dĂ©vore lâun dâentre eux, personne ne sâen Ă©meut câĂ©tait un mouton malade, le deuxiĂšme est un mouton noir, mais personne ne bronche car celui-lĂ , ils ne lâaimaient pas trop, le troisiĂšme est un mouton Ă trois pattes, autrement dit un faible... Mais lorsque le loup sâattaque au bĂ©lier, chacun commence Ă craindre pour lui-mĂȘme. Il faudra le courage dâun agneau pour que le troupeau entier relĂšve la tĂȘte et se dĂ©cide Ă combattre le loup. Didier Jean et Zad touchent droit au but avec cet album, qui illustre le sens imagĂ© de lâexpression ĂȘtre un mouton », tout est simple et limpide et on se passe de grands discours explicatifs. En guise dâĂ©pilogue, le texte dont on ne connaĂźt pas exactement lâauteur, qui commence ainsi quand ils sont venus chercher les juifs, je nâai rien dit car je nâĂ©tais pas juif... ». Un album intelligent, qui redonne toute leur portĂ©e aux mots solidaritĂ© » et rĂ©sistance ». SacrĂ© Raoul, Marie-Ange Guillaume et François Roca, Seuil et Crapule Dans cet album pour grands Ă partir de 9 ans, François Roca, qui a publiĂ© avec son compĂšre Fred Bernard JĂ©sus Betz , Prix Baobab et Gongourt jeunesse, revisite les plus cĂ©lĂšbres fables de La Fontaine sous les traits de Raoul, un petit taxi jaune. Comme Ă son habitude, les dessins en pleine page sont superbement expressifs, toutes les ferrailles prennent vie et Ăąme que ce soit Lorette, la pompe Ă essence, GisĂšle la grande grue ou encore Pim le bidule » Ă©chappĂ© du magasin de jouets. Les couleurs utilisĂ©es donnent un cĂŽtĂ© assez retro et/ou anglais Ă lâalbum car le jaune de Raoul tire sur lâorange et le ciel est souvent dâune teinte sale et sombre ». De plus, les objets reprĂ©sentĂ©s les lampadaires, les bus, lâavion et Raoul lui-mĂȘme indiquent que nous ne sommes pas dans une Ă©poque actuelle mais plutĂŽt dans les annĂ©es 60. Si toutes les illustrations prĂ©cĂ©dentes de François Roca avaient Ă©merveillĂ© beaucoup de personnes, une critique est peut-ĂȘtre Ă soulever pour cet album. En effet, les diffĂ©rentes voitures sont finement reprĂ©sentĂ©es alors que les immeubles manquent de personnalitĂ©, de finition. Les fables réécrites par Marie-Ange Guillaume qui a travaillĂ© pour le journal Pilote dans les annĂ©es 70, puis pour TĂ©lĂ©rama, le Monde de la Musique, le Figaro et qui a Ă©galement Ă©crit les dialogues pour le dessin-animĂ© dâAgrippine sont bien identifiables. Le vocabulaire utilisĂ© est simple sans trop de rĂ©fĂ©rences Ă la mĂ©canique automobile ce qui en rassurera plus dâun[e] !. Les textes de La Fontaine sont restituĂ©es dans leur ensemble sans ellipse particuliĂšre. La moralitĂ© est Ă chaque fois aussi simple que drĂŽle , dans un langage courant et actuel pour exemple dans Raoul et le flambeur La cigale et la fourmi la moralitĂ© est la suivante faut pas pousser. » Pour les lecteurs qui nâauraient pas reconnus la fable initiale, le titre de celles-ci est joint Ă celui du texte de Marie-Ange Guillaume. Ă la lecture de ce bel ouvrage, une question reste en suspens lâimportance du texte en proportion ne dessert-elle pas lâensemble de lâalbum ? Notice de Magali Turquin La cigale ou la fourmi, Toni et Slade Morrison, Casterman, coll. MiniBD » Foxy G, le musicien cigale, et son copain Kid A, la fourmi, sâamusent comme des fous au parc. Mais un jour, Kid A dĂ©crĂšte quâil est temps de se mettre au travail. Foxy G ne lâentend pas de cette oreille et choisit de rester au parc, oĂč il compose sa musique. Kid A sâen va. Il sâactive, nettoie, rĂ©pare, cuisine, stocke au son des airs que joue Foxy... Lorsque lâhiver se met Ă sĂ©vir, Foxy G, affaibli, demande Ă son ami lâhospitalitĂ©. Kid A le renvoie, refusant dâadmettre que la musique est un travail. Et finalement, quel est le gagnant de cette histoire ? La course autour du monde, Caroline Repchuk, Gautier-Languereau La Course autour du monde », câest Le LiĂšvre et la Tortue » remis au goĂ»t du jour par deux Anglaises. La trame reste la mĂȘme, mais les donnĂ©es sont quelque peu diffĂ©rentes câest Ă New-York que les deux animaux se donnent rendez-vous ! Tandis que le liĂšvre fonce tĂȘte baissĂ©e, en voiture, en avion, en montgolfiĂšre ou Ă dos de chameau, la tortue trace son chemin, lentement mais sĂ»rement, par le moyen de locomotion le plus tranquille qui soit, le bateau. Et bien sĂ»r, aprĂšs de nombreux incidents et erreurs de parcours, le liĂšvre arrive Ă destination quelques instants aprĂšs la tortue, qui lâattend au sommet de la statue de la libertĂ©. Dans cette réécriture moderne dâune des fables les plus cĂ©lĂšbres, on sâamuse des dĂ©boires du liĂšvre et on est sĂ©duit par les qualitĂ©s graphiques de cet album, Alison Jay fait dĂ©filer sous nos yeux des paysages du monde entier, dans des couleurs pastel, avec cette technique si particuliĂšre qui consiste Ă dĂ©poser sur ses illustrations une craquelure qui les fait ressembler Ă des fresques usĂ©es par le temps. Une belle rĂ©ussite. Sous lâeau, sur lâeau, Annemarie Van Haeringen, Autrement Jeunesse Dame AraignĂ©e avait mitonnĂ© un succulent repas. Lâeau lui venait Ă la bouche Ă lâidĂ©e quâelle serait la seule Ă tout manger. A lâinstant mĂȘme oĂč Dame AraignĂ©e sâapprĂȘtait Ă prendre la premiĂšre bouchĂ©e, on frappa Ă la porte. CâĂ©tait Dame Tortue, couverte de poussiĂšre, Ă©puisĂ©e dâavoir fait des kilomĂštres Ă pied... MAIS AUSSI Plouf !, Philippe Corentin, LâĂ©cole des Loisirs Pour son rapport, bien sĂ»r, avec Le renard et le bouc. Voir les groupements possibles autour de cet album sur un site consacrĂ© Ă la littĂ©rature Ă lâĂ©cole de lâAcadĂ©mie de Besançon et sur celui de lâIUFM de Paris Bon appĂ©tit Monsieur Renard, Claude Boujon, LâĂ©cole des Loisirs . Voir Eduscol pour une exploitation pĂ©dagogique
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RegardezUn singe et un chat amoureux / monkey and cat love - guillaume prince sur Dailymotion. Recherche. BibliothÚque. Se connecter. S'inscrire. Regarder en plein écran. il y a 8 ans. Un singe et
level 2Nan cĂąâŹâąest ĂchatalatineĂ»level 1Pfffff ça se voit, y'en a un des deux c'est un faux, c'est trop Ă©vident, je vois pas comment on peut se faire avoir. Non mais franchement ça saute au yeux celui de gauche c'est un 2Croissant au beurre vs croissant de supermarchĂ©level 2Alf aimerait te dire deux motslevel 1On pourrait y mettre une spirale de Fibonacci parfaitelevel 1Ils ont l'air dĂ©licieux! Un croissant et un croissant croissant fourrĂ© Ă la gelĂ©e. Miam!level 1Il a pas l'air ouf le croissant...level 1C'est un pain au chat-colatlevel 2"Non c'est une chat-colatine"level 1Vient ensuite la question faut-il ou ne faut-il pas les fourrer ?level 1trop mimi le petit poupon qui fait dodolevel 1Tema la taille du surcroissantAbout CommunityC'est comme /r/france, en pas d'hĂ©taĂÂŻres228rejetons d'hĂ©taĂÂŻres en ligneLaplupart des pains ne sont pas toxiques ou dangereux pour les chats. Ils peuvent manger un peu ici ou lĂ sans effets secondaires graves. Ainsi, si votre chat a dĂ©jĂ un penchant pour de petites quantitĂ©s de pain, il nâest pas nĂ©cessaire de lui retirer soudainement ses privilĂšges de toast. La conservation dâun petit morceau comme